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Il avait failli disparaître de nos campagnes. Mais, grâce à la pose de simples nichoirs, le faucon crécerelle a fait son retour dans les campagnes romandes et semble aujourd’hui hors de danger. Le photographe Benoît Renevey s’est plongé dans l’univers intime du faucon le plus répandu en Suisse.
Bertrand Cottet
La femelle du faucon crécerelle se reconnaît à son dos ocre-brun, tacheté de noir, et à sa tête de même couleur. Son ventre est clair et strié de noir. Les faucons sont ainsi nommés à cause de leurs ailes en forme de faux. Avec une longueur de 31 à 37 cm et une envergure de moins de 80 cm, la crécerelle figure parmi les faucons de petite taille.
Benoît ReneveyEn 1985, seulement 11 couples de faucons crécerelles subsistaient dans toute la Broye vaudoise et fribourgeoise. L'usage des pesticides avait décimé leurs populations et l’urbanisation des campagnes avait privé l’oiseau des sites où il pouvait se reproduire. Alarmée, une équipe d’ornithologues commença alors la pose systématique de nichoirs dans toute la région.
Les résultats ne se firent pas attendre: en dix ans, avec la pose de 139 nichoirs, la population de faucons crécerelles a été multipliée par dix, passant à 100 couples. Le travail de ces précurseurs a servi de modèle. Aujourd’hui, on estime à plus de 8000 le nombre de couples de crécerelles en Suisse, bien que le faucon helvétique le plus commun demeure sur la liste rouge en tant qu’espèce potentiellement menacée.
Ornithologue expérimenté et engagé, Jacques Jeanmonod étudie et protège depuis plus de trente ans le faucon crécerelle en sensibilisant les agriculteurs.
Benoît ReneveyOrnithologue expérimenté et engagé, Jacques Jeanmonod étudie et protège depuis plus de trente ans le faucon crécerelle en sensibilisant les agriculteurs.
Benoît ReneveyCe succès est dû à une collaboration intelligente entre tous les protagonistes de cette opération. Aujourd’hui, presque tous les villages de la Broye possèdent leur couple bien installé. A chaque pose de nichoir, un protecteur de la nature rencontre l’agriculteur de la parcelle concernée. Les acteurs du monde rural ont ainsi trouvé un intérêt commun: la crécerelle se révèle être une auxiliaire indispensable dans la lutte contre les campagnols, leur proie favorite.
C’est dans une de ces fermes, à l’étage d’une grange, que le photographe Benoît Renevey a disposé son matériel photographique. Derrière l’œil-de-bœuf, il a aménagé un système pour pouvoir photographier le nid sans être vu. «J’ai pu entrer dans l’intimité de la famille sans déranger les oiseaux. Avec ce système, mon appareil est à une vingtaine de centimètres de l’oiseau. J’ai assisté à des scènes fantastiques, dont une éclosion!»
Docteur en biologie, Benoît Renevey est un photographe naturaliste professionnel. Sensible à la beauté des paysages agricoles traditionnels, il se passionne pour leur diversité biologique.
Benoît ReneveyDocteur en biologie, Benoît Renevey est un photographe naturaliste professionnel. Sensible à la beauté des paysages agricoles traditionnels, il se passionne pour leur diversité biologique.
Benoît Renevey>> Leur ouvrage «Le faucon de l’espoir» de 160 pages, édité par La Salamandre, est disponible dans les librairies aux rayons nature et beaux livres pour le prix de 49 fr.
Leur ouvrage «Le faucon de l’espoir» de 160 pages, édité par La Salamandre, est disponible dans les librairies aux rayons nature et beaux livres pour le prix de 49 fr.
Editions La SalamandreLeur ouvrage «Le faucon de l’espoir» de 160 pages, édité par La Salamandre, est disponible dans les librairies aux rayons nature et beaux livres pour le prix de 49 fr.
Editions La SalamandreLa femelle du faucon crécerelle se reconnaît à son dos ocre-brun, tacheté de noir, et à sa tête de même couleur. Son ventre est clair et strié de noir. Les faucons sont ainsi nommés à cause de leurs ailes en forme de faux. Avec une longueur de 31 à 37 cm et une envergure de moins de 80 cm, la crécerelle figure parmi les faucons de petite taille.
Benoît ReneveyCe mâle a capturé un campagnol, sa proie préférée. Le régime alimentaire du faucon crécerelle en fait un allié de valeur pour les agriculteurs. En posant des nichoirs sur leurs domaines, ils évitent l’emploi de pesticides tout en régulant la population de ces «nuisibles».
Benoît ReneveyLe dos du mâle est plus roux et moins tacheté que celui de la femelle. Les plumes de sa tête forment un casque gris légèrement bleuté, rehaussé d’une moustache de même couleur. Les faucons crécerelles vivent à presque toutes les altitudes, dans de nombreux milieux ouverts. Ils affectionnent les prairies, les vergers et les zones riches en biodiversité.
Benoît ReneveyAprès avoir reçu plusieurs offrandes, la femelle accepte l’accouplement, qui ne dure que quelques secondes. Quelques semaines plus tard, elle couvera sa ponte. Pendant la période de parade, la femelle cesse de chasser et le mâle lui apporte des proies tout en assurant la surveillance du territoire.
Benoît ReneveyVers fin avril, la crécerelle pond entre deux et sept œufs roux ponctués de brun sombre à deux jours d’intervalle. Ils seront couvés essentiellement par la femelle pendant une trentaine de jours. Les poussins éclosent avec un premier duvet blanc, qui sera remplacé peu après par un deuxième de couleur grise. Le mâle chasse et procure la nourriture à toute la famille. Mais c’est la femelle qui leur donne généralement la becquée après avoir échangé la nourriture avec le mâle à l’extérieur du nid.
Benoît ReneveyLes fauconneaux s’emplument progressivement et s’envolent à 27-35 jours. Les adultes les prennent en charge pour l’apprentissage de la chasse jusqu’à l’âge de 2 mois.
Benoît ReneveyComme tous les faucons, la crécerelle ne construit pas de nid. Dans les falaises, son milieu originel, elle se contente de creuser une cuvette dans le sable ou la terre sur une corniche abritée. Sur les bâtiments, elle s’établit dans des ouvertures, sur des corniches, des rebords de fenêtre et, bien sûr, dans des nichoirs.
Benoît ReneveyComme suspendu par un fil invisible, le faucon crécerelle pratique un vol stationnaire caractéristique dit en Saint-Esprit, queue déployée et battement rapide des ailes comme un colibri. Tête vers le bas et yeux rivés au sol, il fait du surplace en scrutant champs et pâturages à la recherche d’une proie. Cette manière de chasser très coûteuse en énergie est surtout pratiquée de manière intensive lorsque les deux adultes nourrissent leur progéniture qui quémande.
Benoît Renevey