C’est la belle histoire de l’été. Révélée par nos confrères de «La Côte», cette affaire galloise en plein milieu de l’enclave genevoise de Céligny a rebondi dans les médias d’outre-Manche. Philip Jennings, une figure bien connue dans ce coin du Pays de Vaud, découvre dans son journal local que la tombe de son compatriote le grand acteur Richard Burton est laissée à l’abandon. Ce dernier a vécu ici discrètement les dernières années de sa vie, dans une maison installée dans le bas du village et baptisée sobrement «le Pays de Galle». Elizabeth Taylor – avec laquelle il s’est marié deux fois – lui rendait visite ici très régulièrement, mais préférait Gstaad.
«Hello, tristesse», sa tombe n’était plus du tout entretenue. Comment un homme qui comptait, à son apogée, parmi les stars du 7e art a-t-il pu être oublié à ce point? «Le jardinier qui s’occupait de la tombe avait 97 ans et il est décédé pendant la pandémie», explique le syndicaliste international à la retraite. Personne n’avait pris la suite, avant que Philip et son épouse Birgit se décident à assurer le relais. Après un sujet sur la BBC, la machine médiatique s’est emballée. Kate, la fille du comédien, a eu vent de l’affaire et, depuis Los Angeles, elle a remercié les Jennings, qu’elle espère rencontrer cet automne à l’occasion d’une conférence qu’elle donnera à Cardiff.
Philip Jennings ne cache pas sa fierté d’avoir éveillé l’intérêt autour de son célèbre compatriote gallois. Fantastique acteur shakespearien, Richard Burton avait connu une enfance difficile, avant qu’un de ses profs lui conseille de s’en sortir par le théâtre et se décide à l’adopter, lui donnant son nom. «C’était le plus doué de sa génération, mais aussi un homme avec des côtés sombres.» Il se baladait avec des sacs de livres... mais aussi avec des bouteilles de vodka qu’il descendait à toute vitesse, précipitant son décès en 1984, à 59 ans seulement. La tombe de l’acteur né dans la misère et devenu prince de Hollywood rend désormais justice à son destin.