Cette fin d’année se révèle un peu folle. Plus personne ne s’en étonne, car les deux dernières l’ont été. Mais quand même. Les Russes menacent d’envahir l’Ukraine, les Chinois volent au-dessus de Taïwan, les marchés financiers ont perdu la tête et nous n’avons pas encore parlé du covid.
Ce sera une nouvelle fois la grande discussion des repas des Fêtes au moment où l’étau se resserre autour des non-vaccinés. Cette fois, la règle des «2G» – pour guéris ou vaccinés en allemand – semble s’imposer dans le débat public. Entre le plat principal et le dessert, l’enjeu ne sera plus de savoir si le Conseil fédéral a bien géré la crise. La récente et forte acceptation de la loi covid donne une sorte de passe politique à nos décideurs élus.
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Non, désormais, la suite du traitement de la pandémie tient en une histoire qui se joue dans la sphère familiale, amicale, personnelle même. Il n’y a rien de plus difficile que de convaincre quelqu’un qui ne veut pas se faire vacciner. La plupart d’entre nous avons renoncé à emprunter cette face nord de la prise de conscience de nos interlocuteurs. D’abord parce que c’est bien souvent un chemin sans issue, voire l’assurance de se retrouver en zone de conflit avec des gens que nous apprécions ou aimons.
Ensuite parce qu’en Suisse nous partageons – et c’est tant mieux – un idéal de liberté individuelle. Enfin, cette histoire-là – se faire vacciner ou pas – résonne avec trop d’aspects irrationnels de la part de ceux qui sont farouchement contre l’injection. Ces éléments rendent quasi impossible toute discussion. Il y a ceux qui sont contre les mesures étatiques, les craintifs pour leur santé, les autres qui détestent qu’on leur dise quoi faire, les méfiants de la médecine, les adeptes du besoin de recul et tant d’autres encore avec des avis tous respectables.
Reste une constante. Si les récalcitrants au vaccin ne peuvent rien contre des guerres à l’autre bout du monde ou à la chute du bitcoin, ils peuvent par contre faire quelque chose de gratuit et d’utile à tous, se faire vacciner. Au bout de la cinquième vague de contaminations, c’est le moment de le comprendre.