Bonjour,
Du Brassus (VD) à Morgins (VS), au moins 200 000 spectateurs se sont coudoyés au bord de nos routes pendant un week-end des 9 et 10 juillet écrasé de soleil. Récit d’une fête du vélo géante et populaire, en images.
Marc David
Au col de la Croix, le dimanche 10 juillet, peu avant le passage du Tour de France, quelques supporters déjà bouillants célèbrent la montée d’un cycliste. Ce jour-là, c’est le Luxembourgeois Bob Jungels qui l’emportera à Châtel, tandis que l’insubmersible Slovène Tadej Pogacar continue de dominer la course.
GABRIEL MONNETLes bons vivants qui vont de Tour en Tour
Juste après le lac de Joux, dans une côte ensoleillée, ils étaient immanquables. Pub Cochonou, drapeau Cofidis, enseigne Le Gaulois, le «Team Fanet», comme ils se baptisent, accumulait tous les signes distinctifs des fans, les vrais. Ils étaient exactement 17 avec, au centre, la famille d’Aurélie et Stéphane Martin, que tout le monde n’appelle que Fanet. L’existence de ce fonctionnaire haut-savoyard est devenue un hymne aux supporters de vélo. «Au départ, il n’y avait que notre famille, puis plein d’amis se sont greffés. On a même des Colombiens ou une collaboratrice de la Migros. Là, je viens de faire le Giro, le Tour de Romandie, le Tour de Suisse et le Dauphiné. Je me souviens d’une année où on a attendu pendant six jours l’étape de l’Alpe d’Huez, en campant sur un parking. Six jours à faire la fête. Le Tour de France est énorme, rien à voir avec les autres courses.»
Tout a commencé il y a une dizaine d’années quand, avec ses enfants, il est tombé sur une bande de gars du Nord, qui allaient de Tour en Tour. «Cela m’a donné envie. Ensuite, plus vous mettez de décor sur votre emplacement, plus vous recevez de cadeaux des marques.» Il donne de lui-même. Il a son stock de boîtes de peinture, son mégaphone pour interpeller les gens de la caravane, qui le reconnaissent et lui répondent. Une année, il a construit une 2 CV Cochonou en bois, taille réelle, puis une limousine. «Grâce à cela, on a parfois eu des douches de saucissons. Cela devient un peu n’importe quoi, je reconnais.»
Stéphane Martin (à g. sur la grande photo) et son «Team Fanet» se sont installés le 8 juillet à la vallée de Joux. Le soir, après avoir comme d’habitude décoré la route et
leur emplacement, ils sont allés jusqu’à organiser un concours de fondues. «On cherche des juges pour trancher entre la suisse et la savoyarde, ça t’intéresse?»
Stéphane Martin (à g. sur la grande photo) et son «Team Fanet» se sont installés le 8 juillet à la vallée de Joux. Le soir, après avoir comme d’habitude décoré la route et
leur emplacement, ils sont allés jusqu’à organiser un concours de fondues. «On cherche des juges pour trancher entre la suisse et la savoyarde, ça t’intéresse?»
Les caravaniers qui aiment les paysages
Paisibles devant leur caravane, placée à l’orée des bois au haut de la côte de Pétra Felix (VD), Suzanne Kolly et Patrick Farjon, de Promasens (FR), ont toute la patience du monde. Ils se sont installés là le 8 juillet, la veille du passage des coureurs. Ont commencé par sympathiser avec leurs voisins, puis déplié leur drapeau suisse. «On a déjà suivi le Tour en France, mais c’est la première fois qu’on le fait en Suisse. On est venus pour l’ambiance.» Ils ont toujours adoré voir les paysages à la télévision: «Une année, on est allé au Puy-en-Velay juste parce qu’on avait découvert ce lieu lors d’une étape télévisée du Tour.»
Passionné de photo animalière, il s’est mis au VTT à la retraite. Les noms des coureurs? Ils auraient de la peine à les réciter, «à part Indurain, que j’aimais beaucoup», sourit la dame. Une année, ils ont secouru un pauvre policier français qui était resté huit heures en plein soleil, avec interdiction de recevoir à boire et à manger. «Là, on a compris ce que voulait dire graisser la patte d’un gendarme», plaisantent-ils, ravis de ces moments entre parenthèses.
