Danny Khezzar, c’est la face lumineuse du monde de la restauration version 2023: à 27 ans, ce cuisinier au regard vif, chez qui tout va très vite, vient d’être consacré chef de l’une des meilleures tables de Genève. Il a aussi 120 000 suiveurs sur Instagram. Il tient en haleine les téléspectateurs de Top Chef. Et quand il ôte sa toque, c’est pour révéler le «man bun» du rappeur à succès qu’il est aussi. Il n’est pas magique, le métier de cuisinier?
Si, si. D’ailleurs la téléréalité nous le révèle, ce métier trépidant, créatif, intuitif et spontané. De quoi inciter les jeunes cheffes et chefs à se lancer. Pourtant, leur métier a des facettes moins fun. Il y a des soirs sans clients, des clients sans sourire, des factures qui s’accumulent et des couples de restaurateurs compétents qui, à deux, gagnent difficilement 4500 francs par mois, en travaillant quinze heures par jour. Ça, ce sont les risques du métier. Par contre, il y a aussi des établissements, pourtant prospères, où le personnel est peu valorisé, mal payé et enferré dans des horaires qui rendent impossible toute vie privée. Tout ce que la nouvelle génération ne veut pas.
L’actuelle pénurie de personnel n’est donc pas due au covid, ni à un prétendu manque de goût au travail (des chômeurs, il n’y en a d’ailleurs presque pas). Non, dans une Europe où la natalité est en chute libre, c’est avant tout le manque d’attrait des métiers de service et de cuisine, trop souvent figés dans des schémas d’un autre temps, qu’il convient de remettre en question. Car souvent, la remise en question, ça marche. La preuve avec Danny Khezzar, le cuisinier-rappeur, et Michel Roth, son mentor.
>> Retrouvez le magazine en kiosque au prix de 5.50 frs. «L'illustré» est longuement parti à la rencontre du cuisinier star de «Top Chef» qui officie depuis huit ans dans le restaurant d'un palace genevois.