J moins 90 et des poussières. C’est le nombre de jours de préparation dont dispose encore notre vaillante «Nati des filles» avant son entrée en lice dans la Coupe du monde océanique, le 21 juillet à Dunedin (NZ), à 7 heures (heure suisse), face à l’équipe des Philippines, 49e rang au classement FIFA (la Suisse est 20e). Une entame de Mondial que les protégées de la nouvelle coach Inka Grings, qui a succédé au charismatique Danois Nils Nielsen en début d’année, devrait pouvoir négocier avec succès avant d’affronter la Norvège, qui figure parmi les favorites de la compétition, le 25 juillet, puis la Nouvelle-Zélande, le 30, qui cherchera à faire honneur à son statut de pays organisateur.
Si, officiellement, aucun objectif n’a encore été annoncé côté helvétique, dans les discussions informelles, la plupart des joueuses rêvent d’accéder aux huitièmes de finale que se disputeront les deux premières de chacun des huit groupes en compétition (32 équipes). «Ce serait déjà une belle étape franchie, bien sûr. Mais mieux vaut se concentrer sur les trois rencontres qui nous attendent plutôt que sur un objectif. De toute façon, il n’y a que du bonheur en vue», nous disait la Servettienne Sandrine Mauron lors du camp d’hiver de Marbella, allusion sans doute à la qualification un brin miraculeuse arrachée aux dépens du Pays de Galles, à la 121e minute du match de barrage. Il reste donc trois mois pour ciseler le rêve.
En attendant Ramona
Annoncée sous les vivats au soir du 4 avril dernier, l’attribution de l’Euro féminin 2025 à notre pays a quelque peu éclipsé les rencontres amicales disputées par les «rougettes» dans la foulée. Le 6 avril à Lucerne face à la Chine (0-0) et cinq jours plus tard contre l’Islande, à Zurich (défaite 1-2). Après les deux nuls concédés à la Pologne en février, la sélection est donc toujours dans l’attente de sa première victoire sous la houlette de sa coach allemande. Tout n’a de loin pas été négatif, cependant, lors des deux derniers matchs joués face à des nations mieux notées au classement FIFA (Chine 13e et Islande 14e). Avec 60% de possession de balle contre les Asiatiques et une domination territoriale encore plus marquée face aux Islandaises, les Suissesses, qui ont touché du bois à la 95e minute lors de cette dernière rencontre, ont même affiché un visage attrayant et prometteur.
Ombre au tableau toutefois, leur manque de réalisme et d’efficacité devant le but adverse. Avec seulement deux buts marqués en quatre matchs, le bilan est maigre. Autant dire que cette légèreté offensive représente le problème le plus urgent à résoudre pour la technicienne allemande, qui a profité de ces matchs tests pour multiplier les essais et jauger la qualité de son effectif, privé, il faut le dire, de Ramona Bachmann, l’une de ses pièces maîtresses, forfait pour blessure.
Inka Grings aura encore l’une ou l’autre rencontre amicale et un camp de préparation, en juin, pour peaufiner sa stratégie et renforcer la confiance au sein d’une sélection très unie et désireuse de franchir un nouveau palier pour sa deuxième participation à un rendez-vous planétaire, après la Coupe du monde 2015, au Canada. De Gaëlle Thalmann (Betis Séville) à Alisha Lehmann (Aston Villa), en passant par Marion Rey (FC Zurich) et Ana Maria Crnogorcevic (Barcelone), les Suissesses ne manquent ni de talent ni d’expérience. Avec la belle ambiance qui les anime, tout semble possible. Même l’impossible…