>> Redécouvrez l'hommage que nous lui avions adressé il y a quelques mois à l'occasion de son anniversaire.
Il vient de fêter ses 91 ans mais ne les fait pas. Le réalisateur Jean-Luc Godard est né le 3 décembre 1930 et il déambule chaque jour dans sa bonne ville de Rolle à l’heure d’acheter les journaux en kiosque et de prendre le café.
Nous avons envoyé notre photographe stagiaire le prendre en photo. Pourquoi? Parce que c’est un des plus grands cinéastes vivants et que nous n’allons pas attendre qu’il décède pour lui dire tout le bien que l’on pense de lui. Oui, c’est vrai, pourquoi attend-on trop souvent que les gens passent dans l’autre monde pour leur dire à quel point on les aime?
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Le bonhomme n’a pourtant rien de très aimable. Pour ceux qui ont eu la chance de l’interviewer – j’en suis –, c’est partir pour une sorte de voyage pour la Lune. Ou plutôt, c’est se retrouver dans le monde d’Alice au pays des merveilles repeint dans un camaïeu de gris. Comme Jean-Luc Godard n’aime rien mieux que de ne pas être compris, face à lui vous ramez, ramez… Restent ses fulgurances. Certaines phrases de «JLG» résonnent longtemps ou plutôt elles flottent dans l’air jusqu’à ce que le réel finisse par les rattraper.
Et il y a l’œuvre, bien sûr. Elle est massive, imposante, gigantesque. Il ne faut pas être intimidé par le monument car chacun peut prendre les fragments qui vont le toucher. Les extraits revus récemment à l’occasion de la disparition de Jean-Paul Belmondo rappellent avec quel talent le Vaudois a su filmer la jeunesse impatiente.
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Godard, c’est de la philo 24 images par seconde mais c’est aussi Anna Karina qui nous parle d’amour juste avec ses yeux. C’est Le livre d’image, son dernier film, hypnotique, visible gratuitement sur le site d’Arte. Ce sera encore les deux ultimes longs métrages que le réalisateur a prévu de mettre en boîte avant le clap de fin. Bon anniversaire, Monsieur Godard.