5 balades insolites au pas des animaux à découvrir en Suisse romande

1. Rosula Blanc, Yak shu lo ché, Les Haudères (VS)

«Des expéditions comme dans l’Himalaya» 
Quand ils ont lancé ces randonnées dans la nature préservée du val d’Hérens, Rosula Blanc et son compagnon d’alors, le grand guide André Georges, les ont imaginées dans un réel esprit d’expédition, «comme si on partait dans l’Himalaya». C’est toujours le cas et les participants doivent savoir qu’ils ne s’engagent pas dans une tranquille vadrouille champêtre. «Nous marchons, nous campons au-dehors, les yaks portent le matériel et nous nous adaptons à leur rythme de bêtes semi-sauvages. Ils sont parfois lents, parfois plus rapides. Ils ont leur façon à eux d’appréhender la montagne», dit la bergère, qui est aussi chercheuse, graphiste, enseignante de qi gong et acupunctrice pour animaux.

L’itinéraire est certes magnifique mais aussi raide, parfois pénible. «Il peut neiger, même au mois d’août. Là où nous sommes, entre 2000 et 3000 mètres d’altitude, le temps peut vite changer et tout peut se compliquer.» Cela dit, pour des randonneurs prêts et habitués, il y a là des moments superbement touchants à vivre, dans l’esprit authentique d’une caravane. Sans jamais oublier que les yaks sont des animaux sensibles aux émotions et aux énergies. Ils goûtent peu aux cris et aux excitations des humains.

Infos pratiques:
Site web: yakshuloche.ch
Printemps (de mai à juin) et automne (fin août-octobre, la meilleure période)
Une dizaine de yaks, 8-10 participants, 2 bergers. Durée de 2 à 4 jours. 
Dès 10 ans, mais bons marcheurs. Vu la difficulté et l’impossibilité de ralentir la caravane, Rosula Blanc n’accepte pas de personnes handicapées.
Prix: 180 fr. par jour et par personne.
A lire: «Le silence des yaks», textes de Rosula Blanc, photos de Bertrand Carlier, Ed. Slatkine, 2024.

2. Olivier Steiner, Itinér’ânes, La Coudre (VD)

«On ne tire pas un âne, on attire son attention» 
Anier avec plus de vingt ans d’expérience, Olivier Steiner organise, via l’association Oasis, des randonnées en compagnie de cinq ânes âgés de 6 à 25 ans: Caramel, le cadet du troupeau, très tactile, le robuste Loukoum (de son vrai nom Aloes du Chaillot), Mimi l’explorateur, Felix, le grand sensible, et Tanguy, l’aîné du troupeau, qui adore les enfants. Les longues-oreilles sont-ils aussi têtus qu’on le dit? Ce sont des animaux intelligents, curieux, agiles et très attachants, qui aiment les câlins. Mais qui peuvent parfois décider qu’il est l’heure de brouter et ne pas vouloir en démordre. «Il faut les traiter avec douceur, mais aussi avec une certaine fermeté, précise Olivier. Et savoir qu’on ne tire pas un âne, mais qu’on le pousse, qu’on le stimule, qu’on attire son attention… Il aime faire plaisir!»

Itinér’ânes propose des initiations de trois heures avec petite promenade, concocte des fêtes d’anniversaire pour enfants et élabore des randonnées allant d’une demi-journée à cinq jours, avec planification du parcours et des hébergements. Selon le nombre d’enfants et d’adultes composant un groupe, ses envies et ses attentes, ses compétences en termes de randonnée et ses connaissances dans la gestion des ânes, c’est un projet sur mesure qui sera composé, avec un à cinq ânes, en totale autonomie ou accompagné d’un ânier.

Infos pratiques:
Site web: itiner-anes.ch
D’avril à octobre.
Dès 4 ans (les ânes peuvent être équipés pour porter les enfants).
Prix: dès 180 fr. pour une demi-journée pour deux adultes et deux enfants.

3. Pamela Gruaz, Lampaga, Romainmôtier (VD)

«Des animaux merveilleusement différents» 
Quand elle veut décrire le genre de moments que les participants passent au pas lent de ses petits camélidés, lamas et alpagas, dans les féeries simples du pied du Jura vaudois, Pamela Gruaz évoque «des parenthèses de vie; nous allons au cœur de la nature pour aller au cœur du participant». 

Pas question cependant de se précipiter sur des animaux au comportement si particulier qu’ils la fascinent encore. «Il ne faut par exemple pas les toucher ou les caresser. C’est un geste inimaginable pour eux, qui nous considèrent comme des prédateurs. Ils ne peuvent pas comprendre, ils se tétanisent.» Le respect est central dans toute sa démarche: «Tout passe par là. Du moment que je respecte l’autre, je dois me respecter moi-même et je peux aller vers autrui. Cet animal merveilleusement différent aide à se comporter ainsi.» Si on prend la peine de cet effort, alors des choses étonnantes peuvent arriver. «Pour une balade qui peut faire de 100 mètres à 30 kilomètres, il y a un avant et un après. Je le remarque à la démarche des participants, à leurs épaules, à leurs regards.» Des ados osent tout à coup parler à leurs parents, des timides sortent de leur réserve, des dames à l’apparence froide redeviennent des petites filles. Mais chut: pour préserver le calme absolu des lieux, l’organisatrice, qui s’occupe de tout, ne donne que la veille l’adresse exacte du rendez-vous.

