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La facialiste, masseuse aux doigts d’or

La vague des facialistes, venue «of course» des Etats-Unis, déferle maintenant sur l’Europe. Mais finalement, qu’est-ce qu’une facialiste et à quoi sert-elle?

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Faunesque

En principe, une facialiste a suivi une formation d’esthéticienne et s’est ensuite spécialisée dans les soins du visage («face» en anglais) pour devenir une sorte de cador de la gestuelle pratiquée pour masser et repulper les parties du visage qui en ont besoin. La facialiste fait d’abord une analyse très précise de votre peau, de vos muscles faciaux et de vos expressions du visage. Elle va ensuite faire un diagnostic dit morphotype et, à partir de là, dresser une liste de soins et de techniques manuelles non invasives à réaliser en institut ou à la maison pour freiner le vieillissement des cellules.

Les grands noms à suivre

Les bonnes facialistes sont des pointures autant en anatomie faciale qu’en circulation sanguine. De grands noms français émergent depuis début 2019 comme celui de Delphine Langlois, installée à Paris, qui a suivi des cours avec le fameux Shogo Mochizuki afin de maîtriser le Kobido, une technique ancestrale japonaise basée sur des lissages, des pétrissages, des percussions et des vibrations, grâce auxquels on stimule l’afflux sanguin et on crée un effet tenseur.

Autre star des facialistes, Sophie Carbonari, qui a conçu sa propre méthode en se basant sur le drainage lymphatique, mais aussi le Kobido et le Cosmo, une autre méthode japonaise basée sur l’acupression et le lifting manuel. Installée à Londres pendant une dizaine d’années, elle est revenue depuis peu à Paris et envisage de naviguer des deux côtés de la Manche ainsi qu’à New York. Ses soins font fureur et les rendez-vous se prennent uniquement via Instagram.

Pour Sophie Carbonari, tout comme pour Delphine Langlois, la peau est le marqueur de ce qui se passe à l’intérieur de notre corps. Elles prêchent donc toutes deux pour l’écoute du corps afin de prendre soin de son métabolisme. Sophie Carbonari déclarait d’ailleurs à Vanity Fair en juillet dernier: «Avant de mettre de la crème, il faut juste savoir ce qui a poussé la peau à développer tel ou tel symptôme.» Car jusqu’au début des années 2000, les esthéticiennes qui faisaient des soins du visage se contentaient d’appliquer des crèmes et des masques les uns derrière les autres.

Massage buccal

Autre nom qui revient souvent, celui de Marie Depoulain, une esthéticienne qui s’est formée à la kératopraxie, une technique qui permet de se familiariser avec la structure de l’épiderme, la circulation sanguine et lymphatique. Mais Marie Depoulain est très claire, elle n’est pas dermatologue et ne pratique donc aucun geste médical! Comme ses consœurs, elle a appris le Kobido avec Shogo Mochizuki, mais aussi le Natural Sculptur Lifting auprès du russe Yakov Gershkovich, qui lui a notamment enseigné des massages faciaux internes et externes et des muscles du bas du visage.

Justement, en parlant de massage interne, une des techniques les plus prisées du moment, c’est le massage buccal, qui redonne du volume aux joues, aux lèvres, lisse les rides péribuccales en boostant la production de collagène et d’élastine. A l’aide de gants, la facialiste travaille à l’intérieur des lèvres et des joues. Cela peut paraître étrange, mais c’est extrêmement agréable et ce massage pratiqué de manière régulière est bluffant. La première à avoir pratiqué ce soin est la cosmétologue et épidermologue Joëlle Ciocco, qui certes pratique à Paris, mais qui a formé et continue de suivre les esthéticiennes qui officient à Vevey, à l’Hôtel des Trois Couronnes. Les tarifs de Sophie Carbonari, de Delphine Langlois, de Marie Depoulain, de Joelle Ciocco et consorts oscillent entre environ 100 francs pour 45 minutes et 300 francs pour 120 minutes.

Pour qui et comment?

Les jeunes femmes n’ont certes pas besoin de faire de la gym faciale ou d’avoir recours à des facialistes. Mais une fois la trentaine passée, avoir recours au massage du visage assez régulièrement peut freiner le vieillissement de l’épiderme, voire du derme. Il est aussi conseillé aux fumeurs et aux fumeuses afin d’atténuer les ridules autour des lèvres, de stimuler la lymphe et donc de décongestionner les poches grisâtres sous les yeux et de diminuer les signes de fatigue.

Ce qu’il faut aussi savoir, c’est que les trois quarts des personnes qui fréquentent les facialistes ou se massent elles-mêmes sont avant tout à la recherche de ce fameux «glow» ou éclat de la peau que l’on a tendance à perdre au fil des ans. Le but est d’avoir un épiderme qui exhale la bonne santé. Et ce qui est rassurant, c’est que si l’on n’a pas le temps ou les moyens d’aller chez une facialiste (elles sont encore assez rares en Suisse), on peut pratiquer à la maison. Il existe des ouvrages pour nous conseiller, des tutoriels ou des sessions sur Instagram auprès de delphinelanglois.facialiste ou sophie_carbonari, mariedepoulain_facialiste, etc.

Cependant, l’idéal avant de se lancer à la maison est de commencer par une séance avec une spécialiste afin d’apprendre les gestes adaptés à notre visage. Ensuite, il faut savoir si l’on n’utilise que ses bouts de doigts ou si l’on se sent à l’aise avec un instrument et si l’on prend de l’huile, une crème ou rien du tout. Tout dépend en fait du résultat que vous recherchez. Une huile végétale bio comme l’argan, le chanvre, la bourrache ou même le jojoba est idéale pour assouplir l’épiderme. Si c’est pour détendre le visage, on ne met rien et seuls les doigts parcourent, pincent et massent la peau. Pour redessiner l’ovale, diminuer les cernes, lisser la peau, on peut utiliser le roll-on ou le gua sha en jade ou en quartz rose. Vous trouverez ci-dessus quelques mouvements à faire vous-même, extraits du livre «Yoga du visage – 5 minutes par jour pour rajeunir» de Sylvie Lefranc.


Quelques gestes de facialiste

Le lissage avec gua sha en cinq étapes.

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1. Redessiner l’ovale Pour stimuler les ganglions lymphatiques, faire glisser le gua sha du menton à l’oreille, 3 fois de chaque côté.

2. Atténuer cernes et poches Placer le gua sha contre l’arête du nez et lisser vers la tempe 3 fois de chaque côté, pour drainer le dessous de l’œil.

3. Déchiffonner les joues Pour éliminer les toxines et lisser les ridules, on va jusqu’à l’arête du nez 3 fois de suite.

4. Aplanir les pattes d’oie Partir du milieu du front et faire glisser le gua sha jusqu’à la tempe pour alléger les tensions au niveau des sourcils. Appuyer un peu plus sur les pattes d’oie. Passer 3 fois.

5. Evacuer les toxines A toujours faire en dernier, pour aider la lymphe à évacuer. Placer le gua sha sous l’oreille et descendre le long du cou. Passer 3 fois.


Par Laurence Desbordes publié le 6 février 2020 - 11:39, modifié 18 janvier 2021 - 21:09