Neuchâtel
1. Aux délices de la truite, dans les gorges de l’Areuse
Elle est étonnante à plus d’un titre, l’Areuse, cette singulière rivière neuchâteloise alimentée par le lac des Taillères qui, à l’issue d’un long cheminement sous terre dont on ignore le détail, va se jeter, 500 mètres plus bas, dans le lac de Neuchâtel. Des flots souvent impétueux qui approvisionnent en eau potable à la fois les villes de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel. Remonter son cours depuis Boudry par une chaude journée d’été constitue un véritable ravissement. C’est que, depuis 1886, les gorges qu’elle a creusées au cours des siècles ont été aménagées en un spectaculaire sentier fait de ponts, d’escaliers, de barrières. Un cheminement à saute-moutons d’une rive à l’autre, qui, en moins de deux heures, vous amène à Champ-du-Moulin.
C’est là que, à la toute fin du XIXe siècle, a été construit l’Hôtel-Restaurant de la Truite. Un établissement qui ne survivra hélas pas à la crise des années 1930. Mais ce joyau de la Belle Epoque, et sa grande salle des fêtes attenante, a fini par être réhabilité. Et, depuis 2015, on y déguste de nouveau la truite sous toutes ses formes – au bleu, aux herbes, meunière ou aux amandes – comme à la grande époque. A la seule différence que le poisson servi ne provient plus de l’Areuse mais de viviers installés sur le site. Depuis l’Hôtel-Restaurant de la Truite, ouvert tous les jours de mars à octobre, on peut soit retourner à Boudry à pied, soit rallier la cité du littoral neuchâtelois par le train depuis la gare de Champ-du-Moulin.
Infos pratiques: Départ pour les gorges de l’Areuse depuis la gare de Boudry.
Durée: 2 heures de marche jusqu’à Champ-du-Moulin pour un dénivelé de moins de 100 mètres.
Auberge: L’Hôtel-Restaurant de la Truite est ouvert tous les jours du 1er mars à début octobre et du mercredi au dimanche en novembre, décembre et février (relâche en janvier). www.la-truite.ch
Neuchâtel
2. Au pied du Mont-Racine, entre forêts et pâturages
Très prisée des randonneurs, avec le magnifique panorama qu’elle offre sur les Alpes, le lac de Neuchâtel et le lac de Morat ainsi que sa facilité d’accès à pied, la ligne de crêtes des Montagnes neuchâteloises est la destination idéale pour les balades de tout début d’été. A l’itinéraire très fréquenté depuis Tête de Ran, je vous propose de préférer celui partant du col de la Tourne, entre Rochefort et les Ponts-de-Martel. Une boucle en pente très douce – moins de 300 mètres de dénivelé – entre forêts et pâturages, via la Combe des Fies, la Frêtreta et Vers la Racine. De là, on peut compléter la promenade par une ascension du Mont-Racine proprement dit ou tout simplement rejoindre la Tourne par le chemin des crêtes du Jura.
Mais, sur le chemin du retour, vous aurez le plaisir de faire halte à la jolie métairie de la Grande Sagneule. Une large bâtisse de plus de 4 siècles avec une très belle terrasse sur l’avant. Cet été, cela fera vingt ans que Stéphane Fumasoli, boucher de formation, gère non seulement l’établissement réputé pour ses jambons à l’os fumés à la métairie, mais qu’il s’occupe de surcroît du troupeau de plus de 200 génisses qui y passent la période d’estivage. Si vous avez la chance d’y monter le jeudi, vous aurez droit aux pieds de porc, grande spécialité de cette maison réputée, ouverte tous les jours du 1er mai à la fin d’octobre.
Infos pratiques: Départ du col de la Tourne, qu’on rejoint soit en voiture, soit en car postal venant de Corcelles ou des Ponts-de-Martel. www.postauto.ch
Durée: 2 h 15 pour une boucle de 9 kilomètres de marche.
Auberge: Restaurant de la Grande Sagneule ouvert tous les jours du 1er mai à fin octobre, aussi accessible en voiture, 032 855 11 74.