Infos pratiques:
Site web: lampaga.com
Avec 3 animaux, 1 lama et 2 alpagas, et l’experte Pamela Gruaz, qui a travaillé auprès d’éleveurs, de milieux vétérinaires, en magasin et en animal-thérapie.
Durée variable, mais rarement moins de 3h, y compris 1h d’explications.
Ouvert à tous, enfants, personnes en situation de handicap. En privé, avec des participants qui se connaissent.
Prix: de 90 à 105 fr. par personne (7 formules).

4. Patricia Wyssenbach, Yak’à’Oser, Chermignon-d’en-Haut (VS)

«Les chèvres sont des machines à sourires» 
«Les chèvres naines se promènent en liberté avec nous et elles nous permettent de découvrir la montagne différemment», assure Patricia Wyssenbach. Pour cette grande protectrice des animaux et de la nature, organiser des randonnées au lac Bleu d’Arolla ou au lac de Tseuzier avec Pitchounette, Akuna, Larix (et bientôt Tsamo) comme compagnes permet de sensibiliser les participants à l’environnement. Et comme chèvres et menons (le nom des boucs castrés) ne pèsent que 15 à 20 kilos, ils peuvent même monter à bord des télécabines ou du funiculaire avec les promeneurs pour accéder au point de départ de certaines balades. Pour le plus grand plaisir des autres voyageurs. «Les chèvres sont des machines à sourires», confirme Patricia.

«Pitchounette, issue d’un refuge, est arrivée dans un état catastrophique, elle était très faible et a eu besoin de beaucoup de soins. Puis, lorsqu’il a fallu lui faire faire de la physio pour la remuscler, nous avons commencé les promenades avec elle.» Une chose en entraînant une autre, c’est devenu une activité à partager avec d’autres amis des animaux. Yak’à’Oser propose aussi des promenades avec des yaks, également pour les personnes en situation de handicap grâce à une Escargoline, une sorte de charrette tirée par l’un de ces ruminants. Dans toutes ces activités, Patricia conjugue découverte de la nature, bonheur du partage, plaisir des animaux et sécurité des participants.

Infos pratiques:
Site web: www.terredecoeur.ch
De mai à octobre.
Randonnées avec les chèvres naines et deux chiens de berger, accompagnées par la chevrière, d’une demi-journée,
d’une journée ou plus.
Dès 3 ans (si les enfants fatiguent, leurs parents doivent pouvoir les porter).
Prix: dès 50 fr. par personne, suivant la durée et le type de promenade.

5. Catherine Brassaud, Le chemin du troupeau, Romanens (FR)

«Les moutons d’Ouessant sont des moutons de poche»
«Berbec, un gentil bélier de 11 ans, est le plus sympa, c’est un pilier du troupeau, il incarne la force tranquille, il est un peu comme mon quatrième enfant, explique Catherine Brassaud. Salto, 6 ans, a été biberonné dès sa naissance et se montre très familier avec les gens; il semble s’être longtemps demandé s’il était un chien ou un mouton, et se révèle très indépendant.» Avec Copain, Amigo, Zeste, Polaire et d’autres moutons d’Ouessant – la plus petite race du monde (moins de 50 cm), originaire de cette île bretonne –, ils accompagnent les promeneurs à leur rythme, lent, idéal pour leur laisser le temps de découvrir les magnifiques paysages de la Gruyère. «Ce sont des moutons de poche, nous pouvons les prendre dans nos bras.» Si les béliers sont plutôt sociables, les brebis se montrent plus timides, moins adeptes du «tripotage». Biologiste et ostéopathe pour animaux, Catherine a acheté ses premiers moutons pour tondre son jardin – ils lui ont aussi tondu ses rosiers –, puis a agrandi le troupeau pour faire de l’écopâturage (l’entretien d’espaces verts par des herbivores) et s’est lancée en 2023 dans les promenades sur mesure avec ses mini-moutons. Amis des animaux, soyez rassurés, aucun d’entre eux ne finit jamais dans une assiette et, si les agneaux sont vendus, c’est pour devenir des animaux de compagnie ou des jardiniers émérites.

Infos pratiques:
Site web: le-chemin-du-troupeau.ch
Promenades accompagnées par la bergère avec un troupeau de moutons et 2 chiens de berger, de 2 heures, 4 heures, une journée ou plus.
Dès 3 ans (si les enfants fatiguent, leurs parents doivent pouvoir les porter).
Toute l’année ou presque.
Prix: dès 50 fr. par adulte et 20 fr. par enfant.