Son visage est serein et il vous fixe profondément, avec bonté. Il prend son temps, avec chacun, répond aux questions, bénit les photos de famille ou les médailles religieuses, signe même quelques autographes à ceux qui lui en font la demande, sur un livre, sur une photo ou sur un programme.
Il est détendu, souriant, presque taquin. Il nous dit d’abord son bonheur de venir à Genève, parlant d’un « voyage vers l’unité », vers un « désir d’unité ». Puis il salue un à un les représentants des médias à bord, au nombre de 68, dont une petite poignée de Suisses auxquels il confie avoir traversé une fois leur pays du nord au sud en 1986 (et non en 1966, comme indiqué d’abord par erreur au Vatican), lors de ses études en Allemagne, pour se rendre à Turin.
« Saint-Père, bienvenue en Suisse dans mon pays », lui dis-je quand il me serre la main. Moment cocasse, pour marquer « deux symboles de la Suisse », je lui offre un saint-bernard en peluche et une petite barre de chocolat Ragusa, «Les préférés de votre sœur Maria Elena». « Oui je connais ce chocolat », glisse-t-il malicieusement, plaisantant encore parce que le tonneau du saint-bernard est vide...
Nous survolons les Alpes, puis le lac Léman, puis l’avion se pose à 10h01 sur le tarmac de Cointrin. A travers les hublots, le comité d’accueil officiel l’attend... La visite peut commencer.