Après avoir égayé la fin du printemps de ses fleurs rose pâle, le rosier sauvage va bientôt offrir ses fruits rouge vif. Mais il faudra attendre les premiers gels pour les cueillir et profiter de la vitamine C qu’ils contiennent (on en trouve six fois plus dans un cynorrhodon que dans une orange). Consommé en tisane, en confiture, en gelée, en sirop, en dessert ou encore en sorbet, l’églantier dispose d’un large éventail d’appellations populaires. Le terme cynorrhodon désigne les baies charnues qui, botaniquement, sont considérées comme des faux-fruits; ces derniers ne sont en effet pas issus du pistil, mais du réceptacle, le support auquel sont fixées toutes les pièces qui forment la fleur.
Les cynorrhodons sont également appelés «gratte-culs», une appellation vernaculaire très fleurie qui trouve son origine dans les semences, enveloppées de poils raides et urticants. Une fois ingérés, ils peuvent provoquer des démangeaisons au niveau de l’anus. Ce qui pousse sans doute les écoliers en mal de blague à glisser ce redoutable poil à gratter au bas du dos de leurs camarades!
A l’époque antique, l’églantier était utilisé pour soigner les morsures de chien. Un usage qui a donné son nom scientifique à la plante, Rosa canina, traduction du grec «kunordon», de «kunos», chien, et «rodos», rose. Autrefois, on mangeait les fruits entiers du «gratte-cul» en guise de vermifuge. Aujourd’hui, la plante est principalement reconnue pour booster les défenses immunitaires. Il suffit de croquer une de ses petites sphères rouges chaque matin durant trois semaines pour passer l’hiver à l’abri des grippes et des refroidissements! Quant à la teinture mère élaborée à partir des pétales frais, elle est réputée fortifier le coeur et les nerfs. Ancêtre de la grande lignée des rosiers ornementaux, l’églantier appartient aux rosacées, famille botanique connue pour ses espèces qui produisent des fruits et dont font notamment partie les pommiers, les cerisiers, les abricotiers, les framboisiers ou encore les fraisiers. S’il peut paraître désuet à côté de ses cousins décoratifs, l’églantier n’a rien perdu de sa superbe, puisqu’il est aujourd’hui encore utilisé comme porte-greffe pour ces rosiers de culture.
Purée que c'est bon!
Une des meilleures façons de profiter des bienfaits de l’églantier est de le déguster sous forme de purée ou de confiture. Le Buttenmost est une spécialité régionale qui gagne les étals des marchés bâlois et soleurois l’automne venu. Cette purée de cynorrhodon est inscrite à l’Inventaire du patrimoine culinaire suisse.
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On peut aussi confectionner sa propre confiture en cueillant les cynorrhodons à l’automne, légèrement blets, et en les combinant avec les baies du prunellier, ce qui permet d’obtenir un excellent fortifiant pour l’hiver. Il faut attendre les premiers gels pour la cueillette, l’effet du froid sur les fruits étant crucial pour les rendre goûteux. Petite astuce pour ne pas se faire devancer par les oiseaux: on peut récolter les cynorrhodons et les prunelles un peu avant les premiers gels et les placer au congélateur!
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