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Le Village suisse de l'année 2024

Le Village de l'année: Bursins ou Silvaplana?

Le jury a sélectionné six villages pour la finale du concours du village suisse de l’année. Voici les deux derniers villages finalistes du concours: Bursins (VD) et Silvaplana (GR).

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Guy Parmelin à Bursins, son village natal et sa commune d’origine

Bursins est à la fois le village natal et la commune d’origine de Guy Parmelin. «On ne me traite pas différemment ici depuis que je suis conseiller fédéral.»

Remo Nägeli

Bursins, un bijou au cœur de La Côte


S’il fallait inventer un slogan communal, cela pourrait être «Bursins, un millénaire en pleine forme». Car, niché au cœur des vignobles de La Côte, ce bourg viti-agricole de 800 habitants allie une histoire remontant à l’Antiquité (des fouilles ont mis au jour les vestiges d’une villa gallo-romaine) à un dynamisme que symbolise le maintien de deux cafés-restaurants, d’une boulangerie-tea-room et d’un magasin Volg notamment. Mais pour ce concours, c’est la beauté qui prime. Or, depuis 2022, Bursins fait partie de l’association Les plus beaux Villages de Suisse en plus d’être membre de la Fédération européenne des sites clunisiens.

Son plus célèbre citoyen, Guy Parmelin, s’y ressource le week-end quand son travail le lui permet. «Bursins a toujours su conserver des commerces et une vie associative, se réjouit le conseiller fédéral. Nous avons le club de football, le chœur mixte, la fanfare, la pétanque... Cette énergie fait la force du village et motive les nouveaux habitants à s’intéresser à la chose communale.» Le ministre nous emmène dans le centre historique avec le syndic, Philippe Parmelin (un homonyme sans lien de parenté direct). Nous découvrons l’église romane, la maison forte où les moines du prieuré mettaient les denrées à l’abri des brigands, de grandes fontaines et de splendides demeures anciennes. L’ensemble est harmonieux sans être tape-à-l’œil. La vue sur le Léman et les Alpes savoyardes renforcent le charme de cet ensemble entretenu avec soin. C’est dans ce cadre magnifique que Guy Parmelin avait célébré son accession à la présidence de la Confédération en 2021 et qu’il compte le refaire en 2026.

L’église de Bursins et la place des Tilleuls

L’église (devenue le temple protestant depuis l’occupation bernoise en 1536) et la place des Tilleuls.

Remo Nägeli

 Des médailles Genius Loci, affichant des codes QR, permettront bientôt aux visiteurs de s’informer sur les monuments et les «secrets de Bursins». Le village pourrait un jour être inscrit à l’Unesco. La commune vaudoise est en effet partie prenante d’une candidature de 200 sites clunisiens européens, qui formaient au Moyen Age le réseau monastique créé par l’ordre de Cluny.

Les chaussettes de Peter Ustinov 
En sortant du village, on repère une villa cossue dans les vignes. Ce fut le refuge d’une autre célébrité: le regretté Peter Ustinov. L’immense comédien avait une fois assuré le discours du 1er Août. «Il était venu en sandales avec des chaussettes rouges à croix blanche!» se rappelle le syndic. A Bursins, on sait aussi s’amuser.

Bursins en chiffres

  • Il y a 800 habitants depuis le 28 mars dernier grâce à un prénommé Noa!
  • 1011, c'est l'année charnière où le roi Rodolphe III de Bourgogne donne ses terres de Bursins à l’abbaye de Romainmôtier (ordre de Cluny) pour y fonder un prieuré.
  • 30 kilomètres, c'est la distance égale à laquelle se situe le village de Lausanne et de Genève, ce qui lui vaut d'être le «cœur de La Côte».

Silvaplana, un lieu paisible avec un petit plus


La vie en Haute-Engadine est un rêve éveillé, mais sans somnolence. Et c’est notamment grâce à Katharina von Salis si son village de Silvaplana est encore rythmé par une certaine espièglerie.

