Pour son septième opus, Asaf Avidan nous livre une véritable pépite en forme de quête d’identité. Avec «Anagnorisis», le chanteur-compositeur s’est engouffré dans une quête d’identité à un moment où il n’aspirait qu’à se reposer et à se détacher un peu du monde agité du rock. Mais le covid a débarqué. Alors le quadra israélien, reclus dans sa ferme scotchée sur les flancs de la campagne toscane, a commencé un travail sur lui qui, une fois achevé, a donné son album le plus réussi depuis sa carrière en solo.
Equilibré musicalement et vocalement, on sent qu’avec «Anagnorisis» – le terme naît sous la plume d’Aristote et signifie une sorte d’épiphanie identitaire révélée aux autres et à soi-même –, le chantre de Tel-Aviv atteint une maturité qui était pour lui aussi désirée qu’effrayante. En effet, depuis que le titre «Reckoning Song», né en 2008 et remixé en 2012 sur les platines d’un DJ et producteur allemand, est devenu le hit planétaire «One Day», l’interprète à la voix nasale et androgyne reconnaissable entre mille n’a cessé de nous surprendre et de nous subjuguer.
Tantôt rock, tantôt pop, voire blues, ses créations nous baladent sur une planète peu fréquentée dans le monde musical depuis la disparition d’Amy Winehouse. Celle des écorchés vifs qui ont un talent et une tessiture tels que l’on frissonne dès que l’on entend les premiers sons.
>> Retrouvez Asaf Avidan le 7 mars à 20 h aux Docks, av. de Sévelin 34, Lausanne, www.docks.ch