Il aime le frais et l’ombre. Il tapisse les sous-bois humides de ses feuilles lancéolées dès le mois de mars, et de ses délicates fleurs blanches en forme d’étoile entre avril et mai. Vous l’avez reconnu? C’est l’emblématique ail des ours. Malgré sa popularité, chaque année, des cueilleurs non aguerris le confondent avec des plantes toxiques (comme le gouet) et s’empoisonnent. Pour l’identifier à coup sûr, on conseille de froisser ses feuilles. Si une odeur caractéristique d’ail s’en dégage, c’est bien lui, l’ail des ours!
Mais pourquoi cette plante est-elle associée aux plantigrades? Chez les peuples germaniques, on croyait qu’elle conférait à celui qui la consommait de la puissance, une «force d’ours». Sans doute parce qu’ils avaient observé que ces mammifères, au sortir de l’hibernation, déterrent et mangent les bulbes d’ail des ours. Cet aliment permet aux animaux non seulement de se fortifier, mais surtout de purger leur tube digestif. En effet, avant de tomber en état léthargique pour plusieurs semaines, les ours avalent des mousses et des écorces, qui stoppent leur transit. Au réveil, ils ont besoin d’un puissant laxatif qui remette en service leur système digestif.
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Chez l’humain, l’ail des ours a aussi un effet dépuratif et régulateur gastro-intestinal. Mais il faut pour cela le consommer avec modération, sinon «aïe, aïe, aïe» les crampes abdominales! Renfermant une huile essentielle soufrée, l’allicine, cette plante est utilisée depuis l’Antiquité pour ses effets antiseptique et vermifuge. Comme son cousin domestique l’ail, Allium ursinum abaisse la pression et combat l’artériosclérose. Il est également efficace contre les éruptions cutanées: on traitera l’acné et les furoncles au moyen de cataplasmes de feuilles écrasées.
Vu tous ces bienfaits, il serait idiot de s’en priver, d’autant que notre sauvage présente de belles qualités culinaires. Apprêté en simples chips pour l’apéro (enduire ses doigts d’huile d’olive, glisser les feuilles entre le pouce et l’index, puis les passer quelques minutes au four chaud) ou intégré à des recettes plus élaborées, l’ail des ours dégage son arôme et ses saveurs si typiques. Son grand avantage sur l’ail: il charge beaucoup moins l’haleine et se révèle plus digeste.
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