Suzanne Kolly et Patrick Farjon, de Promasens (FR), se sont installés le 8 juillet, soit la veille du passage des coureurs, au haut de la côte de Pétra Felix (VD) pour admirer les coureurs.
Blaise KormannSuzanne Kolly et Patrick Farjon, de Promasens (FR), se sont installés le 8 juillet, soit la veille du passage des coureurs, au haut de la côte de Pétra Felix (VD) pour admirer les coureurs.
Blaise KormannLes voisins lausannois n’allaient pas manquer pareille occasion
La casserole pleine de poulet cuisiné à la portugaise fume encore. Normal: la joyeuse troupe de convives habite en face, au bout de l’avenue du Mont-Blanc, à Lausanne, de l’autre côté de la route où passe le Tour. «Tout notre immeuble est là, explique un membre de la famille Pereira, à chaque fois que quelque chose se passe, on sort les tables et on passe la journée ensemble. On n’allait pas rater un événement comme le Tour de France.» Au-dessus de la cantine improvisée installée devant les casernes de la Pontaise, les drapeaux suisse, irlandais et portugais témoignent d’un doux mélange. L’amitié les réunit.
Rien n’a changé depuis un siècle quand Albert Londres, envoyé spécial lors du Tour 1924 pour Le Petit Parisien, décrivait ainsi la ferveur populaire au départ de Paris: «Bientôt, la banlieue s’anima: les fenêtres étaient agrémentées de spectateurs en toilette de nuit, les carrefours grouillaient d’impatients, de vieilles dames, qui d’ordinaire doivent se coucher avec le soleil, attendaient devant leur porte, assises sur des chaises, et si je ne vis pas d’enfants à la mamelle, c’est certainement que la nuit me les cachait.»
La casserole pleine de poulet cuisiné à la portugaise fume encore. Normal: la joyeuse troupe de convives habite en face, au bout de l’avenue du Mont-Blanc, à Lausanne, de l’autre côté de la route où passe le Tour.
David WagnièresLa casserole pleine de poulet cuisiné à la portugaise fume encore. Normal: la joyeuse troupe de convives habite en face, au bout de l’avenue du Mont-Blanc, à Lausanne, de l’autre côté de la route où passe le Tour.
David Wagnières>> Lire aussi: Les Romands, maîtres du temps au Tour de France
Le dimanche 10 juillet, la 9e étape du Tour traverse trois cantons, Vaud, Fribourg et le Valais. Avec un départ à Aigle et, pour plus grande difficulté, les 8 kilomètres à 7,6% du col de la Croix, survenant après le col des Mosses et avant le Pas de Morgins. Cent mille spectateurs bordent les routes, dans une atmosphère bon enfant, avec force grillades. Quelques spectateurs français ironiques évoquent Julian Alaphilippe, un des grands absents sur le Tour.
GABRIEL MONNETLe dimanche 10 juillet, la 9e étape du Tour traverse trois cantons, Vaud, Fribourg et le Valais. Avec un départ à Aigle et, pour plus grande difficulté, les 8 kilomètres à 7,6% du col de la Croix, survenant après le col des Mosses et avant le Pas de Morgins. Cent mille spectateurs bordent les routes, dans une atmosphère bon enfant, avec force grillades. Quelques spectateurs français ironiques évoquent Julian Alaphilippe, un des grands absents sur le Tour.
GABRIEL MONNETLe dimanche 10 juillet, la 9e étape du Tour traverse trois cantons, Vaud, Fribourg et le Valais. Avec un départ à Aigle et, pour plus grande difficulté, les 8 kilomètres à 7,6% du col de la Croix, survenant après le col des Mosses et avant le Pas de Morgins. Cent mille spectateurs bordent les routes, dans une atmosphère bon enfant, avec force grillades. Quelques spectateurs français ironiques évoquent Julian Alaphilippe, un des grands absents sur le Tour.
GABRIEL MONNETLe dimanche 10 juillet, la 9e étape du Tour traverse trois cantons, Vaud, Fribourg et le Valais. Avec un départ à Aigle et, pour plus grande difficulté, les 8 kilomètres à 7,6% du col de la Croix, survenant après le col des Mosses et avant le Pas de Morgins. Cent mille spectateurs bordent les routes, dans une atmosphère bon enfant, avec force grillades. Quelques spectateurs français ironiques évoquent Julian Alaphilippe, un des grands absents sur le Tour.
