Le petit Lucas a tout juste 8 ans lorsqu’il passe avec sa mère devant la salle d’escrime du centre-ville de Sion où de larges baies vitrées lui permettent d’apercevoir des jeunes, casqués, épée à la main, se battre en duel. Voilà comment commence l’histoire d’amour entre l’escrime et Lucas Malcotti, 26 ans aujourd’hui, dont dix-huit passés à tenir une épée dans sa main droite.
>> Lire aussi notre éditorial: Le sport, baromètre de l’état du monde
A côté, Lucas décide quand même de continuer ses études et passe un CFC de géomaticien. Aujourd’hui, il travaille encore à un petit pourcentage pour «assurer le côté financier». Mais sa priorité, c’est l’escrime. Tous les jours, au moins une fois, il s’entraîne. En 2020, lorsque l’annonce du report des Jeux tombe, Lucas et l’équipe suisse sont en bon chemin pour une qualification olympique. Cette équipe, Lucas l’a intégrée en janvier 2018 et en est le benjamin. Sur la piste, il est associé au Lucernois Max Heinzer (dont ce sera la troisième participation olympique après Londres et Rio), au Bâlois Benjamin Steffen et à Michele Niggeler, Italo-Suisse et sociétaire du club de Lugano.
>> Lire également: Quand le journalisme devient un sport
Son plus beau souvenir en compétition? «L’entrée sur la piste en finale des Championnats du monde en juillet 2018 à Wuxi, en Chine. J’étais le premier à tirer, l’ambiance était magique.» Cette finale, ils l’ont gagnée, comme beaucoup d’autres. Lors des huit dernières compétitions, l’équipe suisse grimpe quatre fois sur le podium, «et les autres, nous étions très bien placés». Les épéistes suisses sont aujourd’hui quatrièmes au classement mondial. L’objectif est donc clair et assumé: ramener une médaille de Tokyo. «Même si les différents confinements ont un peu rebattu les cartes au niveau mondial, la chance de médaille est là, à nous d’aller la chercher.»
Au début du mois de juin, Lucas Malcotti apprend que la Fédération suisse d’escrime le désigne finalement remplaçant. Le Sédunois accuse le coup, «c’est une petite déception, le seul bémol à ces Jeux». S’il sera bien du voyage pour Tokyo, Lucas Malcotti ne prendra pas part à l’épreuve individuelle et devra se contenter de ne tirer que pendant l’épreuve par équipe. «Mais ce sont mes premiers JO; quoi qu’il arrive et malgré la situation sanitaire, je compte bien en profiter à 200%!»
>> L'épreuve olympique d'escrime est à suivre le vendredi 30 juillet.