Le Village de l'année: Stein am Rhein ou Giornico?

La perle du lac de Constance

«C’était du lourd!» soupire Sigi Michel, 78 ans, assis dans son bistrot habituel, le Schiff, en se remémorant ces derniers jours. Il revient en effet de Francfort-sur-le-Main, où il a assisté au match de l’Euro de l’équipe de Suisse contre l’Allemagne. Depuis 1970, ce Schaffhousois originaire de Stein am Rhein assiste à presque tous les matchs de la Nati sous le surnom de Trompeten-Sigi. «Je n’entends presque plus rien d’une oreille», se plaint-il. Les supporters suisses étaient un peu trop bruyants pour le septuagénaire.

Mais ce musicien déteste en fait quand il ne se passe rien. En se promenant dans sa petite ville, on vérifie que Sigi est une célébrité régionale, ici à Stein am Rhein. «Je ne peux pas faire 10 mètres sans qu’on m’apostrophe», se réjouit ce plâtrier de formation.

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Musée des crèches de Noël 
Près de 1 million de touristes viennent chaque année à Stein am Rhein. La petite ville est particulièrement appréciée des cyclistes de passage. Grâce à son architecture bien conservée, le centre de la localité vous emmène en plein Moyen Age. «Stein am Rhein a beaucoup d’atouts», affirme Sigi, qui nous fait faire le tour de son royaume. Il faut gravir plus de 800 marches pour accéder au château de Hohenklingen. A bout de souffle, le super-fan de la Nati est récompensé par la vue imprenable sur sa petite ville, sur le Rhin et sur les Alpes. Une fois redescendu, il nous guide vers le prochain point fort: KrippenWelt, un musée qui abrite, au cœur de la localité historique, la plus grande collection privée de crèches de Noël de Suisse. Sur plusieurs étages, on peut admirer des crèches artisanales provenant du monde entier.

Juste à côté, une autre curiosité nous attend: la chambre des mendiants nous ramène à une autre époque. Ce lieu était autrefois utilisé comme asile et prison communale. Aujourd’hui, la chambre des mendiants a été reconstituée de manière réaliste. 

«Stein am Rhein est une grande localité sur une petite superficie», comme le dit très bien Sigi Michel. Selon lui, qui vit depuis douze ans ici, ce sont surtout les autochtones qui rendent le lieu si attrayant. «Il ne me viendrait jamais à l’idée de déménager.» 

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Dernière étape de la visite, le restaurant Zum Rothen Ochsen. C’est l’un de ses endroits préférés, ainsi que pour son épouse Patricia, 62 ans. Cette cave à vin est l’une des plus anciennes de Suisse. L’histoire de cet estaminet remonte à l’an 1446. «Et nulle part ailleurs on ne mange si bien!» 

Giornico, un village œuvre d’art

Des monuments historiques, des ponts romans et une petite île au milieu de la rivière... Il n’est guère étonnant que Giornico soit membre de l’association Les plus beaux villages de Suisse.

Nombreux sont ceux qui ne connaissent Giornico que de réputation – et vu d’en haut – lorsqu’ils empruntent l’autoroute A2 et son viaduc de la Biaschina au-dessus du village. Et c’est bien dommage, car, en se promenant dans ce petit village pittoresque de la Léventine, on se croirait dans un musée du patrimoine. Les sept églises font déjà le régal des passionnés d’histoire: San Nicolao est considérée comme le monument roman le plus important du Tessin et San Pellegrino abrite le cycle de fresques le plus important de la fin du XVIe siècle de tout le canton. Il y a encore les deux ponts de pierre romans qui relient les quartiers du village construits de part et d’autre de la rivière Tessin. Et bien sûr la Casa Stanga, dont la façade est ornée de plus de 50 blasons du XVIe siècle et qui abrite aujourd’hui le Musée de la Léventine.

Ce bijou du patrimoine tessinois est particulièrement important pour Kevin Quattropani, président de l’association Les plus beaux villages suisses. Fondé en 2015, cet organisme a pour but de promouvoir le tourisme dans des régions peu connues de Suisse. Et ça marche: certains des 50 villages membres sont déjà cités dans des médias de renommée internationale comme le Condé Nast Traveler. Le fait que L’illustré et la Schweizer Illustrierte intègrent Giornico comme seul candidat tessinois parmi les six villages finalistes enchante ce spécialiste: «Pour la Suisse italienne, qui vit en grande partie du tourisme, il est important de faire connaître de beaux endroits en dehors des lieux célèbres comme Locarno ou Lugano.» Giornico est l’un des sept villages italophones qui font partie de son association. 

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Kevin Quattropani – qui est par ailleurs vice-président de la Fédération internationale des plus beaux villages du monde – s'investit avec tant de passion dans ces démarches que son travail d’agent de voyages devient presque secondaire. 

Une île, deux ponts 
Un des incontournables au Tessin, c’est bien sûr une pause déjeuner dans un grotto. En l’occurrence au Grotto dei Due Ponti, sur l’îlot juste au milieu de la rivière Tessin. On y accède par les deux ponts de pierre. Un vitello tonnato et des aubergines gratinées y seront avantageusement accompagnés par un vin des caves locales, un Giornico Oro, l’or de Giornico, par exemple. Décidément, celles et ceux qui ne s’arrêteront pas dans ce musée à ciel ouvert lors de leur prochain trajet sur l’A2 rateront quelque chose! 

Quel est le plus beau? Faites votre choix parmi les six finalistes:

• Morat (FR)
• Silvaplana (GR)
• Stein am Rhein (SH)
• Bursins (VD)
• Giornico (TI)
• Werdenberg (SG)

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