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Laetitia Guarino: «Nous avons la garde partagée des chats»

Laetitia Guarino parle pour la première fois de sa rupture amoureuse. A Berne, Miss Suisse 2014 a entamé une nouvelle vie professionnelle. Mais aussi privée. La Vaudoise est médecin à l’Hôpital de l’Ile. Dans son joli logis mansardé, elle reçoit régulièrement la visite de Madame Prouprou et de son fiston Ricky, ses deux minets.

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Laetitia Guarino

Tous les trois mois, les très câlinés chats de race Devon rex vivent tour à tour chez Laetitia Guarino et chez son ex-compagnon.

©Lucia Hunziker

Là-haut, c’est l’été. Dans le jardinet sur les toits de Laetitia Guarino, 29 ans, les tomates cerises mûrissent, la menthe odore, l’hortensia fleurit. Le petit atrium au centre de son deux-pièces du quartier de Mattenhof capte le moindre rayon de soleil. L’ex-reine de beauté devenue médecin resplendit comme l’astre du jour. La Vaudoise apprécie sa nouvelle vie à Berne. Il y a six mois, elle a quitté Neuchâtel pour relever de nouveaux défis. D’une part, elle est médecin assistante à la clinique universitaire de chirurgie plastique et de la main de l’Hôpital de l’Ile; de l’autre, elle parle pour la première fois de sa vie privée lors de notre visite dans son joli appartement mansardé.

- Laetitia Guarino, vous semblez bien acclimatée de ce côté-ci du Röstigraben.
- Laetitia Guarino: Oui, je me sens bien à Berne, mais les débuts ont été rudes. Je me suis préparée au déménagement en prenant six mois de cours d’allemand tout en sacrifiant mes premiers week-ends à la rédaction des dossiers des patients, parce que mon allemand restait très laborieux. Désormais, ça va mieux!

- Votre maman est Appenzelloise. Elle n’a pas apporté sa langue dans votre berceau?
- Le fait est que mes parents parlaient parfois le dialecte suisse alémanique entre eux, mais uniquement quand les enfants ne devaient pas comprendre ce qui se disait (elle rit).

- Vous sentez-vous déjà chez vous ici?
- Tout ne m’était pas étranger. Je connaissais déjà des gens à Berne, notamment Alina Buchschacher, elle aussi ex-Miss Suisse. C’est elle qui m’a déniché cet appartement. Je me sens entre de très bonnes mains au sein de mon équipe. Et Berne, avec ses aspects alternatifs, m’a conquise. J’adore découvrir les marchés et les brocantes.

Laetitia Guarino

Laetitia Guarino a de multiples talents, y compris la pâtisserie. Pour l’interview, elle offre une tarte ricotta-fraises.

©Lucia Hunziker

Dans son logis, Laetitia Guarino combine des pièces design avec des trouvailles issues de brocantes. A la salle à manger, par exemple, un luminaire de verre design éclaire une table en sapin patiné. Pour s’asseoir, il faut d’abord déloger Madame Prouprou et Ricky. Car les chaises revêtues de peaux de mouton sont les lieux de sieste préférés des deux chats devon rex. La chatte et son rejeton sont en visite. «Ils habitent alternativement chez Stefano et chez moi. Nous en avons la garde partagée.» Stefano est l’homme qui a vécu aux côtés de Laetitia Guarino dix ans durant. Un couple de rêve qui est parvenu à traverser sans encombre l’année Miss Suisse, alors que tant d’autres reines de beauté ont connu des ruptures. Il y a un an, Stefano et Laetitia ont célébré leurs 10 ans de bonheur en partageant de tendres photos sur Instagram. Puis on a moins vu de photos les réunissant, jusqu’à ce que, en décembre, Laetitia confirme la fin de leur relation. «Nous conservons des liens d’amitié même si, désormais, chacun suit son propre chemin.»


- Qu’est-ce qui a motivé la fin de votre couple?
- Il n’y a pas eu d’événement déclencheur. Nous nous sommes tout simplement éloignés l’un de l’autre. A un moment donné, nos rêves de vie et nos projets n’ont plus été compatibles. Nous nous sommes séparés en juillet.

- Pourquoi avoir gardé cette séparation secrète?
- J’en ai été très attristée et j’ai eu besoin de temps pour moi, pour digérer.

