«Le covid a failli me tuer. Pas le virus, qui m’est passé à côté sans me voir, mais le confinement qu’il m’a imposé durant deux ans. Plus de parties de cartes au bistrot, plus de loto, plus d’ateliers, plus de conférences, peu de visites et de sorties. Le vide ou presque. Et pour ne rien arranger, voilà qu’un jour où je prenais l’air, je trébuche et m’étale de tout mon long. Résultat, une arcade en charpie, des contusions, un bon eczéma du goudron et encore moins de liberté de mouvement! Le genre de tuile qui met généralement une personne de mon âge en grand danger. Pas moi. Au contraire, cette situation d’isolement et de semi-impotence m’a plutôt donné l’envie de me révolter, de prendre le taureau par les cornes.
En plus de mes recettes naturelles, j’en ai dès lors ajouté deux autres pour remonter la pente: renforcer ma mobilité et faire travailler mes méninges. Premier objectif atteint grâce au tapis de course que mon fils et ma belle-fille m’ont offert à Noël. Deux fois quinze minutes par jour sous sa surveillance ou celle de mon petit-fils, des fois que je donnerais à la machine, comme il m’est déjà arrivé, un coup d’accélérateur inopiné. Deuxième objectif touché aussi grâce à mon nouveau jouet dont je ne me sépare plus: ma tablette tactile, contre laquelle je joue aux cartes et au moulin: 804 parties gagnées avant de lui céder une défaite.
Quelques mois à ce régime et j’ai renoué avec la forme. Mieux qu’avant, même sans vaccin. Je ne suis pas convaincue par l’ARNm. Plus de crampes, plus de canne pour marcher et une énergie totalement retrouvée. Je dors bien, je mange de tout, je lis et j’écris sans lunettes grâce aux compléments alimentaires et mon exercice quotidien: se mettre dans la pénombre, regarder fixement la pleine lune durant quatre à cinq minutes. Au bout de quelques mois, l’amélioration est patente. S’astreindre à cette discipline est une question de volonté. Un corps humain fonctionne comme une voiture. Il faut l’entretenir régulièrement pour éviter la panne. Et comme je le dis toujours, il est bien plus facile de soigner la santé que les maladies.
Après, bien sûr, il faut avoir un peu de chance. Personnellement, je fais tout ce que je peux pour la mettre de mon côté. Aujourd’hui, j’ai repris mon cycle de conférences à travers le Valais et la Suisse romande, les ateliers et les séminaires, avec mon fils Raymond, aromathérapeute, à qui j’ai transmis mon savoir et qui a repris le flambeau. Je suis d’autant plus motivée que je rencontre de plus en plus de jeunes adeptes des médecines naturelles. Je ne suis pas contre les médicaments, il en faut parfois, mais expérience faite, je suis contre leur abus. Enfant, la Faculté m’avait condamnée à la paralysie à vie après une lourde chute qui m’avait mis les vertèbres en compote. Plus tard, il y a une vingtaine d’années, c’est une tumeur sur un rein qui devait avoir ma peau. Dans les deux cas, je me suis soignée à ma mode ou celle de ma mère à l’époque, contre l’avis des médecins, qui nous prenaient pour de vieilles radoteuses. N’empêche que tout est revenu dans l’ordre.
Si je radotais, je pense que Pro Familia ne m’aurait pas couverte de certificats l’an dernier. Me voilà donc en route pour les 100 ans. Un chiffre qui ne me fait pas peur. La peur est très mauvaise conseillère d’ailleurs.»