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Santé

Covid-19: «Adoptons le comportement prévenant de nos amis asiatiques»

La gorge gratte, le nez coule, le thermomètre grimpe en flèche: en Suisse, les chiffres du covid, pourtant faibles, sont de nouveau en hausse. Faut-il s’en inquiéter? Explications du médecin-chef Urs Karrer. 

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masques - Covid19

Le Dr Urs Karrer est médecin-chef de la polyclinique médicale et d’infectiologie à l’hôpital de Winterthour. Il a été vice-président de la «task force» Covid-19.

Alicia Llop /Getty Images

- Urs Karrer, vous avez été vice-président de la «task force» Covid-19. Existe-t-il encore un comité scientifique qui observe la situation du covid?
- Urs Karrer: Oui. Depuis novembre 2022, un comité consultatif scientifique évalue la situation et effectue des analyses pour la Confédération et les cantons. Il se compose de 14 experts issus de différents domaines. 

- Qu’est devenue la «task force» Covid-19? 
- Elle s’est dissoute fin mars 2022 à sa demande. Les scientifiques se consacrent désormais entièrement à leurs tâches principales.

- La pandémie a été déclarée terminée en Suisse en avril 2022 et l’état d’urgence a été levé par l’OMS ce mois de mai. Le covid est-il désormais inoffensif?
- Grâce aux vaccins et aux infections, la plupart des gens ont développé une immunité robuste contre le virus. En temps normal, les infections sont nettement moins graves qu’auparavant. Pour les jeunes en bonne santé, il s’agit dans la grande majorité des cas d’un rhume inoffensif. Toutefois, il existe toujours un petit risque de covid long.

- En Suisse, le nombre de cas augmente légèrement. Faut-il s’inquiéter?
- Pas au sein de la population générale. Mais dans les hôpitaux, nous devons rester vigilants afin de pouvoir réagir.

- Le nouveau sous-variant du variant Omicron – Pirola – fait actuellement parler de lui. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet?
- Nous surveillons de plus près Pirola ou BA.2.86 parce qu’il s’agit d’un variant avec un changement relativement important. Il se propage dans différents pays, mais plutôt lentement et jusqu’à présent sans indices de maladies graves.

- Quels sont vos pronostics pour cet automne et cet hiver?
- Nous nous attendons à une nette augmentation de la circulation du virus. Cela vaut aussi bien pour le covid que pour la grippe ou le virus RS. Tous trois sont capables de rendre certains groupes de population tellement malades qu’ils doivent être hospitalisés. Il est important qu’il n’y ait pas trop de personnes qui tombent malades en même temps afin que les hôpitaux ne soient pas surchargés. Il n’est pas possible de prévoir avec précision quand tel ou tel virus circulera et avec quelle intensité.

- Que devons-nous faire si nous avons des symptômes semblables à ceux de la grippe?
- Rester à la maison, soigner la maladie et éviter de contaminer d’autres personnes.

- Et si nous sommes atteints de covid?
- Exactement pareil.

- Quand et à quelle fréquence devrions-nous nous faire tester? 
- Les personnes présentant des facteurs de risque et les personnes de plus de 65 ans devraient se faire tester immédiatement, car elles peuvent bénéficier d’un traitement précoce, qui peut réduire le risque d’une évolution grave. Les jeunes en bonne santé peuvent se passer de test.

- Les anciens tests sont-ils encore pertinents?
- Oui. Les tests qui ne sont pas encore périmés détectent également les variants Omicron.

- Comment se protéger d’une évolution grave?
- Les personnes présentant des facteurs de risque et les plus de 65 ans doivent absolument se faire vacciner cet automne. Le mieux est de les vacciner en même temps contre le covid et contre la grippe. Leur immunité a diminué au fil du temps. Les personnes immunodéprimées devraient en outre se protéger avec un masque FFP2 en cas de forte circulation du virus si elles sont en contact étroit avec d’autres personnes à l’intérieur.

- Quel est l’intérêt du port du masque?
- J’espère que les personnes qui ont elles-mêmes des symptômes et qui ne peuvent pas rester chez elles porteront un masque par respect pour les autres à l’intérieur et dans les transports publics. Il serait souhaitable que nous adoptions le comportement prévenant de nos amis asiatiques.

- Comment réagissez-vous personnellement au covid?
- Je vais me faire vacciner et je porterai de nouveau un masque en cas de forte circulation du virus, car je suis souvent en contact avec des personnes à risque. Nous devons être conscients que ces virus ne sont pas inoffensifs pour tout le monde. Ce n’est pas un droit humain d’infecter les autres...

- En avez-vous assez du covid?
- Je m’en suis occupé de manière très détaillée et je serais tout à fait heureux si tout cela était derrière nous. Mais le virus ne s’intéresse pas à mes souhaits et continuera à circuler. 

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- Qui doit se faire vacciner?
- Les personnes particulièrement vulnérables. Ce groupe comprend les personnes de plus de 65 ans, les personnes de plus de 16 ans ayant des antécédents médicaux ou atteintes de trisomie 21 et les femmes enceintes ayant des antécédents médicaux. C’est ce que recommandent la Commission fédérale pour les vaccinations (CFV) et l’Office fédéral de la santé publique (OFSP).

- Où pourra-t-on se faire vacciner?
- En premier lieu dans les cabinets de médecine générale et les pharmacies. Mais aussi dans les maisons de retraite. 

- Qui paie la vaccination?
- Pour les personnes appartenant aux groupes cibles, les vaccinations recommandées sont gratuites. Une vaccination qui ne fait pas partie des recommandations doit être payée par le patient.

Par Aline Spescha publié le 10 novembre 2023 - 07:49