Valais
3. Aux portes du vallon de Van par les gorges du Dailley
En patois de la vallée du Trient, le Dailley, c’est le pin. Un conifère qui jalonne le très beau parcours qui va de Salvan à l’entrée du vallon de Van en passant par les gorges du Dailley, enfin rendues au public après un éboulement survenu il y a plus d’une année. De la gare de Salvan, en moins de trente minutes de marche, on rejoint le village des Granges, point d’accès aux gorges proprement dites. Après quinze minutes de chemin à plat en forêt, c’est le début d’une solide montée de plus de 600 marches, d’une cascade à l’autre, à travers une spectaculaire succession d’escaliers et de passerelles en bois et en acier. Il aura fallu plus de six ans à une poignée de passionnés de la région pour complètement remettre au goût du jour un sentier construit en 1895 déjà. Un véritable labyrinthe qui ouvre parfois sur des vides de plus de 40 mètres de haut, offrant des vues ébouriffantes sur la vallée du Rhône et les Alpes valaisannes. Un parcours spectaculaire mais jamais dangereux.
Deux cents mètres plus haut, on quitte cet univers escarpé pour déboucher sur les douces prairies du vallon de Van. A son entrée, la chaleureuse auberge du même nom et sa terrasse tout en prés. Raphaël Rappaz vous y propose une cuisine simple mais copieuse, qui fait la part belle aux plats valaisans. De là, on peut soit poursuivre jusqu’au lac de Salanfe, soit plus sagement regagner Salvan par le même chemin.
Infos pratiques: Départ de la gare de Salvan en venant en train depuis Martigny. www.cff.ch
Durée: 2 h de marche pour moins de 6 kilomètres et 250 mètres de dénivelé.
Auberge: Auberge du vallon de Van, ouverte tous les jours de la semaine du 1er juillet au 20 août, fermée le mardi et mercredi le reste du temps. www.valleedutrient.ch
Valais
4. Au milieu des chèvres, sur le délicieux plateau d’Ossona
Début des années 1960, les habitants du val d’Hérens tournent peu à peu le dos à leur difficile existence agricole, attirés par les grands chantiers nettement plus rénumérateurs. Ils délaissent par la même occasion les hameaux intermédiaires qui, très vite, se dégradent. Quarante ans plus tard, la commune de Saint-Martin décide, elle, de réhabiliter un de ses joyaux, le plateau d’Ossona et quelques-unes de ses bâtisses. Un site agrotouristique aujourd’hui florissant au cœur d’une très belle balade de près de 8 km, à mi-coteau, entre pâturages, arbres fruitiers et mayens, qui va des Prixes, en contrebas de Vernamiège, à La Luette, sur la route d’Evolène. Un peu plus de deux heures et demie de marche avec, en fin de parcours, un passage spectaculaire sur le long pont suspendu de la Grande Combe.
A mi-chemin, il vous faut absolument faire halte à Ossona, ce hameau peuplé de chèvres en liberté qui prennent le soleil devant les gîtes à louer, disséminés sur le plateau. En son centre, une auberge de plus de 40 places, ouverte tous les jours à l’exception du mardi, d’avril à octobre, avec deux très belles terrasses. Aux commandes, Stéphanie et David Beytrison, des enfants de la vallée, qui se font un point d’honneur de proposer des produits du terroir, fromage et viande séchée en tête. A ne pas manquer, la salade du jardin et chèvre frais, d’Ossona bien évidemment.
Info pratiques: Départ des Prixes, arrêt car postal Vernamiège, les Prixes, depuis la gare de Sion. Arrivée La Luette, arrêt car postal
La Luette-Sion gare. www.postauto.ch
Durée: Environ 2 h 30. www.suissemobile.ch
Auberge: Auberge et gîtes d’Ossona ouverts tous les jours dès la mi-juin. www.ossona.ch
Valais
5. Sur les hauteurs du plateau de Barme avec les Dents-Blanches et sa cantine en sentinelles
Avingt-cinq minutes en voiture à l’extrémité est de Champéry, par une route sinueuse, on débouche sur de magnifiques prairies fleuries enserrées de spectaculaires parois calcaires: c’est le plateau de Barme. Autrefois passage prisé des contrebandiers – la France est à quelques encablures seulement –, il est aujourd’hui le point de départ de nombreux sentiers d’escalade mais aussi de randonnées plus accessibles. Celle que je vous propose conduit du plateau proprement dit au col de Cou. Arrivé à l’arête de Berroi, on part sur la gauche en direction de la Berthe, puis toujours sur la gauche jusqu’au col de Bretolet. C’est là que, depuis plus de soixante ans, des ornithologues passionnés recensent le passage des oiseaux. On peut discrètement les voir à l’œuvre.
