Avec cette saison vient la commémoration de nos morts. Pas un sujet facile, mais la Toussaint – ou la plus festive Halloween – nous rappelle utilement que nos chers disparus font partie de la vie. Car nos cimetières ont beau être toujours plus éloignés des centres-villes et notre expérience du grand départ de nos proches souvent très lointaine et distante, voire parfois inexistante durant les confinements liés au covid, le sujet reste – par définition – imparable.
Dans notre ère d’individualisme forcené, il y a peu de moments où l’on se retrouve très fortement liés, tournés vers des mêmes pensées et tous réunis sous un même toit. Passé un certain âge, c’est malheureusement souvent à l’occasion de la disparition d’un être aimé que cette situation se produit et cela ne se passe pas toujours de la meilleure des manières. Nous avons tous vécu des cérémonies d’enterrement totalement ratées, avec un «célébrant» qui se trompe dans le prénom du défunt, tente maladroitement de nous vendre sa religion ou n’entrevoit que la réussite professionnelle du trépassé sans aller au fond de ce qui le constituait… quand ce ne sont pas les trois en même temps!
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Il est grand temps de réinventer ce rituel si important dont le principal but est d’accompagner ceux qui restent. Les officiants laïques ouvrent une nouvelle voie. Il y a aussi tout le pan qui nous concerne nous, en tant qu’individus bataillant avec notre peine et notre intimité. La technologie nous pose ainsi de sacrés défis. Combien de vos contacts disparus apparaissent toujours dans vos amis Facebook? Avez-vous fait le tri des morts dans la liste de contacts de votre smartphone? Vous êtes vous déjà fait «piéger» par votre téléphone qui vous propose à un moment inopportun une sélection de photos incluant une personne décédée?
Nous n’avions pas réglé au XXe siècle la question de la meilleure manière de mettre en place et d’exercer ces rituels de départ et voilà que nous nous retrouvons à affronter de tout nouveaux défis avec la technologie du XXIe siècle! L’intelligence artificielle nous aidera peut-être à régler certains défauts dans la cuirasse actuelle de la technologie. Allez savoir si nous aurons bientôt du plaisir à croiser dans le métavers nos proches évaporés de notre quotidien… Tout reste à inventer mais, dans l’immédiat, n’oublions pas nos chers disparus et célébrons les vivants!