C’est parce qu’il a découvert la plongée et l’état alarmant des océans envahis par le plastique que ce jeune entrepreneur de 29 ans s’est lancé dans la fabrication de sacs solubles dans l’eau. A 85°C, cela ne prend que cinq minutes pour dissoudre les sacs qu’il produit, trois semaines dans la mer, cent huitante jours dans la nature, sans risque toxique pour cette dernière.
Benjamin vient de l’e-commerce. Il ne supportait plus de travailler pour des entreprises polluantes, son amour de la mer a fait le reste, il a totalement viré de bord. «J’ai rencontré deux ingénieurs sud-américains, des anciens de l’industrie du plastique, qui travaillaient sur ce problème. Ils utilisent une technique qui permet de transformer le gaz naturel et le carbonate de sodium produit par une roche calcaire, placée sous un jet d’eau à haute pression, en billes de PVA.» Des billes qui, mélangées à de l’amidon recyclé non comestible, sont à la base des sacs Preserve. Qui ressemblent en tout point à des sacs en plastique ordinaires.
A l’heure où 80% des 5000 milliards de sacs en plastique produits chaque année dans le monde finissent dans la nature, l’idée de ce jeune homme intéresse évidemment l’industrie et un grand groupe cosmétique français l’a déjà approché.
«L’avantage, c’est qu’on peut utiliser les chaînes de production des usines de plastique, il suffit simplement de changer les billes!» Et pour préserver la roche, précise-t-il encore à l’adresse de ceux qui pourraient craindre une surexploitation du sol, «on peut synthétiser la matière de nos billes en laboratoire».
Il existe déjà des sacs biodégradables sur le marché, mais ils utilisent des ingrédients comestibles. «Cela me gêne alors que, en 2019, 820 millions de gens n’ont pas mangé à leur faim.» Pour l’heure, la fabrication des sacs solubles se fait en Chine, mais Benjamin Bruneteau prévoit de ramener la production en République tchèque très prochainement.
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