Pour le retour, on longe l’arête de Berroi, magnifique point de vue sur les neuf sommets des Dents-Blanches, jusqu’à la Croix d’Increne. Le sentier finit par redescendre sur le plateau de Barme. A l’issue de cette boucle de près de trois heures de marche, il est temps de s’installer, à même le pré, sur la très belle terrasse de la Cantine des Dents-Blanches avec au loin les dents sœurs, celles du Midi. Un refuge tout en bois comme on n’en fait plus (il était à l’origine un chalet d’alpage) qui, outre ses chambres et dortoirs, propose aujourd’hui une cuisine originale et goûteuse. Une place de choix est faite aux produits du terroir, mais savamment revisités.
Info pratiques: Départ du parking du plateau de Barme, qu’on rejoint en voiture depuis Champéry. www.régiondentsdumidi.ch
Durée: Boucle de 3 h de marche avec une montée de près de 500 mètres de dénivelé.
Auberge: Cantine des Dents-Blanches ouverte tous les jours dès la mi-juin. www.cantinedentsblanches.com
Fribourg
6. Si près de Lausanne, mais déjà dans les Préalpes fribourgeoises
Station de montagne la plus proche de l’agglomération lausannoise, la région des Paccots, sur les hauts de Châtel-Saint-Denis, constitue le point de départ de nombreuses balades estivales. L’excursion du jour débute au parking du pont de la Cascade, à cinq minutes en voiture depuis le cœur de la station. De là, le sentier serpente d’abord en forêt en direction du chalet du Petit Mology. Et, soudain, la vue s’élargit avec, à votre droite, la Dent-de-Lys, majestueuse, et, en point de mire, adossé au Moléson, le Teysachaux. Après les 400 mètres de dénivelé déjà effectués, les plus audacieux pourront doubler la mise en ralliant son sommet vertigineux.
Les autres n’hésiteront pas à s’installer sur la terrasse de la buvette du Vuipay, à 1473 mètres d’altitude, ouverte tous les jours, à l’exception du lundi, du 28 mai au 9 octobre. Un alpage exploité depuis des lustres par la famille Liaudat, qui se fait un point d’honneur de vous servir le meilleur du terroir fribourgeois. Une mention particulière pour les macaronis du chalet, crème et vacherin comme il se doit, auxquels on peut ajouter une côtelette issue des porcs qui y passent l’été. Un délice! La descente se fait à travers le pâturage, en passant par l’alpage du Vuipay d’En Bas, pour regagner une route forestière qui vous ramène à votre point de départ. Compter deux heures et quart pour la boucle complète.
Infos pratiques: Départ: parking du pont de la Cascade à 5 minutes en voiture
des Paccots.
Durée: Environ 2 h 15.
Auberge: Buvette du Vuipay ouverte tous les jours du 28 mai au 9 octobre 2022, sauf le lundi, aussi accessible en voiture via la route de la Dent-de-Lys. www.le-vuipay.business.site
Fribourg
7. Un petit lac mystérieux dans la très verte Gruyère
Bien caché dans les pâturages à 967 mètres d’altitude, le lac de Mongeron, sur les hauteurs de Gruyères, est étonnamment profond – plus de 8 mètres – pour sa petite taille. Selon la légende, la nuit venue, des démons abominables et geignards jailliraient de ses profondeurs. Mais, de jour, rien de plus paisible que ce point d’eau peuplé de nombreuses espèces de batraciens et de libellules. Pour le rejoindre, c’est simple: il suffit, depuis le parking de la Maison du Gruyère, à Pringy, de suivre le sentier des fromageries. Après une montée sous les arbres apparaît soudain la trinité gruérienne, la Dent-de-Broc, la Dent-du-Chamois et la Dent-du-Bourgoz, avec en contrebas Gruyères et son château.
