Voilà une plante qui ne manque pas de piquant! Le houx, qui peut vivre jusqu’à 300 ans et pousser jusqu’à 2000 m d’altitude, est un coriace. Son bois est très dur, si bien qu’il était jadis très recherché par les ébénistes et les tourneurs: les manches des outils, les cannes, ainsi que les pièces des jeux d’échecs étaient souvent confectionnés en bois de houx. Autant de traits de caractère qui ont fait de cet arbuste un symbole d’éternité. Associé au gui sous forme de couronne, le houx est réputé pour porter bonheur. Comme il résiste au froid hivernal, il est devenu un élément décoratif très recherché pour les fêtes de Noël: le vert luisant de ses feuilles et le rouge puissant de ses baies sont particulièrement esthétiques et apportent de la gaieté au cœur d’une saison où la nature n’offre guère de couleurs.
Issue du latin ilex, la première partie du nom scientifique du houx vient de ic, la pointe, en celte. Ce terme fait bien sûr référence aux piques acérées de ses feuilles, qui sont recouvertes d’une couche cireuse. Quant à la seconde partie de son nom, aquifolium, elle est dérivée du latin acus, l’aiguille. Vous voilà doublement prévenu: mieux vaut ne pas se frotter au houx. Les animaux brouteurs l’ont bien compris, eux qui, durant la saison froide, pourraient être attirés par le vert appétissant de ses feuilles. L’arbuste n’utilise plus cet effet répulsif à partir d’une certaine hauteur: en général, les feuilles du bas, accessibles aux herbivores, sont très piquantes, alors que celles du haut sont émoussées et de plus en plus arrondies. Formidable, non?
Les houx sont dioïques: il y a des pieds mâles et des pieds femelles. Comme chez les humains, ce sont les femmes qui portent les bébés. On ne trouvera donc les fruits – les petites baies écarlates qui apparaissent à l’automne – que sur les individus féminins. Leur dissémination est assurée par les merles et les grives, qui raffolent de ces fruits durant la saison froide. Attention: pas touche, ils sont toxiques pour l’humain!
Les mêmes pouvoirs que son cousin le maté
Les feuilles de houx se cueillent toute l’année. Préparées en infusion après avoir été ciselées, elles seront utiles en cas de goutte et de toux spastique, ainsi que lors d’épuisement et de convalescence. Comme son cousin d’Amérique le maté (Ilex paraguaensis), le houx permet d’éviter les infections, d’abaisser la fièvre et d’augmenter la capacité respiratoire. Le curé-herboriste Künzle en a fait l’expérience, lui qui, durant la grippe espagnole de 1918, a fait boire de la tisane de houx, de sauge et d’absinthe à ses paroissiens. Aucun d’entre eux n’aurait succombé à la terrible épidémie! Le houx fait partie des 38 fleurs du Dr Bach, qui visent chacune une émotion spécifique: Holly est recommandé aux personnes qui éprouvent de la méfiance, de la jalousie et de la haine.
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