«C’est le calme avant la tempête», nous confiait Laurence Ferrari en vacances. La journaliste a vécu loin de Paris en août dernier, déconnectée des réseaux sociaux et des chaînes d’info en continu. «J’aime me plonger dans les romans.» Elle en a acheté une dizaine. «Beaucoup d’américains, des polars, William Faulkner, et Virginia Woolf, Un lieu à soi, son chef-d’œuvre féministe.» Un bon moyen pour recharger ses batteries. «En vacances, j’aime penser différemment, laisser mes réflexes journalistiques de côté.» Enfin presque. «J’écoute les gens de la vraie vie, c’est important. Les commerçants par exemple. Comment vivent-ils le pass sanitaire, la vaccination? Je déconnecte, mais je pose mille questions.»
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A quelques mois de la présidentielle de 2022, elle sait que pandémie et sécurité seront des thèmes dominants. Tous les matins à 8h15, sur CNews, elle reçoit des politiques, des philosophes, des scientifiques. Son tout premier invité, le professeur Raoult, était étonnamment calme face à elle. Laurence Ferrari dégage quelque chose de rassurant.
Le jour de notre rencontre, elle attendait son mari sans inquiétude. «Il est arrivé ce matin à 7 heures et il est reparti. Il est 16h30, il ne devrait pas tarder.» Lorsqu’on lui demande comment se sont passées leurs retrouvailles estivales, elle répond avec malice: «Je vais relativiser le terme retrouvailles. Je ne l’ai vu, en tout et pour tout, qu’une semaine cet été. Vous confronterez nos deux versions.» En réalité, elle le sait totalement dédié à son art. «Il a été extrêmement occupé. C’était difficile et douloureux, pour lui, d’arrêter de jouer si longtemps. Notre toute petite semaine a été formidable. Renaud vit pleinement sa passion. Je vis la mienne à l’antenne. C’est aussi cela, le ciment de notre couple.» Elle ajoute: «Si je n’étais pas passionnée, peut-être que je ne le comprendrais pas vraiment.»
Elliott, leur fils de 10 ans, a pu profiter de son père pendant le confinement. «Ils se sont retrouvés. J’étais ravie d’avoir mon mari à la maison et, au même moment, je n’y étais jamais, j’ai travaillé deux fois plus que la normale.»
Le 25 août 2008, Laurence Ferrari a succédé à Patrick Poivre d’Arvor au journal de 20heures de TF1, pendant quatre ans. C’était l’année de sa rencontre avec Renaud Capuçon. En 2009, la presse people, en meute, leur collait aux basques. «Je l’avais prévenu en disant: «Est-ce que ta ceinture est bien accrochée?» J’avais comparé ça à quelqu’un dans un petit avion qui va rentrer dans l’œil du cyclone. On n’imagine pas ce que c’est que de pénétrer dans la notoriété lourde qui est celle de présentateur du 20h de TF1.»
La tempête médiatique a fini par retomber. Désormais, ils regardent devant eux du côté du Léman. «Renaud sait que mon projet de vie, c'est de vivre un jour à Lausanne. J’en parle tous les jours. Je suis née à Aix-les-Bains, j’ai besoin d’un lac. La question, c’est le timing. Nous avons un enfant qui est scolarisé. Un jour, on posera nos valises, lui temporairement, moi quand j’aurai terminé la partie la plus active de ma vie professionnelle.» Elle connaît bien la Suisse. «Je m’y sens bien partout. J’ai passé du temps à Lausanne quand Renaud a commencé à donner ses cours à la Haute Ecole de musique. On va à Gstaad pour le festival, à Verbier aussi, et je suis tombée amoureuse de Zermatt. Nous sommes nés tous les deux sur des skis.»
Et le piano, qu’elle a pratiqué? «J’ai deux enfants plus grands (ndlr: de 28 et 26 ans) qui jouent merveilleusement. C’est tellement énervant de s’y remettre et de mal jouer (rires)! Renaud m’a offert des partitions de sonates pour l’accompagner. Je me suis bien gardée de le faire... Mon talent aurait pâti du sien!»