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Les étoiles montantes

Ces «étoiles montantes» candidates aux fédérales

Jamais les femmes n'ont été aussi nombreuses à se présenter aux élections fédérales. A quoi ressemblerait une députation romande entièrement composée d'élues? Voici l'une des 6 catégories qui vous présenteront les 49 femmes réunies par L'illustré en vue des élections du 20 octobre.

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Sophie Buchs. Didier Martenet

Sophie Buchs: l'égérie de la politique familiale

Candidate au Conseil national, directrice de la fondation Pro Juventute Genève, membre de la présidence du PDC Genève, PDC/GE.

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Nous lui avons demandé de choisir un livre. Dans la Librairie du Boulevard à Genève, Sophie Buchs hésite. «Le revenu inconditionnel de base» ou «La force de l’âge». Ce sera Simone de Beauvoir. Sophie Buchs a 32 ans et cette année est un peu spéciale. En février, elle a accueilli une petite fille. Fervente supportrice d’un congé parental, nous l’avions rencontrée à ce moment-là. Six mois plus tard, Sophie Buchs sort de congé maternité. Six mois avec sa fille, qui lui permettent d’envisager la campagne avec sérénité. «Ces mois de congé m’ont permis de m’installer comme maman, de créer une relation avec ma fille et de me faire confiance dans ce rôle.»

A Genève, Sophie Buchs a de réelles chances de récupérer le siège de Guillaume Barrazone. Et pourtant son image colle peut-être un peu moins à celle que l’on se fait du PDC que ses colistiers. Son cheval de bataille? «La politique familiale! C’est mon combat numéro un, celui sur lequel je suis le plus à l’aise. A Berne, je peux apporter quelque chose de ce côté-là et puis ce qui m’intéresse aussi, ce sont les alliances transpartisanes.» Car dans le PDC, Sophie Buchs retient le centrisme plus que le christianisme. «Ce positionnement permet une liberté de création et des alliances orientées vers une solution. Lorsque j’ai commencé la politique il y a dix ans, le PDC était le seul parti de Suisse qui permettait ce positionnement-là.»

Ses idées progressistes influencent le parti genevois. En 2016, sous son impulsion, il publie un document «dont le leitmotiv était qu’une famille n’est pas toujours composée d’un papa et d’une maman et d’un enfant. J’ai l’habitude de batailler pour mes idées, de prendre des coups. Si je suis élue, je ferai exactement la même chose à Berne au sein du parti suisse.»

Mais sur certains sujets, Sophie Buchs revendique son côté centre droit: «Le revenu universel de base, que je défends, est une solution qui mise beaucoup sur la liberté et la responsabilité individuelle.» Avant de conclure, sourire en coin: «C’est presque une idée libérale.»

Mon combat

«J’aimerais introduire un congé parental en Suisse. C’est un temps essentiel pour les deux parents qui peuvent ainsi construire leur propre relation avec leur enfant et le voir évoluer. C’est aussi un outil pour favoriser l’égalité entre les femmes et les hommes en éliminant la discrimination à l’emploi.»


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Léonore Porchet. DR

Léonore Porchet: Au front des femmes

Députée, Verts/VD.

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A 30 ans, la Lausannoise férue de culture s’est imposée sur la scène médiatique avec son hyperactivisme: grève des femmes, interpellations, réseaux sociaux... Une assurance décomplexée qui en crispe certains. Déjà candidate en 2015, elle pourrait bien voir son heure arriver.

Mon combat

«Une bonne santé est l’élément clé du bien-être. Pollution et réchauffement climatique ont un impact lourd sur la santé de la population. La santé est donc naturellement au cœur de mes préoccupations écologistes, pour garantir tant l’accès à des soins de qualité que les droits des patient-e-s.»


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Florence Bettschart-Narbel. 24 VANESSA CARDOSO/ 24HEURES

Florence Bettschart-Narbel: La libéralo-sociale 

Députée et conseillère communale, PLR/VD.

