Ennemie aussi redoutable que l’inactivité physique, la sédentarité est le piège de nos vies contemporaines faites de trajets en voiture, de parkings souterrains, d’ascenseurs et de journées devant l’ordinateur. Et le verdict est sans appel: «Même si une personne s’impose un footing d’une heure par jour, elle est dite sédentaire si elle passe le reste de la journée assise», annonce le Pr Vincent Gremeaux, responsable du Centre de médecine du sport du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).
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Et de préciser: «Passer plus de huit heures par jour en position assise relève de la sédentarité. Les séquences de plus de deux heures sans se lever sont particulièrement délétères.» Les méfaits encourus sont les mêmes que pour l’inactivité physique, en augmentant les risques de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de cancers, de dépression, de déclin cognitif, etc. Sauf qu’il n’est pas toujours facile de troquer la voiture pour des baskets, de déplacer la place de parking à l’autre bout de la ville ou de se promener dans l’open space en tapant sur son clavier…
La solution? «Faire quelques pas, s’étirer, tout ce qui peut permettre de rompre les séquences en position assise est bénéfique, suggère l’expert. Et, surtout, compenser le reste du temps en fuyant l’inactivité.» Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé en termes d’activité physique ont d’ailleurs récemment évolué, passant à «au moins 150 à 300 minutes» d’activité modérée par semaine (au lieu des «au moins 150 minutes» jusque-là), tout en soulignant le fait que chaque mouvement compte. «Toute activité de plus de dix minutes permettant au système cardiovasculaire et aux muscles de s’activer présente un bénéfice», confirme le Pr Gremeaux.
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Et ce nouveau repère de 300 minutes par semaine a d’autant plus d’importance en cas de vie sédentaire: «Si l’on passe plus de huit heures par jour assis, il faut bel et bien faire deux fois plus d’activité physique pour obtenir les mêmes bénéfices sur la santé.»