Il y a une quinzaine d’années est apparue sur les rayons des grandes surfaces une boisson santé censée remplacer les sodas tant décriés. Paré de vertus thérapeutiques insoupçonnées et auréolé d’exotisme, le kombucha a fait un tabac. Malheureusement, ces boissons du commerce contiennent des conservateurs ou sont pasteurisées, ce qui détruit les bactéries potentiellement bénéfiques à notre organisme et diminue leur efficacité thérapeutique.
La solution, pratique, ludique et bon marché, c’est de fabriquer soi-même cet élixir. Sylvie Ramel, fondatrice du projet «Cuisine végétale. Un peu sauvage» tient tous les samedis un petit stand au marché de Lausanne où elle propose à la vente son kombucha, son kéfir et son kvas maison ainsi qu’un délicieux «pain de l’ermite» sans gluten (disponibles dans son shop en ligne). «Le kombucha et le kéfir sont des boissons lactofermentées riches en probiotiques, précise-t-elle. Ces probiotiques sont essentiels à la santé de notre flore intestinale et du microbiote. Dix ans d’études scientifiques ont démontré l’importance de ce dernier en relation avec la santé tant physique que psychique. On a pu mettre en corrélation pauvreté de la flore intestinale et dépression.» Quand on parle de richesse de la flore intestinale, on fait allusion autant au nombre de bactéries présentes à l’intérieur de l’intestin qu’à leur diversité. Or, si les produits industriels fermentés (yaourts, fromages…) contiennent des bactéries, celles-ci sont «domestiquées» et réintroduites après chauffage des produits. Les mêmes souches sont utilisées de manière répétée.
En fabriquant soi-même son kéfir ou son kombucha, on nourrit donc son organisme d’une grande variété de bactéries de son environnement proche aussi favorables à la santé que les fruits et légumes du terroir. Mais qu’est-ce qui différencie le kéfir du kombucha? «Dans les deux cas, on travaille avec un agglomérat de levures et de bactéries, mais issues de familles différentes. Le kéfir prend la forme de petits grains blancs, le kombucha d’un disque gélatineux ressemblant à une mère de vinaigre.
On les trouve dans certains magasins bios ou sur internet, car les grains de kéfir et la mère de kombucha se multipliant, tous les aficionados vous en cèdent gratuitement. La fabrication du kéfir avec de l’eau, du sucre, des fruits secs et du citron est la plus aisée et ne prend que vingt-quatre à quarante-huit heures. Le kombucha, généralement à base de thé vert ou noir, est plus long à produire.»
>> Infos et recettes sur le site de Sylvie Ramel (www.cuisinevegetale.ch) ainsi que celles de kéfirs «arrangés» (au gingembre, au safran ou à la rose) et de kombucha à base de verveine citronnée ou de café.