«J’ai pas mal de lubies dans ma vie qui naissent d’un coup, comme des plantes. Et souvent c’est des cactus, ils vivent quoi qu’il arrive!» s’exclame entre deux rires Nida-Errahmen Ajmi, quand on lui demande d’où lui est venue l’envie de s’engager dans l’armée. Si l’idée lui paraît d’abord irréalisable, l’effort que fait l’armée envers les femmes l’a par la suite «touchée».
Pour la jeune Fribourgeoise alors âgée de 24 ans, le service militaire se présente comme une expérience séduisante et susceptible de lui en apprendre davantage sur elle-même. «Je ne dirais pas que tout le monde a été très soutenant, mais je savais tellement ce que je voulais faire que je l’ai juste fait.»
Déterminée, Nidonite n’a pas non plus reculé devant le fait que l’armée reste un domaine majoritairement masculin. Même si Viola Amherd a affiché récemment son intention de faire progresser la cause des femmes dans l’armée, celles-ci n’étaient encore que 0,9% sous les drapeaux en juillet 2021.
«Ce qu’on a entre les jambes, les hormones qu’on a ou encore notre rôle genré ne vont pas rentrer en compte dans notre fonction», souligne l’illustratrice autodidacte. Avant d’ajouter: «Tout le monde a des particularités, certaines sont physiques, d’autres sexuelles. Moi, j’avais quelques particularités, dont par exemple le fait que je suis musulmane et que je porte le voile. J’ai donc vécu ma particularité comme les autres vivaient la leur.»
Quant à sa fonction militaire, c’est celle de soldat de train que choisit Nida-Errahmen Ajmi. Qu’est-ce que c’est? Un rôle qui implique, entre autres, d'œuvrer aux côtés de chevaux et de mulets et de transporter des marchandises. «Là où rien ne va, va le soldat de train. Peu importe le temps, peu importe tout, en fait», résume Nidonite, avec cette pointe d’humour et cet engouement qui la quittent rarement.
Aujourd’hui, la jeune femme, engagée sur les réseaux sociaux, promeut cette expérience militaire au travers de ses illustrations et autres contenus. Un témoignage positif, enclin à en inspirer d’autres.