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«Les sciences numériques étudient comment le blob transmet une info»

L'enseignant lausannois Jean-François Blondelle va participer avec ses élèves aux expériences menées sur le blob conjointement avec l’astronaute Thomas Pesquet. Il a déjà testé en privé ses extraordinaires capacités!

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Jean-François Blondelle

Jean-François Blondelle, enseignant à Lausanne, veut participer avec ses élèves aux expériences sur le blob menées en parallèle avec 2000 classes et l’astronaute Thomas Pesquet.

Darrin Vanselow

Jean-François Blondelle, enseignant primaire à l’école de Beaulieu, à Lausanne, s’est emballé à la découverte du projet pédagogique «Elève ton blob» lancé par la France. Certes, les écoles suisses ne sont pas officiellement destinées à recevoir le kit blob, comme 2000 autres classes éligibles sur inscription dans l’Hexagone, mais cela n’exclut pas les étrangers de participer à l’aventure, charge à eux de se procurer ces myxomycètes. Histoire de tester en même temps que l’astronaute Thomas Pesquet les déplacements du blob en micropesanteur et sur la terre ferme.

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«Je me suis procuré des sclérotes (le blob à l’état endormi, ndlr) pour tester chez moi ces organismes avant de participer au projet avec mes élèves. J’avais lu des articles à leur sujet, mais sans plus», explique l’enseignant, qui s’est vite pris au jeu en découvrant le potentiel de cet incroyable organisme à une cellule. Tant sur un plan scientifique que pédagogique et éducatif, avec l’espoir aussi d’intéresser plus de filles aux carrières scientifiques. «Le blob concerne de nombreux domaines de recherche. On l’étudie en Allemagne dans la recherche contre le cancer, avec des modèles mathématiques pour comprendre sa capacité à optimiser son réseau de déplacement, ce qui permettra de mieux comprendre celui de la cellule cancéreuse. Les chercheurs en sciences numériques l’étudient également pour mieux comprendre la transmission d’une info. Certains ont même branché un blob à un robot!»

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Jean-François Blondelle s’est procuré des blobs endormis de la souche américaine et australienne. Déjà baptisés en famille Blobbi pour le premier et Ava pour la seconde. Il a pu tester la fameuse répulsion au sel du blob qui a migré sur le couvercle de la boîte de Pétri. Il lui a fallu recourir aux vidéos d’Audrey Dussutour pour apprendre à le décrocher sans le blesser. «J’ai immergé le couvercle dans l’eau: comme il a besoin de respirer, il est remonté à la surface et j’ai pu le transférer!» Il endormira ses blobs avant de partir en vacances, prévient-il quand même, pour ne pas risquer de les voir prendre la tangente et qu’il les retrouve dispersés dans tout son bureau. «Un blob a déjà été retrouvé au plafond à cause d’une boîte oubliée dans un coin», sourit celui qui se réjouit de susciter encore d’autres vocations parmi les enseignants romands. Au terme du projet «Elève ton blob», une publication scientifique regroupant toutes les expériences menées sur terre comme au ciel permettra de faire avancer l’état des connaissances sur cette drôle de gelée jaune aux pouvoirs de super-héros!

Par Patrick Baumann publié le 13 mai 2021 - 08:48