2023, mêmes combats

Il est encore long, le chemin vers la parité. C’est ce qui transparaît à la lecture de deux des articles publiés dans notre magazine du 8 mars.

Commençons par celui consacré à neuf directrices de musées. Ces portraits laissent transpirer la lutte menée par ces femmes pour accéder à un tel poste. Ce qui ressort de leurs témoignages n’est pas nouveau mais fait réfléchir. En effet, comment ne pas percuter lorsque Nina Zimmer, 49 ans, à la tête du Musée des beaux-arts et du Centre Paul Klee de Berne, raconte: «Je me souviens encore de l’époque où 99 femmes et un homme étudiaient l’histoire de l’art. Ce dernier parvenait à s’installer dans le fauteuil du chef. Les femmes n’avaient rien.» Et cela rejoint les déclarations de Laurence Schmidlin, 41 ans, qui dirige le Musée d’art du Valais à Sion. Elle confesse sans détour que «l’on attendra toujours d’une femme qu’elle travaille beaucoup plus qu’un homme alors que les compétences ne sont pas moins grandes; il faut en faire dix fois plus pour gagner en légitimité».

Les choses changent, mais très lentement. A cause d’un sexisme profondément enraciné dans nos institutions et nos esprits. Lors de la rencontre proposée par L’illustré entre la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider et six jeunes Romandes, le constat est là: la jeunesse féminine fait face à des obstacles qui ne devraient plus exister.

En 2023, en Suisse, une maman désirant travailler doit inscrire son enfant à la crèche avant sa naissance. On lui attribuera souvent une place quand il aura 2 ans. Alors comment faire lorsque, comme la vigneronne Valentina Andrei, on souhaite continuer à exercer sa profession? Ou pourquoi un homme est-il choisi par les recruteurs alors que ces derniers ont reçu deux CV totalement identiques sur lesquels étaient juste changés le nom, le sexe et la photo? Pourquoi une femme doit-elle avoir le double de qualifications que son concurrent masculin pour être considérée? Il est urgent de trouver des solutions pour que la question de la parité n’en soit plus une.

>> A l'occasion du 8 mars, «L'illustré» a invité la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, cheffe du Département de justice et police, a dialogué avec six jeunes femmes représentant chacune un canton romand. Objet de cette table-ronde: la condition féminine. Retrouvez ce dossier dans votre magazine (5.50 frs en kiosque ou directement sur vos écrans).