Annie Baker fait partie de ces jeunes dramaturges qui sortent du lot dans le théâtre contemporain américain, car elle possède un sens de la narration et de l’observation de la société hors pair. Très vite, la jeune femme s’est intéressée aux ressorts de l’écriture et aux sentiments qu’ils faisaient naître lorsqu’ils étaient verbalisés.
A aujourd’hui 41 ans, l’auteure peut se targuer d’avoir écrit sa première pièce à 26 ans. Il s’agissait de Body Awareness (Conscience du corps), que l’on peut justement voir au théâtre Le Reflet, à Vevey, début avril et pour laquelle la jeune femme a reçu de nombreux prix. Des récompenses qui ne firent que confirmer le talent de la dramaturge et qui annoncèrent les nombreuses distinctions qu’elle ne cessa d’accumuler depuis.
Pour en revenir à Conscience du corps, Annie Baker s’est inspirée de sa mère, prof de psychologie, et du monde satellitaire qui gravitait autour d’elle. Un couple de femmes, Phyllis et Joyce, vit sur un campus universitaire et a organisé un événement autour du corps. Elles accueillent chez elles un photographe spécialisé dans le nu féminin. Des tensions naissent, des non-dits sont révélés en plein jour et ce, jusqu’au clash inévitable. Le jeu impeccable de Claude-Inga Barbey et de Véronique Montel ainsi que la mise en scène sobre et esthétique de Geoffrey Dyson renforcent le propos percutant de Baker.
>> «Conscience du corps», avec Claude-Inga Barbey, 1er et 2 avril, 20 h, Le Reflet, rue du Théâtre 4, Vevey, 021 925 94 90, www.lereflet.ch