Cancer du sein:
Dépistage réalisé au moyen d’une mammographie, il est recommandé chez les femmes une fois tous les deux ans à partir de 50 ans (plus tôt en cas d’antécédents familiaux de cancer du sein). «Ce dépistage doit idéalement être discuté avec son médecin ou les équipes qui organisent les programmes de dépistage, notamment parce qu’il expose à un risque de surdiagnostic», souligne le Pr Idris Guessous, médecin-chef du service de médecine de premier recours des HUG. Une récente publication dans le Swiss Medical Forum relaie ainsi que «sur 1000 femmes participant à un programme de dépistage avec mammographie tous les deux ans pendant vingt ans, quatre décès liés au cancer du sein seront évités, 250 nécessiteront des examens complémentaires et cinq à dix auront un diagnostic et un traitement pour un cancer du sein qui ne se serait jamais déclaré cliniquement».
Cancer du poumon:
Si les recommandations américaines vont dans le sens d’un dépistage annuel par CT scan thoracique à faible dose chez les personnes asymptomatiques âgées de 50 à 80 ans, fumeuses ou anciennes fumeuses, le cancer du poumon ne fait actuellement pas l’objet d’un programme spécifique en Suisse, mais la question d’un dépistage ciblé est débattue. «Des projets pilotes font actuellement l’objet d’une réflexion préparatoire au sein de quelques équipes médicales suisses, indique le Dr Cyril Ducros, médecin responsable du secteur programmes vaudois de dépistage du cancer à Unisanté. En cas de déploiement, il ne s’agira pas d’un dépistage systématique mais qui sera proposé à certaines personnes avec facteurs de risque identifiés, en se basant sur le modèle de la décision médicale partagée.»
Cancer de la prostate:
Proposé une fois par an ou tous les deux ans aux hommes âgés de 50 à 70 ans, le dépistage du cancer de la prostate par prise de sang (dosage de l’antigène spécifique de la prostate) est lui aussi à envisager après échange avec son médecin. Et pour cause, «les bénéfices du dépistage ne font pas l’unanimité aujourd’hui, notamment en termes de décès évités, qui est relativement faible, indique le Pr Guessous. Le surdiagnostic, pouvant déboucher sur une intervention non justifiée (surtraitement), est également un risque à prendre en compte. Et ce d’autant plus que ces actes chirurgicaux exposent les patients à un risque d’effets secondaires tels que troubles érectiles et incontinence.» Les bénéfices du dépistage sont toutefois plus nets chez les patients à risques (antécédents familiaux de cancer de la prostate avant l’âge de 65 ans ou patients d’origine afro-américaine).
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