Elle cultive la discrétion en art de vivre. Franchir le seuil de son appartement lausannois ne va donc pas de soi. Elle a pourtant accepté de nous recevoir pour enregistrer ce podcast de la série Veni Vidi Vinyle.
Née en 1972 en France, près d’Amiens, en Picardie, Laurence Vinclair, c’est d’abord une silhouette, un look. Depuis l’arrivée de la new wave au début des années 1980, de la cold wave et de la dark wave ensuite, des styles apparentés à des groupes comme Indochine, Depeche Mode ou encore The Cure qu’elle n’a jamais cessé de suivre tout en s’ouvrant à d’autres choses, la directrice de la salle de concert Les Docks, à Lausanne, sort généralement de chez elle toute de noir vêtue, couleur qui est aussi celle de ses cheveux lisses et mi-longs, piercing au menton en prime.
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Comme son compagnon, Laurence voue une passion au vinyle et «n’achète plus du tout de cd’s depuis longtemps». Elle possède une riche collection de plusieurs centaines de 33 tours, maxi 45 tours et 45 tours, ces derniers étant principalement réservés au juke box Wurlitzer, modèle 1962 entièrement révisé, que le couple s’est offert il y a dix ans maintenant.
Pour «Veni Vidi Vinyle», Laurence Vinclair a accepté de se replonger dans un moment charnière de son existence, son adolescence, violemment chahutée par le divorce de ses parents, qui travaillaient tous les deux pour la grande muette, autrement dit l’armée française. Un point de rupture. «Je pense vraiment que la base de tout, qui explique qui je suis devenue et où j’en suis maintenant, c’est ce divorce, confie-t-elle. Ma rébellion a été assez marquée dans le sens où je me suis mise à fréquenter des punks.» Une option radicale, délibérée, qui va l’éloigner de son père et l’amener à organiser ses tout premiers concerts à Amiens, tout en s’offrant ses premiers disques vinyles.
On l’écoute?