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Le skieur Justin Murisier ou l’éternel retour d’un combattant

Volonté de fer et physique retrouvé, Justin Murisier s’élance ce jeudi pour écrire une nouvelle page de son histoire olympique.

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Der Schweizer Skirennfahrer Justin Murisier posiert an einem Point de Presse von Swiss-ski, am Donnerstag, 7. Januar 2021 in Adelboden. In den naechsten drei Tagen finden hier die Internationalen Weltcuprennen statt. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)

Le skieur Justin Murisier à Adelboden le 21 janvier 2021.

keystone-sda.ch

Quatrième du géant d’Adelboden le jour de ses 30 ans, Justin Murisier s’affiche comme un redoutable concurrent à l’aube du combiné alpin, une épreuve alliant vitesse et technique. Si le Valaisan rêve depuis toujours d’un podium olympique, il revient pourtant d’un long combat avec son corps, avec notamment quatre saisons entièrement blanches dues à de graves blessures.

Sa carrière commence en novembre 2007, avec ses premières courses FIS et épreuves nationales chez les jeunes. Considéré comme le plus grand espoir du ski suisse à la fin de sa période junior, Justin Murisier participe à ses premières courses de Coupe du monde à 18 ans seulement. Il décroche même un top 10 dès sa cinquième participation au plus haut niveau, terminant huitième du slalom de Val d’Isère. On croit que ces performances vont lui ouvrir la voie vers les podiums quand son corps en décide autrement. Il joue de malchance: une déchirure du ligament croisé à trois reprises en l’espace de onze mois lors de la saison 2011-2012 le prive de sa deuxième et de sa troisième saison. Courageux, dur au mal, il décroche cependant sa sélection en 2014 pour les Jeux de Sotchi. Une éclaircie anecdotique, car il ne terminera pas le slalom. Puis, comme une malédiction, une nouvelle déchirure du ligament croisé avec lésion du cartilage au genou droit l’empêche de participer à la saison 2018. Le skieur du val de Bagnes venait pourtant de se classer parmi les sept premiers mondiaux en Coupe du monde de géant. 

Switzerland's Justin Murisier takes part in the menís downhill second training session during the Beijing 2022 Winter Olympic Games at the Yanqing National Alpine Skiing Centre in Yanqing on February 4, 2022. (Photo by Joe KLAMAR / AFP)

Justin Murisier durant l'entrainement le 4 février 2022 à Yanqing.

AFP

Déterminé à ne rien lâcher et à travailler sur son corps, Justin s’attache alors les services du préparateur physique neuchâtelois Florian Lorimier, qui a longtemps collaboré avec Didier Cuche. «Didier voyait le potentiel en moi tout en se rendant compte que je n’allais pas dans la bonne direction dans ma préparation physique. Il m’a hélas fallu deux blessures et une année compliquée pour me rendre compte que je pouvais progresser de ce côté-là», explique-t-il. L’exemple de son idole a inspiré Murisier, bien lui en a pris. Avec le soutien de Lorimier, le Bagnard finit par monter sur son premier podium en décembre 2020, lors du géant d’Alta Badia.  

Deuxième meilleur géantiste suisse derrière l’ovni Marco Odermatt, Justin a entrepris une grosse préparation en vue de Pékin. Il a osé faire l’impasse sur les courses de Kitzbühel et démontré une belle progression durant toute la saison. Douzième à Sölden, neuvième à Val d’Isère, septième puis sixième à Alta Badia, quatrième à Wengen, il se verrait bien conquérir l’Olympe. Et prendre une belle revanche sur ses démons passés.

Par Noa Inthavong publié le 9 février 2022 - 13:36