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Le livre «Swiss Tattoo – Le graphisme dans la peau» vient de sortir aux Editions Helvetiq. Son auteur, le journaliste Clément Grandjean, présente 32 artistes suisses de l’épiderme.
Jade Albasini
Les tatouages de Johann Morel ont été baptisés «Old Cool» dans l’ouvrage. Le Romand honore les styles plus traditionnels du tatouage en les remettant au goût du jour. A 35 ans, ce globe-trotteur a été aspiré par l’art de l’aiguille d’abord par les scènes du skate et du metal. Il y a un an, il a réalisé son rêve en ouvrant son studio, Rainbow Tattoo, à Riaz.
Clément Grandjean/HelveticEn Suisse, plus de 1000 studios de tatouage sont actuellement disséminés sur le territoire, de Genève à Saint-Gall. «Sans la célèbre famille Leu qui s’est installée à Lausanne dans les années 1980, le visage de la scène du tatouage en Suisse ne serait pas le même», précise le journaliste Clément Grandjean. Ce titulaire d’un master en histoire de l’art a lancé le projet éditorial «Swiss Tattoo – Le graphisme dans la peau».
Filip Leu signe la préface de l’ouvrage. «Sans son aval, je ne me serais pas lancé dans cette aventure», reconnaît l’auteur de ce tout premier livre consacré à l’art du tatouage national. «Le monde académique ne s’intéresse pas encore à ce médium, mais c’est en train de changer. Le tatouage a gagné ses lettres de noblesse. Il est de plus en plus exposé dans les musées», ajoute-t-il.
Le journaliste Clément Grandjean.
Clément Grandjean/HelveticLe journaliste Clément Grandjean.
Clément Grandjean/HelveticPour son livre, il a rencontré 32 artistes aux styles si variés qu’il est impossible de créer des catégories. «Old school», illustrations, peintures, dessins géométriques ou éléments figuratifs de couleur, il y a des talents pour tous les goûts! Clément Grandjean n’a pas hésité à partir à leur recherche à travers tous les cantons. Une exploration qui lui a pris deux ans, à côté de son travail de journaliste chez «Terre & Nature». Beaucoup sont des Romands et des Romandes qui ont une signature bien connue dans leur milieu. Dans les pages de «Swiss Tattoo», il y a aussi des chapitres sur le tatouage suisse vu d’ailleurs et sa longue histoire, ainsi qu’un lexique qui répond aux questions des profanes au sujet d’une pratique qui reste mal connue.
>> Lire aussi: La famille Leu, le tatouage et la liberté dans la peau
Combien de Suisses et de Suissesses sont tatoués en 2022? «Il n’y a pas vraiment de chiffres, répond Clément Grandjean, mais en France, une personne sur cinq porterait un tatouage. Cela doit être équivalent ici. Voire plus car, désormais, être tatoué est beaucoup plus accepté socialement, dans les environnements professionnels aussi. Il y a un véritable engouement, qu’on peut aussi associer à un effet de mode.» Mais selon notre spécialiste, l’élément déclencheur serait souvent le besoin de se réapproprier son corps.
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>> Le vernissage du livre de Clément Grandjean aura lieu le 24 septembre chez Happypets Studio à Lausanne et le 14 octobre chez Hopf Studio à Vevey.
Yashka (GE): «L’âme et la trame», c’est Yashka, tatoueur qui se consacre à l’ornemental monochrome à Genève. Il est comme un tailleur, créant sur mesure les motifs sur sa clientèle. On sent son expérience de designer dans ses tatouages. Il surnomme son studio privé le donjon.
Clément Grandjean/HelveticIl travaille sa technique avec des réalisations de plus en plus imposantes, ornées d’éléments géométriques. Dans son approche très personnelle, il cherche son inspiration dans des fragments multiples: du hasard d’un lancer de dés à un prélude de Bach.
Clément Grandjean/HelveticSandy et Pat (NE): «Le corps comme une toile», voilà le résumé de ces deux pros de l’abstrait. Leurs œuvres calligraphiques semblent avoir été réalisées au pinceau. Mais leur toile, c’est de la peau! Le duo neuchâtelois fusionne la spontanéité de la peinture avec la précision du tatouage dans son studio Promenade noire à Neuchâtel.
Clément Grandjean/HelveticLeur style évolue sans cesse, mais leur collaboration part souvent de motifs floraux, puis apparaissent des taches et des coups de pinceau. Ce côté peinture aléatoire détonne dans le milieu du tatouage.
Clément Grandjean/HelveticJohann Morel (FR): Les tatouages de Johann Morel ont été baptisés «Old Cool» dans l’ouvrage. Le Romand honore les styles plus traditionnels du tatouage en les remettant au goût du jour. A 35 ans, ce globe-trotteur a été aspiré par l’art de l’aiguille d’abord par les scènes du skate et du metal. Il y a un an, il a réalisé son rêve en ouvrant son studio, Rainbow Tattoo, à Riaz.
Clément Grandjean/HelveticSon travail mélange les compositions classiques du tatouage américain (aigle, loup, crâne, rose) avec des inspirations japonaises (dragon, geisha). Sur l’image, c’est une réalisation originale de l’artiste-artisan, inspirée par le patrimoine suisse.
Clément Grandjean/HelveticTrân dessine de petites illustrations tendres, drôles et pleines d’esprit. On le voit sur ce tatouage «tofu tout flamme» déposé avec délicatesse sur la chair d’un bras.
Clément Grandjean/HelveticInk and The Gang (VD): «Cousu main», c’est le nom attribué à son portrait dans Swiss Tattoo. Trân, alias Ink and The Gan du studio Happypets à Lausanne, c’est un·e tatoueur·euse spécialiste du handpoke, soit le fait de tatouer sans machine, tout à la main. Grâce à ce processus silencieux, l’artiste, qui a passé par l’Ecole cantonale d’art de Lausanne, peut ainsi partager un moment convivial avec son ou sa client·e pendant qu’elle dessine sa création.
Clément Grandjean/HelveticLe vernissage du livre de Clément Grandjean «Swiss Tattoo – Le graphisme dans la peau» aura lieu le 24 septembre chez Happypets Studio à Lausanne et le 14 octobre chez Hopf Studio à Vevey.
Clément Grandjean