Vingt millions de téléspectateurs ont pu suivre le déroulement de la cérémonie du couronnement, mais ils ont manqué l'essentiel, le luxe des couleurs et l’harmonie des mouvements. Un spectacle si varié que l’œil avait peine à s’habituer à ce défilé de soies bleues, rouges et vertes, la pourpre et l’hermine des pairs, l’exotique éclat des costumes des princes étrangers, aux épaulettes d’or des uniformes de gala.
Quand retentirent les violons, la symphonie des couleurs se fit musique. La fête avait commencé.
Alors la Reine s' avança au milieu de l’abbaye, dans une longue procession, elle parut dans sa robe de satin blanc jeune, irréelle, parée d’un féerique rayonnement. Sa voix aussi eut une fraîcheur surnaturelle lorsqu’elle prononça le serment solennel qui la lie aux devoirs de sa dignité royale.
L’archevêque de Canterbury pose la couronne de Saint-Edouard sur la tête de la jeune souveraine qui paraît s’incliner sous ce poids à la fois réel et symbolique. Mais dans le même instant, de claires voix d’enfants lancent le God save the Queen!, les pairs et les pairesses se couvrent de leur propre couronne et ce qu’ils voient devant eux, ce n’est plus une fragile jeune femme, c’est la Reine dans toute sa majesté.
Devant Elisabeth II couronnée et pourvue des attributs de la royauté, l’archevêque de Canterbury s’agenouille, puis le duc d’Edimbourg vient à son tour rendre hommage à sa reine, se relève, touche de la main droite la couronne qui scintille sur la tête de sa femme et, très tendrement, la baise sur la joue. Elisabeth II porte une main à ses yeux, comme si elle écrasait une larme furtive.
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Ainsi les rites sont accomplis. Les invités se dispersent. On voit un prince noir, paré d’une peau de panthère, s’entretenir avec la femme d’ un évêque; le lord-chancelier converse avec des Hindous et des Australiens; les ministres et les comtesses se libèrent des fatigues d’une longue attente.
Des millions de spectateurs attendent la procession du couronnement à sa sortie de l’abbaye de Westminster et applaudiront avec un enthousiasme délirant celle qui personnifie avec tant de grâce et de dignité l’unité du monde britannique, qui en assure la continuité et la grandeur.
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