L’actrice, metteuse en scène et dramaturge Sandra Gaudin revisite, avec sa dernière pièce, «Le balcon» de Jean Genet. Contrairement à l’œuvre de l’écrivain français, la Lausannoise a décidé de traiter le propos sur le mode de la comédie, un ton qu’elle maîtrise à merveille.
Mais, justement, quel est donc le propos de ce «Balcon ou la maison des illusions»? Tout se passe dans une maison close atemporelle. Là, les clients paient non pas pour avoir accès à des péripatéticiennes mais pour jouer des jeux de rôle dans lesquels ils sont les puissants de ce monde. Ainsi, les habitués se prennent pour un juge, un général, un évêque ou un bourreau. Mais, dehors, la révolution gronde. Le palais de la reine vient d’exploser. Elle mandate alors un émissaire auprès de Madame Irma pour sauver le gouvernement en place. Afin de calmer le peuple, les clients du lupanar ainsi que la mère maquerelle incarneront, sur le balcon de la maison du plaisir, les vraies figures du pouvoir qu’ils aiment tant être entre les murs du bordel. Le subterfuge fonctionne, mais bien évidemment les acteurs ne veulent plus se départir de leur rôle. Cette création pour la Grange de Dorigny, qui sera jouée hors les murs à l’Arsenic, dénonce avec humour et cynisme que l’homme n’apprendra jamais de ses erreurs.
Infos pratiques
Découvrez «Le balcon ou la maison des illusions», mise en scène de Sandra Gaudin
Du 17 au 23 décembre
A l'Arsenic, rue de Genève 57, Lausanne
021 625 11 22
www.arsenic.ch