GABRIEL MONNETLe dimanche 10 juillet, la 9e étape du Tour traverse trois cantons, Vaud, Fribourg et le Valais. Avec un départ à Aigle et, pour plus grande difficulté, les 8 kilomètres à 7,6% du col de la Croix, survenant après le col des Mosses et avant le Pas de Morgins. Cent mille spectateurs bordent les routes, dans une atmosphère bon enfant, avec force grillades. Quelques spectateurs français ironiques évoquent Julian Alaphilippe, un des grands absents sur le Tour.
GABRIEL MONNETLa casserole pleine de poulet cuisiné à la portugaise fume encore. Normal: la joyeuse troupe de convives habite en face, au bout de l’avenue du Mont-Blanc, à Lausanne, de l’autre côté de la route où passe le Tour.
David WagnièresA Lausanne, arrivée de la 8e étape le 9 juillet, une foule d’au moins 65 000 personnes s’agglutine en rangs serrés pour le 6e passage du Tour dans le chef-lieu vaudois, sous une chaleur digne de Cayenne, pour voir les 150 véhicules de la caravane publicitaire, les 1300 de l’organisation du Tour et les 165 coureurs. L’événement a coûté environ 1,5 million à la ville et au canton.
David WagnièresA Lausanne, arrivée de la 8e étape le 9 juillet, une foule d’au moins 65 000 personnes s’agglutine en rangs serrés pour le 6e passage du Tour dans le chef-lieu vaudois, sous une chaleur digne de Cayenne, pour voir les 150 véhicules de la caravane publicitaire, les 1300 de l’organisation du Tour et les 165 coureurs. L’événement a coûté environ 1,5 million à la ville et au canton. La course à l’angle des avenues des Bergières et de Jomini.
David WagnièresA Lausanne, arrivée de la 8e étape le 9 juillet, une foule d’au moins 65 000 personnes s’agglutine en rangs serrés pour le 6e passage du Tour dans le chef-lieu vaudois, sous une chaleur digne de Cayenne, pour voir les 150 véhicules de la caravane publicitaire, les 1300 de l’organisation du Tour et les 165 coureurs. L’événement a coûté environ 1,5 million à la ville et au canton.
David WagnièresA Lausanne, arrivée de la 8e étape le 9 juillet, une foule d’au moins 65 000 personnes s’agglutine en rangs serrés pour le 6e passage du Tour dans le chef-lieu vaudois, sous une chaleur digne de Cayenne, pour voir les 150 véhicules de la caravane publicitaire, les 1300 de l’organisation du Tour et les 165 coureurs. L’événement a coûté environ 1,5 million à la ville et au canton.
David WagnièresLe passage du Tour de France le 9 juillet au Pont, au bout du lac de Joux.
Blaise KormannPaisibles devant leur caravane, placée à l’orée des bois au haut de la côte de Pétra Felix (VD), Suzanne Kolly et Patrick Farjon, de Promasens (FR), ont toute la patience du monde. Ils se sont installés là le 8 juillet, la veille du passage des coureurs. Ont commencé par sympathiser avec leurs voisins, puis déplié leur drapeau suisse.
Blaise KormannStéphane Martin (à gauche) et son «Team Fanet» se sont installés le 8 juillet à la vallée de Joux. Le soir, après avoir comme d’habitude décoré la route et leur emplacement, ils sont allés jusqu’à organiser un concours de fondues. «On cherche des juges pour trancher entre la suisse et la savoyarde, ça t’intéresse?».
Blaise KormannStéphane Martin (à gauche) et son «Team Fanet» se sont installés le 8 juillet à la vallée de Joux. Le soir, après avoir comme d’habitude décoré la route et leur emplacement, ils sont allés jusqu’à organiser un concours de fondues. «On cherche des juges pour trancher entre la suisse et la savoyarde, ça t’intéresse?».
Blaise KormannUn «Team Fanet» s'est installé le 8 juillet à la vallée de Joux. Le soir, après avoir comme d’habitude décoré la route et leur emplacement, ils sont allés jusqu’à organiser un concours de fondues.
Blaise KormannAu col de la Croix, le dimanche 10 juillet, peu avant le passage du Tour de France, quelques supporters déjà bouillants célèbrent la montée d’un cycliste. Ce jour-là, c’est le Luxembourgeois Bob Jungels qui l’emportera à Châtel, tandis que l’insubmersible Slovène Tadej Pogacar continue de dominer la course.
GABRIEL MONNET