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Le garçon qui brode l’amour

L’artisan genevois Valérian Felder aime les jeux de mots et les phrases drôles, sentimentales et parfois coquines. Il les brode sur des t-shirts, dans un esprit décalé qui plaît.

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Sur son atelier, dans un entrepôt post-industriel carougeois, il y a du fil, des aiguilles, des ciseaux dorés. D’un naturel patient, Valérian Felder, 25 ans, accueille avec douceur. Il peut passer jusqu’à dix heures de suite là, à broder avec soin, souvent en écoutant des podcasts. Les petits dessins, et surtout les phrases, qu’il inscrit sur des t-shirts blancs sont tour à tour drôles, coquins, insolents, sentimentaux. Sous sa marque Vfelder, à raison de quelques dizaines de commandes par mois, il arrive désormais à vivre de cette passion. Même la période du confinement lui a été favorable.

Le déclic, ce diplômé de l’Ecole d’arts appliqués de Genève l’a eu en découvrant une artiste qui travaillait au crochet. «Elle réalisait des choses contemporaines, loin des images de chalets et de vaches», sourit-il. Lui qui a toujours aimé les mots et brodait déjà ses propres t-shirts s’est lancé pour de vrai début 2019, avec ses phrases. Florilège: «A la vie, A l’amor», «Fesse ce qu’il te plaît», «T’es belle tout le temps», «Mettez du cœur dans vos épinards». A la source, il s’inspire surtout de l’univers musical et d’auteurs comme Oxmo Puccino ou Georges Brassens. Il se nourrit aussi de proverbes, qu’il manipule avec gourmandise. «Sans être un immense blagueur, j’aime le mot juste, placé au bon moment.»

Sa clientèle est plutôt jeune; elle apprécie d’arborer une devise intrigante pour briser la glace. «Je remarque que les femmes osent davantage les motifs un peu provoc et le second degré que les hommes. Je ne me censure pas. Je me demande seulement si j’oserais porter une phrase avant de la proposer au public.» Entre le traçage et la broderie, la préparation de chaque t-shirt, au coton 100% bio, lui prend environ 90 minutes. Il les vend entre 60 et 90 francs sur son site internet ou sur des marchés de créateurs. D’autres idées l’attirent déjà, collaborer avec une bijoutière et une chapelière, faire découvrir son travail à un public plus international. Il se réjouit d’en découdre.

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Par Marc David publié le 9 septembre 2020 - 08:05, modifié 18 janvier 2021 - 21:14