Notre sujet de couverture va être l’occasion pour vous, lecteurs et lectrices, d’un examen de conscience. Qu’avez-vous fait de vos rêves d’enfance? Pour la plupart d’entre nous, il faudra remonter loin. Pas seulement pour une question d’âge, mais aussi parce que la vie d’adulte a souvent enterré bien profondément nos désirs initiaux. Comme des couches de sédimentation qui se déposeraient au fur et à mesure de notre avancée dans la vie, nous avons trop tendance à laisser le réel enterrer la part de magie propre à nos jeunes années.
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Quel dommage! Notre part de projections toutes personnelles façonne nos désirs, stimule notre créativité et nous fait avancer. A chaque âge adulte sa remise en question. Mais il subsiste à tout moment ce besoin de quelque chose, d’un «plus» qui se distingue du parcours bien balisé d’une bonne insertion dans la société. La crise du milieu de la vie a souvent été thématisée. Mais il ne faut pas attendre 40 ou 50 ans pour se poser la question du sens de l’existence, de la reconnexion à ce que nous voulions au tout début.
A cet égard, les plus jeunes nous tendent un miroir qui nous confronte aux enjeux gigantesques auxquels toute notre société fait face, tels que le respect de l’autre et l’écologie. Ces générations Y ou Z apparaissent à cet égard bien souvent plus philosophes que les précédentes. Elles se posent la question du rôle qu’elles pourront jouer pour un meilleur futur quand nous étions plutôt prédisposés à imaginer notre futur métier.
Ce rêve quelque peu conditionné par la notion de travail révèle toutefois de belles surprises. Parmi les personnalités qui nous ont fait l’amitié de prendre le rôle qu’elles imaginaient dans leurs rêves d’enfant, il y a le goût bien présent d’aller vers l’autre, de découvrir des mondes lointains ou tout simplement d’apprendre et de s’informer.
Jetez un coup d’œil au sourire d’Alexandre Jollien au volant du camion de livraison de ses rêves. Transcendé par le photographe Blaise Kormann, cet air mutin recèle tout le bonheur de l’enfance retrouvée. La preuve que le Petit Prince, Alice au pays des merveilles ou Harry Potter ne sont pas morts. Ils sommeillent en chacun d’entre nous. Il ne faut pas hésiter à les réveiller, car nous en avons tous besoin, comme simple être humain et comme société.