L’un des endroits préférés de Katharina von Salis, le château Crap da Sass, se trouve juste en dehors du village. Cette ancienne professeure de géologie de 83 ans s’y rend souvent à vélo électrique pour profiter de la vue sur les eaux fraîches du lac de Silvaplana et sur le Piz Albana. «C’est magnifique, non?»

Enfant déjà, cette Bernoise d’origine passait ses vacances en famille à Silvaplana. Cette militante pour les droits des femmes a grandi à Zollikofen (BE) et a vécu à Copenhague, Paris, La Haye, Londres, Vienne et Zurich. Mère de trois enfants, elle a pris sa retraite en 2001 et s’est alors établie en Haute-Engadine. «J’ai été séduite par ces paysages.»

Avec son lac et ses montagnes, Silvaplana attire aussi de nombreux sportifs: en été, pour le kite et la planche à voile, en hiver, pour le ski, le freeride et le snowboard. Et lorsque le lac gèle, on peut y patiner. Dès qu’il est recouvert de neige, il complète le domaine paradisiaque de ski de fond en Engadine.

Silvaplana est situé au cœur du paysage lacustre de la Haute-Engadine entouré d’impressionnants sommets de plus de 3000 m.

Silvaplana est situé au cœur du paysage lacustre de la Haute-Engadine entouré d’impressionnants sommets de plus de 3000m.

Remo Nägeli

Katharina von Salis a elle-même débuté très tôt dans le ski de fond. Entre 1961 et 1965, elle a remporté cinq titres de championne suisse. Elle fut une des premières sportives de haut niveau du pays en décrochant également la médaille d’argent aux Championnats du monde de course d’orientation en Finlande en 1966. «Aujourd’hui, je fais chaque jour l’équivalent de 10'000 pas avec mon vélo électrique et, le dimanche matin, je pédale jusqu’au sommet du col du Julier.»

Katharina von Salis habite la Chesa L’Orsa. C’est son père, grâce à un héritage, qui avait acheté en 1946 cette maison engadinoise du XVe siècle aux murs de pierre massifs sur lesquels un sgraffite de sa mère dépeint une sirène. «Je suis entourée de nouvelles constructions. La mienne est la seule qui n’a pas été démolie, reconstruite ou réaménagée.» Katharina von Salis organisait naguère des visites guidées et partageait ses connaissances historiques sur les constructions villageoises. «Sergio Ermotti, le patron d’UBS, habite là-haut. Il règne sur tout le monde, plaisante-t-elle. Les gens qui ne goûtent pas le chahut de Saint-Moritz viennent ici.»

Katharina von Salis, 83 ans, monte à vélo électrique jusqu’au col du Julier à Silvaplana

Tous les dimanches matin, Katharina von Salis, 83 ans, monte à vélo électrique jusqu’au col du Julier.

Remo Nägeli

Durant de longues années, le village a souffert des trafics de transit et de chantier. Mais grâce à un tunnel de contournement, ces nuisances ont pris fin en 2018. La nouvelle place du village accueille désormais des fêtes, des marchés et des concerts. Les habitants ont pu participer à l’aménagement de la place et faire des suggestions. C’est grâce à Katharina von Salis qu’ont été installés des potagers surélevés où poussent des herbes aromatiques ainsi qu’une «chaise de flirt», où on s’assied l’un en face de l’autre. «On a encore le droit d’être un petit peu malicieux.»

Silvaplana en chiffres

  • 1107 habitants vivent à Silvaplana. La commune compte trois villages: Silvaplana, Surlej et Champfèr.
  • 11 pour cent des habitants parlent le romanche. La langue d’enseignement jusqu’à la quatrième année scolaire est le putèr, l’idiome de la Haute-Engadine.
  • 24 associations sont actives à Silvaplana, dont les clubs de cerf-volant, de surf et de ski.

Quel est le plus beau? Faites votre choix parmi les six finalistes:

  • Morat (FR)
  • Silvaplana (GR)
  • Stein am Rhein (SH)
  • Bursins (VD)
  • Giornico (TI)
  • Werdenberg (SG)


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SD
Silvana DegondaMontrer plus
Par Philippe Clot et Silvana Degonda publié le 18 juillet 2024 - 11:58