En Suisse, plus de 1000 studios de tatouage sont actuellement disséminés sur le territoire, de Genève à Saint-Gall. «Sans la célèbre famille Leu qui s’est installée à Lausanne dans les années 1980, le visage de la scène du tatouage en Suisse ne serait pas le même», précise le journaliste Clément Grandjean. Ce titulaire d’un master en histoire de l’art a lancé le projet éditorial «Swiss Tattoo – Le graphisme dans la peau».
Filip Leu signe la préface de l’ouvrage. «Sans son aval, je ne me serais pas lancé dans cette aventure», reconnaît l’auteur de ce tout premier livre consacré à l’art du tatouage national. «Le monde académique ne s’intéresse pas encore à ce médium, mais c’est en train de changer. Le tatouage a gagné ses lettres de noblesse. Il est de plus en plus exposé dans les musées», ajoute-t-il.
Pour son livre, il a rencontré 32 artistes aux styles si variés qu’il est impossible de créer des catégories. «Old school», illustrations, peintures, dessins géométriques ou éléments figuratifs de couleur, il y a des talents pour tous les goûts! Clément Grandjean n’a pas hésité à partir à leur recherche à travers tous les cantons. Une exploration qui lui a pris deux ans, à côté de son travail de journaliste chez «Terre & Nature». Beaucoup sont des Romands et des Romandes qui ont une signature bien connue dans leur milieu. Dans les pages de «Swiss Tattoo», il y a aussi des chapitres sur le tatouage suisse vu d’ailleurs et sa longue histoire, ainsi qu’un lexique qui répond aux questions des profanes au sujet d’une pratique qui reste mal connue.
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Combien de Suisses et de Suissesses sont tatoués en 2022? «Il n’y a pas vraiment de chiffres, répond Clément Grandjean, mais en France, une personne sur cinq porterait un tatouage. Cela doit être équivalent ici. Voire plus car, désormais, être tatoué est beaucoup plus accepté socialement, dans les environnements professionnels aussi. Il y a un véritable engouement, qu’on peut aussi associer à un effet de mode.» Mais selon notre spécialiste, l’élément déclencheur serait souvent le besoin de se réapproprier son corps.
>> Le vernissage du livre de Clément Grandjean aura lieu le 24 septembre chez Happypets Studio à Lausanne et le 14 octobre chez Hopf Studio à Vevey.