C’est la matière scolaire la plus détestée. Même l’allemand suscite moins de rejet. C’est dire... Et pourtant, sans mathématiques, pas de physique ni de chimie, et donc pas de biologie. Sans ces formules et ces équations, la matière et l’Univers auraient conservé leurs secrets. Nous croirions encore à une Terre plate et flottant au centre du cosmos. Quant aux sciences humaines, déjà pénalisées par leur inévitable subjectivité, elles en seraient restées à l’état de pensée magique faute de pouvoir s’appuyer sur des outils mathématiques, statistiques et logiques.
Mais l’irruption spectaculaire – et ce n’est qu’un début – de l’intelligence artificielle (IA) dans notre quotidien, une irruption «incarnée» surtout par cet interlocuteur synthétique qu’est ChatGPT, signe peut-être le retour en grâce des maths. Certes, pour l’instant, ce robot linguistique engendre surtout des questionnements, des inquiétudes et d’interminables débats de café du Commerce. Mais ce stupéfiant saut qualitatif de l’IA célèbre d’abord la fascinante puissance des mathématiques. Au fond, les maths, c’est sacrément sexy!
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En concurrençant de manière toujours plus troublante l’être humain, cette science des nombres, associée à la maîtrise du code et à la puissance des ordinateurs actuels, pose aussi un défi fondamental à notre espèce: allons-nous laisser une infime minorité d’entre nous, les plus malins, les plus cupides, les plus autoritaires, accaparer ces outils ou voulons-nous devenir acteurs de cette révolution pour la mettre au service de la collectivité?
Il n’y a qu’une manière de favoriser l’intégration d’une intelligence artificielle démocratique et utile selon le mathématicien anglais Marcus du Sautoy: «Si vous voulez comprendre comment et pourquoi les algorithmes qui contrôlent la vie moderne font ce qu’ils font, il vous faut comprendre les règles mathématiques qui les sous-tendent. Sinon, vous allez vous faire chahuter par les machines.»
Ça tombe bien: d’amusants bouquins de vulgarisation des maths sortent en cascade depuis quelque temps.
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