Le lac et ses mystères – l’étang aurait englouti un armailli et son taureau – n’est plus très loin. Mais, avant de rejoindre ses nénuphars, on passe devant un charmant chalet d’alpage du XVIIIe siècle coiffé de tavillons, la buvette Les Mongerons. Du 6 mai au tout début d’octobre, comme ils le font tous les jours depuis plus de vingt ans, à l’exception du lundi, Odile et Marcel Pharisa y concoctent des fondues d’anthologie. Et le dimanche, c’est soupe aux choux et jambon de campagne, parfait pour affronter les monstres de l’étang! La descente se fait par les Côtes-à-Bugnon, La Loue et retour à Pringy.
Infos pratiques: Départ depuis la Maison du Gruyère, à Pringy, en voiture ou en train jusqu’à la gare de Pringy.
Durée: 2 h pour 6 kilomètres et 265 mètres de dénivelé.
Auberge: Buvette des Mongerons, ouverte tous les jours, sauf le lundi, du 6 mai au 2 octobre 2022. www.mongerons.ch
Jura
8. Pleujouse, perle de l’Ajoie entre vergers, ruisseaux, bosquets et coteaux
A un jet de pierre de Porrentruy, au cœur de La Baroche, commune la plus à l’est de l’Ajoie, idéalement placé sur un piton rocheux, s’élève le château moyenâgeux de Pleujouse. Il est le point de départ idéal pour une balade entre vergers, ruisseaux, bosquets et coteaux. Une possible boucle de trois heures de marche via Charmoille et Fregiécourt à guetter pics, sitelles et mésanges qui nichent dans les arbres fruitiers haute tige disséminés le long du parcours. Avec un peu de chance, vous apercevrez, qui sait, une des cigognes qui nichent dans la région.
Au retour, c’est la fête qui vous attend. Celle que vous proposent, du jeudi au dimanche, Catherine, une Ajoulote pur sucre, et Gérard, son Nantais de mari. Depuis vingt ans, le couple Praud a totalement réhabilité le château édifié en 1100 par les nobles de Pleujouse pour en faire un relais gastronomique apprécié loin à la ronde. Complices dans la vie comme aux fourneaux, ils subliment une cuisine certes différente et audacieuse, qui garde cependant une assise résolument populaire. Ne manquez pas la damassine issue des vergers qui se trouvent juste en contrebas, à déguster de préférence sur la terrasse du château.
Infos pratiques: Point de départ: Pleujouse, à 12 km en voiture de Porrentruy ou 30 minutes en car postal depuis la gare CFF de Porrentruy. www.cff.ch
Durée: 3 h. www.suissemobile.ch
Auberge: Château de Pleujouse ouvert du jeudi au dimanche. www.chateaudepleujouse.ch
Jura
9. Des hauts plateaux jurassiens à la fraîcheur du Doubs
Depuis le large plateau des Franches-Montagnes, on a beaucoup de peine à imaginer que, à plus de 400 mètres en contrebas, protégé par des flancs abrupts et très boisés, coule le Doubs. Tantôt étroite et tumultueuse, à la hauteur du Noirmont, la rivière est plutôt large et paisible. Pour en retrouver la fraîcheur, il faut, depuis la gare des Chemins de fer du Jura, emprunter la rue du Doubs puis la rue de la Côte. De là, on rejoint le sentier pédestre qui conduit à Chez le Bolé, puis serpente jusqu’au Blanc Fol pour longer le Doubs légèrement sur sa hauteur jusqu’à l’ancienne usine électrique du Theusseret. Près d’une heure et quart de marche d’où on peut remonter la rivière quelques minutes pour en découvrir la richesse de la faune et de la flore. Mais on peut tout aussi bien rester sur le site du Theusseret, caractérisé par sa petite chute d’eau. Un emplacement parfaitement à cheval entre France et Suisse.
Si le barrage est français, l’usine hydraulique, construite à la fin du XIXe siècle et mise hors service en 1972, est, elle, bien suisse. Suisse l’est aussi le restaurant attenant. Un établissement qui fut tour à tour moulin, verrerie et scierie, avant de devenir auberge, il y a plus de cent vingt ans. A la belle saison, sa longue terrasse au bord de l’eau est l’une des plus agréables du canton. Si l’on y sert évidemment de la truite, mais de vivier, en automne, c’est la chasse qui prédomine. De là, on peut regagner Le Noirmont par le même chemin ou faire le détour par Les Sommêtres.
Infos pratiques: Départ depuis Le Noirmont, gare des CJ en direction du Doubs.
