En 1985, seulement 11 couples de faucons crécerelles subsistaient dans toute la Broye vaudoise et fribourgeoise. L'usage des pesticides avait décimé leurs populations et l’urbanisation des campagnes avait privé l’oiseau des sites où il pouvait se reproduire. Alarmée, une équipe d’ornithologues commença alors la pose systématique de nichoirs dans toute la région.
Les résultats ne se firent pas attendre: en dix ans, avec la pose de 139 nichoirs, la population de faucons crécerelles a été multipliée par dix, passant à 100 couples. Le travail de ces précurseurs a servi de modèle. Aujourd’hui, on estime à plus de 8000 le nombre de couples de crécerelles en Suisse, bien que le faucon helvétique le plus commun demeure sur la liste rouge en tant qu’espèce potentiellement menacée.
Ce succès est dû à une collaboration intelligente entre tous les protagonistes de cette opération. Aujourd’hui, presque tous les villages de la Broye possèdent leur couple bien installé. A chaque pose de nichoir, un protecteur de la nature rencontre l’agriculteur de la parcelle concernée. Les acteurs du monde rural ont ainsi trouvé un intérêt commun: la crécerelle se révèle être une auxiliaire indispensable dans la lutte contre les campagnols, leur proie favorite.
C’est dans une de ces fermes, à l’étage d’une grange, que le photographe Benoît Renevey a disposé son matériel photographique. Derrière l’œil-de-bœuf, il a aménagé un système pour pouvoir photographier le nid sans être vu. «J’ai pu entrer dans l’intimité de la famille sans déranger les oiseaux. Avec ce système, mon appareil est à une vingtaine de centimètres de l’oiseau. J’ai assisté à des scènes fantastiques, dont une éclosion!»
>> Leur ouvrage «Le faucon de l’espoir» de 160 pages, édité par La Salamandre, est disponible dans les librairies aux rayons nature et beaux livres pour le prix de 49 fr.