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L'édito

Etes-vous prêt à vous adapter?

S’adapter est devenu la règle d’or de notre époque. Il faut s'adapter aux mutations du marché du travail, aux bouleversements technologiques, aux crises sanitaires, etc. Il semble que notre quotidien soit une course permanente pour s’ajuster à un monde en perpétuelle transformation. Mais aujourd’hui, c’est le défi climatique qui s’impose avec urgence. Dans le magazine de cette semaine disponible dès ce jeudi 12 septembre en kiosque, «L'illustré» est parti à la rencontre de ces vignerons qui doivent réinventer leur métier en raison des épisodes caniculaires.

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Désert et terre infertile, symbole du réchauffement climatique
Shutterstock

C’est devenu le mantra de notre époque: il faut s’a-dap-ter! S’adapter aux mutations du marché du travail. S’adapter aux nouvelles règles du vivre-ensemble, aux nouvelles valeurs morales, aux nouveaux tabous. S’adapter aussi aux nouveautés technologiques, à l’irruption incessante de nouveaux services numériques, à la disparition des bureaux de poste, des bancomats et des guichets.

S’adapter aux nouveaux dangers sanitaires, aux nouvelles règles diététiques, à l’inflation, à l’insécurité croissante, au risque terroriste, aux pénuries de logements et d’énergie, aux réformes scolaires incessantes, à la baisse des retraites, à la colonisation de notre quotidien par l’intelligence artificielle, à la dictature de la VAR dans le football et au Toblerone fabriqué à l’étranger. Et maintenant, il faut aussi s’adapter au changement climatique et aux dangers et contraintes qui en découlent.

Cette adaptation au risque climatique promet d’être la plus complexe, la plus chère et la plus douloureuse. Il s’agit d’une question de vie ou de mort pour les centaines de millions d’habitants des zones les plus à risque, les populations des plaines côtières et fluviales, des pays où sévit la sécheresse et – cela nous concerne directement – des régions de montagne. Les éboulements et les laves torrentielles qui ont frappé cette année les vallées alpines rappellent, parfois tragiquement, que la Terre transpire dangereusement et nous avec.

Mais pourquoi, au fond, faut-il en permanence s’adapter jusqu’à la sur-adaptation? Pourquoi notre vie d’être humain, déjà si courte et pas toujours simple, est-elle toujours plus gaspillée dans ces ajustements incessants et stressants? Peut-être confondons-nous maladroitement innovation et progrès. Peut-être devrions-nous arbitrer avec plus de lucidité et de patience la classique opposition entre l’ancien et le moderne.

Sur le plan climatique en tout cas, la saga de la vie sur Terre aurait dû nous inspirer plus de circonspection vis-à-vis des promesses de paradis technologiques.
En effet, notre planète est elle-même une très longue histoire d’adaptation, notamment aux variations du climat. Mais il s’agissait de variations lentes, naturelles, réversibles. De notre côté, il nous a suffi d’un siècle et demi de combustion compulsive de charbon puis de pétrole pour nous condamner aujourd’hui à cimenter les montagnes, à élever des digues ou à s’exiler face à la désertification rampante. Il va bien falloir s’adapter à ces décennies d’adaptation forcée.

Au menu de «L'illustré-TV8» disponible dès ce jeudi 12 septembre en kiosque:


- En images: La fabuleuse récolte suisse aux Jeux paralympiques
- Terroir: Comment six viticulteurs romands s’adaptent à la chaleur
- Voile: Après un départ difficile, Alinghi reprend espoir. Reportage
- Insécurité: Yverdon-les-Bains souffre du deal de rue, omniprésent
- Anniversaire: Les 40 ans de Harry, prince dissident et angoissé
- Couverture: Tout juste quinquagénaire, Didier Cuche jouit de sa vie en famille
- Portrait: Voix suisse de talent, Naomi Lareine est à l’aube d’une grande carrière.
- Vécu: Emily a vaincu son cancer. Une course soutient Zoé4life, qui l’a épaulée.

L'illustré n°37

L'ancienne star du ski apprécie cette cinquième décennie synonyme de moments heureux en famille.

Photo de couverture Geri Born
Par Philippe Clot publié le 12 septembre 2024 - 09:32