- Et comment votre cœur se porte-t-il aujourd’hui?
- Je m’attendais à cette question (elle rit). Laissez-moi dire les choses ainsi: il y a quelqu’un. Nous nous entendons bien. Il est chirurgien, il vient de Zurich et ne parle pas un mot de français. C’est marrant que, même sans langue commune, nous nous soyons rapprochés au fil d’heures de conversation.

- Qu’est-ce qui vous séduit chez cet homme?
- Il défend de vraies valeurs et il n’a qu’une parole. Il comprend les exigences de mon métier. Si je dois m’en aller au beau milieu du repas du soir pour prendre mon service de piquet ou si je travaille plus longtemps que prévu, il ne me fait pas de reproches. Ses petits gestes m’émeuvent. Dans l’ensemble, d’ailleurs, nous avons les mêmes objectifs de vie.

- Quels sont-ils?
- Pour moi, le rêve est très clairement d’avoir un jour une famille. Mais ces prochaines années, ma carrière sera prioritaire.

Laetitia Guarino

Sur 5 m2, le jardinet sur les toits de Laetitia offre de la menthe, des tomates cerises, du basilic, du piment, du persil et des framboises.

ᅡᄅLucia Hunzi

Au-delà de la médecine, Laetitia Guarino s’est aussi bâti une activité florissante d’influenceuse. «J’aime l’idée de réunir deux univers aussi différents.» Le glamour épouse l’intellect: tandis que sur Instagram elle fait de la pub pour des soins capillaires, dans sa formation de médecin spécialiste en chirurgie plastique, esthétique et reconstructive, elle est «un membre hautement motivé et très apprécié de l’équipe», selon les termes de son chef, le professeur Mihai Constantinescu. C’est cette équipe, justement, qui s’est vu décerner en 2018 le Prix Lux de l’Université de Berne pour l’égalité des chances pour les femmes médecins appliquée au domaine chirurgical. Une tendance opportune, concrétisée sur le long terme.


- Pourquoi avoir opté pour cette spécialisation?
- La chirurgie plastique exige beaucoup de doigté. Mon intérêt est né au fil de mes voyages humanitaires. J’y ai rencontré des femmes au visage brûlé, des enfants à fente labio-palatine. Je voudrais aider de telles personnes. Mais je trouve également fascinantes les reconstructions que réalise cette équipe à Berne, notamment à l’aide de la microchirurgie.

- Que pensez-vous de la chirurgie esthétique, souvent victime de préjugés?
- Les interventions plastiques ont rarement un caractère salvateur, mais elles agissent sur la qualité de vie d’une personne. C’est pourquoi je suis ouverte aux interventions purement esthétiques. L’apparence extérieure agit sur la satisfaction intérieure.

- Y seriez-vous disposée pour vous-même?
- Pourquoi pas? Un temps, je n’aimais pas mon nez et voulais le faire rectifier. Plus maintenant.

- Avez-vous jamais fait quelque chose?

- Non, jamais jusqu’ici. Mais je suis encore jeune. Qui sait, peut-être qu’un jour il y aura quelque chose à faire...

Laetitia Guarino

A l’Hôpital de l’Ile, à Berne, Laetitia Guarino travaille comme médecin assistante en chirurgie plastique et de la main.

©Lucia Hunziker

Le portrait d’une femme est accroché au mur du salon. C’est Laetitia Guarino qui l’a peint. «Quand j’ai la tête trop pleine, j’empoigne pinceaux et couleurs pour me relier au concret. Pour ce tableau, j’ai même utilisé un produit de maquillage parce que je n’avais pas la bonne couleur sous la main.» La toile a les traits d’un visage qui pourrait être le sien. Il comporte une légende: «Solo se ti rende felice» (seulement si cela te rend heureuse). C’est dans le respect de cette injonction que Laetitia Guarino façonne sa nouvelle vie. Elle sait exactement ce qui la rend heureuse: les personnes primordiales, ses parents, ses frères et sœurs, ses amis, l’homme qui est en train de conquérir son cœur et dont la photo est glissée dans le miroir de son vestiaire. Mais aussi les petits bonheurs quotidiens: la tarte ricotta-fraises qu’elle a préparée et propose à ses visiteuses, des câlins avec Madame Prouprou et Ricky. Et l’été qui, dans son nouveau logis perché tout là-haut, se manifeste un peu plus tôt qu’ailleurs.

Sylvie Kempa
Sylvie KempaMontrer plus
Par Sylvie Kempa publié le 26 mai 2022 - 09:33