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L'entrepreneur Christophe Clivaz face à la mort à Tokyo

Il parcourt le monde pour promouvoir les écoles privées. L’entrepreneur a dû changer de rôle le jour où il a été confronté au décès d’un proche survenu de manière inattendue à Tokyo.

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Christophe Clivaz, directeur de Swiss Learning.

Christophe Clivaz est passionné par l'hôtellerie, les voyages et l'éducation. Trois vocations auxquelles il peut se consacrer dans le cadre de son activité professionnelle. 

Eddy Mottaz

«J’ai grandi dans un hôtel à Crans-Montana, bercé par le rythme des saisons avec des touristes qui allaient et revenaient chaque année. Ma famille, qui possédait l’Ecole du Léman, a toujours parcouru le monde. C’est ainsi que l’hôtellerie, les voyages et l’éducation sont devenus mes trois passions. J’ai créé Swiss Learning en 2006 qui assure la promotion des écoles privées suisses à travers le monde.

En 2009, je suis à Tokyo avec un de mes mentors, un homme que je respecte et que j’admire, à la tête du plus vieil internat de Suisse encore en mains familiales. Nous sommes une délégation d’une dizaine de personnes. Au Grand Hyatt, nous passons une merveilleuse soirée. Je dors mal cette nuit-là et je suis réveillé par un appel de la réception à 7 h qui m’annonce que mon ami – avec lequel nous faisions la fête quelques heures avant – est mort durant son sommeil. Je suis sous le choc au point de perdre brièvement connaissance.

Quand je reprends mes esprits, je demande à mes deux plus proches collègues de me rejoindre. Nous formons immédiatement une équipe qui va gérer cette situation. L’un des deux est officier dans l’armée, il me conseille de tout rédiger pour assurer une restitution fidèle des faits à la famille et aux autorités. L’autre est mon ami le pâtissier Nicolas Taillens, doué d’un grand sens pratique. Ils se chargeront de la délégation à qui on ne peut rien dire sans avoir informé la famille. Pour ma part, je prends en charge la gestion du décès.

La police tokyoïte ne tarde pas à venir, en mode «experts» avec l’équipe médicolégale. Je dois reconnaître le corps, un moment éprouvant. Une enquête est lancée, je suis convoqué pour un interrogatoire avant l’autopsie. Ma femme, qui est juriste, me rassure au téléphone: c’est la procédure. Mais ce que je vis n’est clairement pas mon quotidien, la tension monte.

Je joins enfin la famille, avec laquelle nous nous mettons d’accord pour les modalités: crémation sur place et retour trois jours plus tard. Mon ami a une stature hors norme pour le pays, pas simple de trouver un cercueil et un lieu qui pourra l’accueillir pour la cérémonie. Le soir venu, il faut annoncer la nouvelle aux autres et gérer cette émotion collective très forte.

Trois jours plus tard, je découvre le rite funéraire japonais avec mon ami Nicolas. A la fin de la crémation, les familles doivent séparer les restes du défunt avec des baguettes dans un processus très orchestré. C’est au-dessus de nos forces. Nous ramenons l’urne à l’hôtel, que nous ne quitterons pas des yeux lors du voyage retour.

La famille nous attend à Zurich. Le moment reste gravé dans ma mémoire. Le fils – à qui je ramène son père et que je ne connais pas – deviendra un de mes meilleurs amis. Il gère aujourd’hui avec brio l’école familiale.

Quelles sont les leçons que j’ai apprises? Je dis toujours à mes enfants qu’il ne faut jamais se quitter fâchés, la vie peut s’envoler à tout instant. Du point de vue managérial, ce drame m’a conforté dans l’idée qu’il faut toujours s’entourer dans son entreprise comme durant une crise de personnes dont la compétence complémentaire va être immédiatement utile. C’était le cas avec cette personne gradée à l’armée. Mais j’avais aussi besoin de l’œil bienveillant d’un ami. Il pouvait me faire corriger le tir sans crainte du jugement.»

Tout est surmontable quand on s'organise. Il faut simplement commencer par s'asseoir et réfléchir avant de passer à l'action.

Ce drame est survenu dans le contexte que j'aime: celui de l'amitié, du voyage et de mon métier. Que cela se soit passé avec cette personne qui croyait en moi, dans cet hôtel - mon préféré et dont le patron est aussi devenu un ami -  me montre que c'était finalement là où je me sentais le mieux pour affronter une telle épreuve.»


Les camps de vacances organisés par Christophe Clivaz 
 

swiss-camps

Des vacances actives qui permettent aux étrangers de découvrir la Suisse.

www.swiss-camps.com

«Je suis en pleine promotion de nos camps de vacances, qui offrent un environnement international permettant de découvrir notre pays tout en se créant un réseau d’amis du monde entier», déclare Christophe Clivaz. 

>> Pour aller plus loin: www.swiss-camps.com

Par Stéphane Benoit-Godet publié le 19 mai 2021 - 08:51