Les Occidentaux ont raté leur guerre en Afghanistan, réussiront-ils à soutenir une alternative crédible aux Talibans désormais maîtres du pays? Les Etats-Unis et leurs alliés se trouvent embourbés dans une crise qui marquera profondément la présidence Biden.
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Impréparation, nonchalance ou biais cognitifs qui ont altéré son jugement? Le président américain n’a rien vu venir. Visiblement les services de renseignement ont prévenu d’un scénario du pire que le locataire de la Maison-Blanche a refusé d’entendre. Il n’est plus si simple d’être le gendarme du monde sur une planète si compliquée.
Joe Biden est obsédé par les «3 C»: la Chine, le covid et le climat. Cette formule ne prend pas en compte le «A» du nom du pays qui a occasionné la plus longue guerre de son histoire au sien. Mais il est difficile de se débarrasser aussi facilement d’un tel boulet que cette guerre enclenchée il y a tout juste vingt ans, après le 11-Septembre pour punir les terroristes. La cause pouvait être entendue mais la situation sur place s’est révélée inextricable.
Washington se retrouve maintenant à espérer que les Russes lui donneront un coup de main pour sortir de ce bourbier. Il apparaît même que Joe Biden et Vladimir Poutine avaient déjà parlé lors de leur rencontre à Genève d’une possibilité d’utiliser des bases américaines proches du pays en crise, au Tadjikistan et au Kirghizistan.
La diplomatie suisse tient une carte à jouer pour remettre autour de la table les protagonistes, parfois belligérants, d’un drame qui, sinon, va continuer à pourrir et nourrir un nouveau hub terroriste. Déjà des organisations comme la Croix-Rouge suisse – chez nos confrères de la Schweizer Illustrierte – appellent de leurs vœux une telle initiative. Ignazio Cassis a été un faible ministre des Affaires étrangères jusqu’ici, il tient là une chance unique pour la Suisse de jouer un rôle décisif pour la stabilité internationale. Ses services travaillent sur le sujet. Au vu de l’ampleur du drame humain qui se joue, ils ont une obligation de réussite.