Bientôt une année s’est écoulée depuis que Loïc Gasch a effacé des tablettes le record détenu par Roland Dalhäuser depuis 1981. Comme un symbole, c’est dans la capitale olympique que le sauteur de 1 m 93 a alors décroché son billet pour les Jeux de Tokyo.
L’euphorie a été de courte durée. Sa première expérience olympique s’est achevée sur une élimination dès les qualifications. Le Vaudois a été privé de finale olympique après n’être parvenu à franchir que 2,21 m, pour une 23e place finale. Apre, cette performance allait imprimer un tournant radical dans sa carrière sportive. Conscient de son potentiel, il décidait sur le coup de passer professionnel et de consacrer 100% de son temps à sa passion des hauteurs.
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Le champion a longtemps assumé son envie de mener plusieurs vies en travaillant à 80% à la commune d’Orbe (VD) tout en suivant des cours de comptabilité et en écumant les meetings et les déplacements à l’étranger: «Je n’arrivais plus à être partout, explique-t-il. Certes, je pouvais régater avec mes concurrents, mais à quel prix? Je n’étais pas sur la même planète qu’eux. Je faisais tout un peu à moitié, sans pouvoir profiter de ce qui m’arrivait. Quand les autres pouvaient récupérer après un concours, je devais rentrer pour bosser.» Un train de vie éprouvant tant sur le plan physique que mental.
La désillusion olympique a servi de moteur dans la carrière de Loïc, désormais fin prêt à se donner corps et âme au saut en hauteur et à revoir ses objectifs à la hausse. Ce nouveau mode de vie comportait certains risques, qu’il s’est dit prêt à assumer: «Ce n’est certes pas un gage de réussite, mais si je ne le faisais pas, ce serait l’échec à coup sûr. La saison d’hiver me permettra de tester ce nouveau rythme. Cela va être un labo pour mon corps.»
Un choix jusqu’ici payant pour le recordman suisse. En février, il s’est imposé en Normandie, au Meeting de l’Eure. Son saut à 2,25 m lui a permis non seulement de remporter la compétition mais aussi de s’attirer les faveurs de World Athletics. La fédération a décidé de l’inviter à participer aux Mondiaux en salle à Belgrade, qui débutent le 18 mars. Une première date que le licencié de l’US Yverdon a cochée dans sa course vers Paris 2024: «Tout ce qu’il y a avant Paris, j’ai envie de le manger aussi!» s’exclame-t-il.
Si le prodige n’est pas encore rassasié, il devra encore faire ses preuves aux Mondiaux d’Eugene, aux Etats-Unis, en juillet prochain, puis aux Européens de Munich le mois suivant. Des rendez-vous plus prestigieux les uns que les autres, à la mesure des ambitions de l’homme qui va le plus haut du pays.
EDIT
Le recordman Loïc Gasch a gagné ce dimanche la médaille d'argent aux Mondiaux en salle de Belgrade, devancé par le Sud-Corréen Sanghyeok Woo.
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