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De son père, conseiller national (1991-1995), cette juriste mère de deux enfants a hérité la fibre libérale. Sa toute dernière victoire: l’initiative visant à doter le CHUV d’un conseil d’administration. Elle sait aussi monter au créneau pour défendre les consommateurs et la place des femmes en politique.

Mon combat

«Je me battrai pour défendre nos relations bilatérales avec l’Union européenne. Elles doivent à tout prix être préservées afin d’assurer la prospérité de notre économie, nos emplois, ainsi que la formation et la recherche. Nous ne pouvons risquer de nous isoler au milieu de l’UE, notre plus grand partenaire.»


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Anaïs Timofte. Jean-Christophe Bott/Keystone

Anaïs Timofte: L’anticapitaliste au verbe haut

27 ans, également candidate aux Etats, POP/VD.

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Au printemps, le POP a lancé sa vice-présidente, novice en politique, dans la course au Conseil d’Etat. Son franc-parler lui a valu l’appellation «d’aiguillon de la campagne». Fraîchement diplômée en sciences politiques, celle qui a commencé à travailler à 14 ans et s’est mariée à 20 vit les réalités sociales qu’elle dénonce.

Mon combat

«Une meilleure répartition des richesses. Les plus grosses fortunes de Suisse explosent chaque année, la productivité augmente, et pourtant les salaires stagnent. Une véritable redistribution des richesses est nécessaire pour améliorer les conditions des travailleurs et des retraités, mais aussi pour assurer une protection de l’environnement.»


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Carmen Tanner. IMAGIE.COM

Carmen Tanner: Des paroles aux actes, la maman pionnière

Municipale à Yverdon-les-Bains, Verts/VD.

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Cet été, la «Madame culture» d’Yverdon-les-Bains est devenue maman. Elle est la première municipale du canton à prendre un congé maternité de 4 mois. «Cela a été un choc de voir qu’il n’y avait eu que très peu de cas de femmes enceintes dans les exécutifs romands», nous avait-elle confié. Ce qui ne l’a pas empêchée d’intervenir dans le départ controversé de la rédactrice en chef du journal La Région. Après avoir fait ses armes comme conseillère communale, cette spécialiste en urbanisme durable de 37 ans, engagée dans le milieu associatif local, vise plus haut.

Mon combat

«La mobilité durable, l’un des enjeux pour amorcer notre diminution de CO2. Je travaillerais à faire passer des objets sur le transfert des marchandises de la route au rail, la promotion de l’électromobilité et la future loi sur le vélo (le symbole de la transition écologique).»


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Céline Vara. Anoush Abrar

Céline Vara: La justicière qui veut changer le monde

34 ans, également candidate au Conseil des Etats, Verts/NE. 

élue au Conseil des états

Les Verts neuchâtelois comptent sur elle comme sur personne. Avocate, députée, vice-présidente du parti suisse et maman, Céline Vara est partout et pourrait même devenir la deuxième élue verte du canton à Berne après l'élection de Francine John-Calame en 2003. Son premier combat? A la fin d’un cours de géographie, alors qu’elle n’avait pas 18 ans: convaincre ses camarades de voter oui à la décriminalisation de l’avortement.

Mon combat

«La biodiversité est sur le déclin, l’existence des insectes et des oiseaux est en péril. Il est urgent d’agir pour sauver le vivant. Je m’engage pour une interdiction des pesticides de synthèse, la limitation des milieux bâtis, la préservation des espèces indigènes ainsi que le manger local et bio!»


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Jessica Jaccoud. Sigfredo Haro

Jessica Jaccoud: La super-patronne

Députée, PS/VD. 

non élue

Signes particuliers: être devenue mère à 18 ans et adepte du tatouage. Biberonnée aux idées de la gauche révolutionnaire, ce n’est qu’en 2010 que la Nyonnaise se décide à prendre sa carte au PS. Huit ans plus tard, elle est élue à la tête de la section vaudoise. Entre-temps, elle est entrée au Grand Conseil et a obtenu son brevet d’avocate. Une accélération fulgurante pour celle qui a toujours porté haut ses combats: à l’UEFA où elle a exercé son premier emploi, on la surnommait Erin Brockovich... Louée pour sa force de travail et son pragmatisme, elle a eu fort à faire ces derniers mois, entre le départ de Géraldine Savary et l’accession de Pierre-Yves Maillard à la tête de l’USS. Et l’année est très loin d’être terminée.

