«Comment j’ai vécu mon année 2021? Ben comme tout le monde. J’ai commencé le 1er janvier et je la terminerai le 31 décembre si tout va bien (rires). Puis entre deux, j’ai géré les emmerdes!»
Les années passent, la pandémie frappe, mais CC reste l’inamovible et truculent personnage qui fait le délice des échotiers depuis maintenant trente ans. Rien ne semble avoir d’emprise sur lui. Et Dieu sait si je suis bon juge, on se connaît depuis gamins.
A part quelques cheveux blancs qu’il teint en noir et une ou deux rides plus d’expression que de vieillesse, il ne change pas. A peine un peu de «cassin» autour de la taille, comme il dit, qu’il essaie de faire fondre deux ou trois fois par semaine avec l’aide d’un coach. Sinon rien. Toujours le même calme, le même sens de la formule, la même énergie et la même détermination. Voire plus.
Et puis, il y a cette espèce de fatalité à laquelle il est si attaché. «Pas besoin de te casser la tête. Les années, tu les subis plus que tu les conduis. Il y a une statistique qui assure que sur 365 jours, tu ne maîtrises que 25% des événements qui t’arrivent ou que tu inities.» Circulez, y a rien à voir? Pas vraiment.
Au-delà de l’image du type détaché que rien n’impressionne, CC évoque un quotidien tourmenté par le virus. «Difficile de se projeter. Faut-il préparer le gala du FC Sion, la tombola? On travaille à vue. Après une longue période où tout coulait de source, tout est soudain devenu très compliqué. Avant, quand tu achetais des frigos, des tuyaux, du matériel divers, tu te posais pas la question de savoir si tu les recevrais. Aujourd’hui, c’est galère. Pff! Je plains déjà nos gamins si d’aventure il devait y avoir un gros bug d’internet.»
Et le foot dans tout ça? «Ça va un peu mieux. Mais entre le moment où je le dis (le 1er décembre) et celui où cet article paraît, la situation aura peut-être changé. Dans une ligue à dix équipes, gagner ou perdre deux ou trois matchs change ton destin. Maintenant, le retour du public rend la chose plus sympa. Plus sympa que de se retrouver seul dans la tribune du Letzigrund avec le chien du président zurichois qui va pisser sur le terrain pendant le match!»
Pas Byzance malgré tout. Qu’à cela ne tienne. «Si tu ne supportes pas les hauts et les bas, faut pas t’en occuper», assène le boss, les plans d’un futur palace de Crans-Montana sur les genoux. «C’est surtout pas le moment de perdre courage. La vie a ses vicissitudes. C’est comme ça. C’est la règle. Te révolter contre la règle est de la perte de temps. Alors oui, il y a le virus. Mais il y a encore pire que le virus: l’oisiveté. Aujourd’hui, beaucoup abrègent leur vie sociale et même professionnelle, s’extraient du système sous couvert de profiter de la vie. Je vois les choses tout différemment. Je pense que quand tu n’as plus de plaisir à te lever le matin et que tu restes calfeutré chez toi, tu vieillis plus vite. Moi, je fais tout le contraire. Je refuse de me laisser mourir d’ennui. Du coup, je n’ai jamais eu autant de projets et autant acheté d’objets immobiliers que cette année. Quand les autres deviennent spectateurs, j’en profite pour devenir encore plus acteur.» CC et sa ligne. Droite!
«La vie n’est pas si compliquée. Tu te lèves le matin, tu bosses et tu veilles à ta santé. Le reste, les emmerdes, c’est du détail.» C’est dit! Autre chose? «Oui. Je suis de 57. Si je pouvais inverser les chiffres, ça m’arrangerait.» Suite. Mais pas fin.
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