Juste une histoire. Pour la photo dans L’illustré, Loris Rouiller, qui n’a jamais peur de rien, s’est élancé avec son vélo du haut d’un escalier de la Riponne.
Lors de la dernière prise il pleuvait, sa roue était sous-gonflée et il est tombé, lourdement. Après s’être relevé, le genou et l’épaule endoloris, il a eu un petit sourire: «Evaluer les risques, savoir si cela vaut la peine d’y aller, je connais, pourtant. Mais il est vrai que, petit garçon, on ne pouvait pas me laisser deux secondes, sinon je me faisais mal.» Cet enfant de Belmont (VD) arborait même tant de bleus sur le corps que des infirmiers l’ont un jour pris à part pour savoir si ses parents le frappaient…
Une injustice quand on sait combien ceux-ci soutiennent leur fils, en camping-car, magnifiques. «La prime de 6000 francs de l’Aide sportive suisse va d’ailleurs nous permettre d’acheter de nouveaux pneus», dit Loris.
Le risque, Camille Rast le pratique aussi: «On doit être conscient qu’il existe mais on ne pas tout faire en fonction de lui. C’est une question de confiance en soi, qui fait repousser ses limites, dit la demoiselle de Vétroz (VS), fine, lucide. L’adrénaline me fait avancer. Il y a ce sentiment indescriptible où je sens que le ski m’emporte. Mais, sans contrôle, on peut se faire mal.» Elle, c’est un mal plus insidieux, une mononucléose contractée en été 2017, dont elle est en train de se sortir.
Ils se regardent. Skieuse, cycliste, ils se ressemblent. Tous deux ont 18 ans et possèdent en commun, outre une sincérité touchante et la joie de boucler leurs études dans quelques semaines, l’art subtil de se surpasser, sans témérité. Haut les cœurs, jeunes champions.