Mon combat

«Le combat féministe fait partie depuis toujours de mes valeurs. Nous devons agir contre les inégalités salariales et les trop faibles rentes touchées par les femmes. Les discriminations liées à la maternité doivent cesser: aujourd’hui, près d’une femme sur sept est licenciée à la suite d’un accouchement.»

>> Lire aussi les portraits:


L'éditorial: Parce qu'un Suisse sur deux est une femme

Par Albertine Bourget

Les élections fédérales du 20 octobre battent des records en termes de nombre de candidats. Surtout de candidates, puisqu’elles sont près de 40% à se présenter sur l’ensemble du pays (43% à Genève, 40% à Fribourg et à Neuchâtel).

Dans une année marquée par la mobilisation autour du 14 juin et du réchauffement climatique, cette hausse nous a donné une idée un peu folle: si seules des femmes étaient élues, à quoi ressemblerait la prochaine législature? Pour en dresser les contours, nous nous sommes basés sur la députation romande qui siège actuellement au Conseil national, en prenant en compte les sortantes, la répartition des sièges par canton et en excluant les sièges alémaniques à Fribourg et en Valais. Nos calculs sont ensuite devenus un véritable casse-tête: nous aurions voulu vous présenter la répartition la plus équitable possible, mais les candidatures féminines, tous âges confondus, sont bien plus nombreuses à gauche et au centre qu’à droite. A titre d’exemple, à Fribourg, l’UDC ne présente pas une seule femme. Le résultat final: un panel largement teinté de vert et qui penche à gauche.

Ce tableau forcément subjectif déplaira peut-être à certain-e-s. Tant pis. A l’heure où nos élues ne représentent que 31,7% du National et 13% des Etats (qui compte autrement dit 87% d’hommes), il est plus que temps de s’engager pour une meilleure représentativité de la population suisse. Sans passer par des quotas, mais en votant, tout simplement. Quitte à privilégier les noms féminins dans l’urne, sachant qu’au-delà de sa propre appartenance partisane, être femme influence le vote: voir par exemple le congé paternité ou l’égalité salariale. Le changement passera par là.


Le «making of» de la Une de L'illlustré

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La Une de L'illustré no 39, du 25 septembre 2019.

Réunir 49 candidates au Conseil national alors qu’elles étaient en pleine campagne électorale: un véritable tour de force. Au total, 40 d’entre elles ont pu réorganiser leur agenda afin de monter sur notre échafaudage dans une halle du Palais de Beaulieu à Lausanne le vendredi 13 septembre.

Nos invitées ont été priées de se répartir sur la structure mesurant 6 mètres en fonction de leur degré de vertige. Le tour de force était également technique pour notre photographe et ses assistants, afin que toutes les candidates soient soigneusement éclairées et mises en valeur par le biais d’une juste disposition.

>> Voir aussi la vidéo du montage en accéléré:

«Making of»

L'échafaudage et les candidates aux fédérales

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La photo de Une du numéro 39 de L'illustré consacrée à une cinquantaine de candidates romandes aux élections du 20 octobre a été l'objet d'une mise en scène particulière et d'un exercice assez périlleux. La vidéo de l'opération en accéléré. Sebastien Agnetti

(Photo Sébastien Agnetti. Production Marion c/o Minuit Pile et Natalia Mottier. Assistants Natacha Pont, Robin Bachmann, Kevin Laszewski).


Par Albertine Bourget publié le 27 septembre 2019 - 11:05, modifié 18 janvier 2021 - 21:06