«Mes parents m’ont toujours appelée leur «petit miracle». En effet, ma naissance fut compliquée et risquée… et j’ai eu énormément de chance. Le cordon ombilical qui me reliait à ma mère présentait une anomalie non diagnostiquée à l’époque: il s’effilochait progressivement au fil de la grossesse, m’approvisionnant de plus en plus pauvrement en oxygène. A 8 mois et demi, tout s’est précipité. La veille d’un contrôle de routine, ma mère a fait un rêve prémonitoire: celui d’un accouchement par césarienne. Elle s’est confiée à la sage-femme, qui, croyant à la voix des anges, a choisi d’écouter la prémonition et de tout préparer en vue d’une telle intervention.
Si bien que lorsque le cordon s’est rompu complètement au cours de ce contrôle, tout a pu se dérouler très vite pour me sauver – il faut dire que nous étions aux HUG et donc au meilleur endroit pour gérer une telle situation de crise. Le plus fou est que la pédiatre, qui a pris l’appel d’urgence, a décidé de ne pas envoyer son interne, comme de coutume, mais d’y aller elle-même. En chemin, la Dre Velebit – qui a été ma pédiatre tout au long de mon enfance, et celle de ma fille Sasha au début de la sienne – a pris une poche de sang «au cas où». Sans ce sang, je n’aurais pas survécu. Apparemment, je suis restée près de dix minutes sans oxygène et avais un Apgar de 2/10, ce qui signifie que j’étais en «mort apparente». Une fois réanimée, je présentais encore un grand risque de séquelles cérébrales.
En sortant de la maternité ce soir-là, bouleversé, mon père a été frappé par la beauté du ciel, et a décidé que je vivrais. Le choix de mon deuxième prénom lui est alors apparu: Isadora, en référence à Isadora Duncan, célèbre ballerine des années 1920 qui incarnait, selon lui, la vie, la grâce et le mouvement… Il voulait que, comme elle, je danse ma vie!
Il n’a pas osé me prendre dans ses bras au cours des six premiers mois de ma vie… de peur de s’attacher et de me perdre pour de bon. Comme ma mère me l’a toujours dit, il s’est largement rattrapé depuis puisque lui et moi ne nous sommes plus quittés – même au travail!
Quand je suis tombée enceinte à mon tour, tout s’est parfaitement déroulé jusqu’au huitième mois, où j’ai commencé à angoisser du risque de perdre ma fille à mon tour. Deux semaines plus tard, Sasha pointait le bout de son nez, à la même semaine de grossesse à laquelle j’avais failli mourir. Elle devait sentir que j’avais besoin d’être rassurée! Ce fut ma deuxième rencontre avec la vie; la plus belle qui soit.
Le plus ironique dans l’histoire de ma première rencontre avec la vie? D’un côté, je crois que ma naissance m’a forgé mon goût pour, et ma foi en, la vie; comme si je me devais de la vivre à fond, de rendre à mon ange gardien ce qu’il m’a offert ce fameux jour de septembre 1982. Et de l’autre, le lien avec Isadora Duncan m’a toujours fait beaucoup rire: elle représentait la grâce, mais est décédée tragiquement… et mon épitaphe est déjà écrite: mes initiales, RIP – «Rest In Peace», «repose en paix» –, pour Rachel Isadora Polla.
En plus des 40 ans de cette histoire de vie que j’ai fêtés le 23 septembre, j’ai célébré comme chaque année l’intuition de ma mère ainsi que la volonté et l’esprit facétieux – malgré lui? – de mon père.
Son actualité
En 2022, Forever Institut a fêté ses 25 ans et Forever Boutique ses 5 ans. Rachel poursuit le développement du réseau, dont la troisième enseigne ouvrira en 2023. En 2022, l’entreprise familiale accueille une équipe de cinq nouveaux médecins esthétiques et dermatologues.