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A quel âge dois-je penser à ma retraite?

La pandémie souligne l’importance de s’intéresser de près à sa prévoyance. Comment faire face à une baisse rapide des rentes? AVS, caisse de pension, 3e pilier… le système suisse est complexe, mais laisse une bonne marge de manœuvre aux assurés. Un cycle de trois conférences online aide à y voir plus clair.

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La retraite, il n'y a pas d'âge pour y penser. Shutterstock

Les Suisses continuent, en majorité, à faire confiance à leur système de prévoyance, l’un des meilleurs du monde jusqu’ici. Et pourtant, l’AVS comme le 2e pilier sont sous forte pression. L’objectif politique de garantir à chaque salarié un revenu à la retraite égal à 60% environ de son dernier salaire est devenu une pure fiction. Un chiffre résume la tendance: les rentes projetées au titre de la LPP (Loi sur la prévoyance professionnelle) ont baissé de près de 20% en vingt ans.

Qu’en pensent les jeunes générations? Comme le montre le sondage M.I.S Trend publié cette semaine dans Le Temps, plus de 70% des 15-29 ans anticipent une réduction de leur train de vie à la retraite. Voilà pourquoi il est plus que jamais important de s’y intéresser le plus tôt possible. Chacun en fonction de son âge et de sa situation professionnelle particulière.

● Entre 20 et 30 ans

Les experts conseillent de souscrire le plus tôt possible à un 3e pilier lié. C’est une épargne forcée, certes, et beaucoup de jeunes préféreront investir cet argent autrement. Rappelons toutefois que cet argent ne disparaît pas forcément dans un trou noir jusqu’à la retraite.

Il peut être utilisé pour l’achat d’un logement. Il est aussi déductible fiscalement. Ce qui peut réduire de manière appréciable sa facture fiscale dès lors qu’on touche un salaire de 5500 ou 6000 francs.

● Entre 30 et 50 ans

C’est la tranche d’âge où l’on commence à se constituer un patrimoine. Par exemple, en achetant son logement. Depuis le tournant du millénaire, la propriété immobilière s’est révélée la meilleure forme de prévoyance. Un gros bémol: les taux hypothécaires sont certes historiquement bas, mais les prix des appartements et des maisons individuelles ont augmenté. Comme, d’ailleurs, les conditions mises par les banques. Attention aussi aux lacunes de prévoyance qu’entraîne un passage à un temps partiel, une année sabbatique… Il faudra les combler sous peine de voir ses revenus à la retraite réduits d’autant. On investira peut-être le maximum déductible du 3e pilier lié (6826 francs) et/ou des placements sur les marchés financiers. Placements d’autant moins risqués que l’horizon temps de l’investissement est éloigné.

● Entre 50 et 60 ans

Le moment est venu de consolider son patrimoine, de commencer à réfléchir au départ à la retraite et à ses conséquences financières. Suis-je tenté par une retraite anticipée ou partielle avant l’âge légal de 64 ou 65 ans? Ou, au contraire, par une prolongation de ma vie professionnelle? Suis-je prêt à une éventuelle réduction de niveau de vie? Ou l’objectif est-il, au contraire, une retraite la plus confortable possible? Des réponses à ces questions dépendent votre stratégie et les efforts éventuels qui vont de pair.

Le système suisse offre en tout cas un large éventail d’incitations fiscales très avantageuses. Par exemple, les rachats d’années de son 2e pilier, un placement imbattable, surtout s’ils sont consentis en fin de carrière. Ils augmentent d’autant les revenus à la retraite.

● Dès 60 ans

Rente ou capital? C’est la question que se pose un nombre croissant de Suisses, étant donné la baisse projetée des rentes du 2e pilier. Un terme barbare, le taux de conversion, exprime cette chute. Elle s’explique par le vieillissement de la population combiné à la baisse de performance des caisses. Fiscalement, le retrait en capital est avantageux. Encore faut-il savoir placer cette fortune à bon escient… ou tomber sur le bon banquier. Une majorité de Suisses continue donc pour l’heure d’opter pour la rente et donc pour la prévisibilité. Pour les propriétaires qui n’auront que peu amorti leur hypothèque se posera la question d’utiliser une partie de leur capital du 2e pilier pour se désendetter. Au-delà de 60 ans, c’est peut-être aussi le temps de prendre des décisions en matière de succession. Pas toujours évident, en particulier en cas de concubinage ou de famille recomposée.

Voilà pour les questions pratiques. Elles sont liées à des situations individuelles, mais aussi aux évolutions du système de prévoyance. Des réformes s’imposent en effet pour s’adapter aux changements de la société comme à une économie aux contours toujours plus incertains. Maudite pandémie!  

>> Vous voulez en savoir plus? Retrouvez les conférences en ligne du Forum Prévoyance, organisées par Le Temps et PME Magazine, les 3, 10 et 17 septembre entre 11h et 12h, en partenariat avec Groupe Mutuel Prévoyance.

Programme et inscriptions: www.letemps.ch/forum-prevoyance


Par Alain Jeannet publié le 2 septembre 2020 - 15:07, modifié 18 janvier 2021 - 21:13