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Guy Parmelin: «Des moments très forts, solennels ou pleins d’émotion»

Pour le pays, le sommet de son année présidentielle aura incontestablement été la rencontre entre Joe Biden et Vladimir Poutine. Le président de la Confédération évoque cette année 2021 marquée par ses engagements internationaux et par les tensions liées à la pandémie.

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Guy Parmelin

Guy Parmelin évoque son année 2021 marquée par ses engagements internationaux et par les tensions liées à la pandémie.

Blaise Kormann

«Quand je repense aux mois écoulés, me viennent en tête des images liées à des moments forts en émotions et en tensions pour le pays. A commencer par la conférence de presse du 13 janvier, lorsque nous avons dû refermer les magasins ne vendant pas de produits de consommation courante. Une décision difficile. Le masque partout, les magasins fermés… Il est toujours difficile d’annoncer en conférence de presse des mesures aussi dures. Et il est important dans de telles circonstances que le président de la Confédération porte le message du Conseil fédéral au public.

L’émotion était très forte lors du 20e anniversaire de l’attentat de Zoug, à la cathédrale, et lors des inondations cet été. J’ai aussi vécu des moments très solennels, comme le sommet entre les Etats-Unis et la Russie cet été.

Et, bien sûr, des moments de détente, comme à la foire de l’Olma à Saint-Gall avec le petit cochon! De manière générale, j’apprécie les rencontres avec la population, lors desquelles on sent le pouls du pays. Pour les citoyens, c’est toujours un peu surprenant de voir les conseillers fédéraux ainsi. Ils viennent vous demander un selfie, se montrent à la fois réservés et naturels, dans un mélange typiquement helvétique. Je me souviens de ce Français, croisé un dimanche au tea-room de Bursins, qui n’avait pas voulu croire que j’étais le président. «Ils sont où, alors, les gardes du corps?» m’avait-il demandé.

Ma boutade de novembre dernier faisant référence à Gaston Lagaffe avec les «clowneries» visait avant tout l’achat par les anti-vaccins des tickets des concerts promotionnels en faveur de la vaccination. Et à faire rire.

Mais si dans ce pays on ne peut plus débattre en respectant l’adversaire, c’est regrettable. Je ne consulte que très rarement les réseaux sociaux, mais je ne peux qu’être effaré par certains commentaires et je les vois plutôt comme un exutoire. En outre, je suis surpris qu’on ne fasse pas plus confiance à la science.

La fonction présidentielle est très intéressante, mais lourde, car vous l’endossez tout en continuant à gérer votre département et son actualité. Mon épouse (Caroline, ndlr) a d’abord été horrifiée de voir les valises de dossiers qui étaient apportées à Bursins! Et puis, la fonction s’est beaucoup internationalisée, vous ne pouvez pas vous permettre de ne pas vous rendre à l’ONU ou à la COP26. Mon épouse a pu m’accompagner parfois et me seconder, comme en octobre en Israël où elle a déposé une gerbe au mémorial de Yad Vashem et visité l’église de la Nativité à Bethléem alors que je devais me rendre à Ramallah. Elle était également présente lors de la venue du président vietnamien et de son épouse.

>> Lire aussi: Baromètre fédéral 2021: Classement des membres du Conseil fédéral

En ce qui concerne nos homologues, ils nous taquinent parfois sur le tournus présidentiel. Le président autrichien m’a ainsi dit que j’étais le cinquième président suisse qu’il rencontrait! Je pense qu’une majorité de citoyens est satisfaite de notre système.

Au sein du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche, nous allons continuer notamment à nous investir pour les nouvelles technologies et les changements qu’elles impliquent. Ce que je souhaite à mon successeur (Ignazio Cassis, Département fédéral des affaires étrangères, ndlr)? De pouvoir trouver un modus vivendi avec l’Union européenne.

Et enfin, je souhaite aux Suisses que nous puissions retrouver une vie normale en société, même si la situation est de nouveau tendue. J’aimerais d’ailleurs en profiter pour les remercier, car les directives sont plutôt bien suivies.»

Par Albertine Bourget publié le 27 décembre 2021 - 09:02