Bonjour,
Entre lumière et obscurité, les mangroves accueillent près de 3'000 espèces vivantes et sont des trésors écologiques. Véritables pépinières de l’océan, elles doivent tout à un seul type d’arbre, le palétuvier. Explications.
Bertrand Cottet
Entre lumière et obscurité, deux poissons-lions ont élu domicile dans la mangrove de Bonaire. Cette espèce est arrivée récemment dans la mer des Caraïbes. Depuis une dizaine d’années, elle s’y répand avec des effets dévastateurs sur les récifs coralliens et dans les mangroves, et menace sérieusement cet habitat fragile et déjà en danger.
Lorenzo Mittiga/INSTITUTEVéritables trésors écologiques, ces marais maritimes que sont les mangroves doivent tout à un seul type d’arbre, le palétuvier. Trois caractéristiques distinguent cet arbre de tous ses semblables. La première, c’est que ses racines sont capables de vivre à la fois dans l’air, ce qui est déjà une prouesse pour un arbre, mais aussi immergées dans l’eau de mer. Ce système amphibie résiste au sel et à la faible oxygénation des sols marins. Il forme un réseau dense et entremêlé qui permet au palétuvier de vivre comme sur de véritables pilotis. La deuxième particularité provient de ses graines: elles sont vivipares. Plutôt que de risquer d’être noyées ou asphyxiées, les graines germent sur l’arbre, formant de jeunes plantules qui se détachent de l’arbre mère pour se ficher directement dans la vase. Et la troisième, c’est que cet arbre aime vivre en colonies en formant de véritables forêts sous-marines, souvent très denses.
Enfant, Lorenzo Mittiga a passé des heures à faire de la plongée pendant ses vacances en Sicile, avec son masque et son tuba. Aujourd’hui, à 53 ans, il cumule plus de 5500 plongées en professionnel. Le photographe et biologiste sous-marin vit à Bonaire, une île néerlandaise située dans les Petites Antilles,à 80 km des côtes du Venezuela. Son travail a été récompensé par de nombreux prix prestigieux.
DREnfant, Lorenzo Mittiga a passé des heures à faire de la plongée pendant ses vacances en Sicile, avec son masque et son tuba. Aujourd’hui, à 53 ans, il cumule plus de 5500 plongées en professionnel. Le photographe et biologiste sous-marin vit à Bonaire, une île néerlandaise située dans les Petites Antilles,à 80 km des côtes du Venezuela. Son travail a été récompensé par de nombreux prix prestigieux.
DRL’enchevêtrement des racines sous l’eau offre abri et sécurité aux jeunes poissons et autres créatures marines, qui migreront vers les récifs coralliens une fois leur croissance achevée. On y dénombre 3000 espèces de poissons et de crustacés, aussi colorés que les poissons sphériques, les poissons-valises et les poissons-scorpions. Cet écosystème végétal a aussi un impact direct sur la vie terrestre, y compris sur la vie humaine. Les racines, qui s’accrochent au sol, empêchent l’érosion et augmentent la surface des côtes en piégeant des sédiments. Ces forêts mi-marines, mi-terrestres agissent comme une barrière protégeant la côte, en particulier lors d’événements extrêmes tels que les ouragans et les tsunamis. Et, cerise sur le gâteau à l’heure du réchauffement climatique, les mangroves stockent plus de C02 par hectare que les forêts tropicales!
Les mangroves de l’île néerlandaise de Bonaire, dans les Petites Antilles, accueillent près de 3000 espèces vivantes.
Lorenzo MittigaLes mangroves de l’île néerlandaise de Bonaire, dans les Petites Antilles, accueillent près de 3000 espèces vivantes.
Lorenzo MittigaMalheureusement, une étude de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a montré qu’au moins dix espèces de palétuviers, soit un sixième des espèces connues, sont menacées de disparition par l’avancée des activités humaines sur les littoraux. De son côté, le WWF a constaté que la superficie des mangroves diminue de trois à cinq fois plus vite que celle de la forêt terrestre. Le plus souvent, les mangroves sont défrichées pour faire de la place à… des fermes de crevettes! Aujourd’hui, il reste encore 14 millions d’hectares de mangroves. A sauver absolument, pour le bien de tous!
Une méduse du genre «Cassiopea» se laisse chuter à l’envers sur le fond de la mangrove. Pour se déplacer, cette espèce de méduse nage à l’endroit. Mais une fois qu’elle a trouvé un lieu propice, elle se retourne et retombe sur le fond. Son corps en forme de parapluie adhère au sol comme une ventouse. Ce comportement lui vaut le nom de «méduse à l’envers».
Lorenzo Mittiga/INSTITUTEEntre lumière et obscurité, deux poissons-lions ont élu domicile dans la mangrove de Bonaire. Cette espèce est arrivée récemment dans la mer des Caraïbes. Depuis une dizaine d’années, elle s’y répand avec des effets dévastateurs sur les récifs coralliens et dans les mangroves, et menace sérieusement cet habitat fragile et déjà en danger.
Lorenzo Mittiga/INSTITUTEUn groupe de jeunes poissons argentés. Comme beaucoup d’autres espèces, ces poissons passent la première partie de leur vie dans les mangroves. A l’âge adulte, ils quitteront ce milieu pour aller s’établir dans les récifs coralliens.
Lorenzo Mittiga/INSTITUTECette migration concerne aussi les jeunes langoustes des Caraïbes. A l’âge de 1 an, elles se rassemblent pour préparer leur départ. Elles trouveront refuge dans une fissure des récifs pour y vivre leur vie d’adulte.
Lorenzo Mittiga/INSTITUTEPour ce pélican en pleine plongée, l’abondance des espèces vivant dans la mangrove est une véritable aubaine.
Lorenzo Mittiga/INSTITUTELes mangroves de l’île néerlandaise de Bonaire, dans les Petites Antilles, accueillent près de 3000 espèces vivantes.
Lorenzo Mittiga/INSTITUTEEnfant, Lorenzo Mittiga a passé des heures à faire de la plongée pendant ses vacances en Sicile, avec son masque et son tuba. Aujourd’hui, à 53 ans, il cumule plus de 5500 plongées en professionnel. Le photographe et biologiste sous-marin vit à Bonaire, une île néerlandaise située dans les Petites Antilles,à 80 km des côtes du Venezuela. Son travail a été récompensé par de nombreux prix prestigieux.
DR