Durée: 1 h 15 de marche pour une descente de 450 mètres de dénivelé, les mêmes mais en montée pour le retour. www.jurarando.ch
Auberge: Auberge du Theusseret ouverte tous les jours à l’exception du mardi et du mercredi. www.letheusseret.blogspot.com
Jura bernois
10. Une savoureuse réunion d’amis
Au milieu du vignoble du lac de Bienne Gléresse et ses hameaux voisins de Douanne, Bévesier, Cerniaux et Festi (les Alémaniques parlent, eux, de Ligerz, Twann, Bipschal, Schernelz et Festi) constituent à n’en point douter la plus bucolique part du vignoble du lac de Bienne. Pour en avoir la preuve, il vous suffit, du bord du lac, d’embarquer à bord du funiculaire jusqu’à la station de Prêles. De là, vous poursuivez à pied à travers la forêt qui surplombe les gorges de la Douanne. Une spectaculaire succession de cascades taillées dans le calcaire que vous descendez quelques minutes plus tard avant de retrouver soudain le lumineux vignoble. En contrebas, l’île Saint-Pierre, en arrière-fond, plus loin, plus haut, l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau.
Arrivé au petit village de Cerniaux, au milieu des vignes, un incontournable vous attend: la spectaculaire terrasse des Trois Amis. Aux classiques qu’on y sert toujours, comme la soupe au vin blanc et la friture de brochet du lac, Cynthia Lauper et Marc Joshua Engel ont ajouté des plats surprises d’une étourdissante inventivité. Je n’aurai qu’un conseil, une fois n’est pas coutume: laissez-vous tenter! En sortie de table, retour en pente douce à Gléresse en passant par sa très belle église moyenâgeuse, une des plus photographiées de Suisse, et pour cause, compte tenu de son écrin. Sans les indispensables haltes, la boucle complète de 8 kilomètres prend moins de deux heures de marche. Une féerie.
Infos pratiques: Départ de l’arrêt Prêles du funiculaire depuis Gléresse, qu’on peut rejoindre par le train sur la ligne Neuchâtel-Bienne. www.cff.ch
Durée: 1 h 45 pour une boucle de 8 kilomètres et 400 mètres de dénivelé négatif.
Auberge: Restaurant Aux Trois Amis ouvert du mercredi au dimanche. www.aux3amis.ch
Jura bernois
11. Sur les hauteurs de Moutier, par les échelles du Graitery
Moutier, capitale mondiale de la machine-outil, son hôtel de ville, sa collégiale, ses magnifiques vitraux, tout le monde connaît ou presque. Ce qu’on connaît nettement moins, c’est la très belle montagne qui domine la cité prévôtoise sur son flanc nord, le Graitery. Pour la rejoindre, il faut compter deux bonnes heures de marche. Depuis la piscine de Moutier, on traverse d’abord les pâturages pour gagner ensuite, en zig-zag, la forêt communale de l’Envers. Au passage le plus escarpé, c’est par des échelles qu’on se glisse à travers les rochers. De véritables escaliers métalliques parfaitement arrimés, pourvus de solides rampes, 103 marches en tout et pour tout qui permettent de déboucher sur le plateau du Graitery.
De là, le chemin se fait plus doux jusqu’à l’auberge du même nom, large bâtisse en bois avec sur l’avant une très belle terrasse fleurie qui donne sur les collines avoisinantes. Thérèse et Freddy Studer, archétype de la convivialité, y proposent tout au long de l’année, au gré des saisons, une généreuse cuisine de campagne. Avec un peu de chance, pour couronner le tout, vous aurez droit à une aubade de Thérèse, reine du Schwyzerörgeli. Il sera alors largement temps de regagner Moutier, soit par le même chemin, soit en y ajoutant une petite boucle autour du Graitery.
Infos pratiques: Départ de la gare de Moutier en direction de la piscine.
Durée: 2 h de marche pour rallier Graitery et avaler les 600 mètres de dénivelé de la balade. www.suissemobile.ch
Auberge: Auberge du Graitery ouverte tous les jours de la semaine, sauf le mercredi et le jeudi. www.auberge-graitery.ch
Genève
12. A la découverte des caprices de l’Allondon
Torrent impétueux à sa source, dans le massif du Jura français, l’Allondon se fait bien sage sur les quelque 4 kilomètres de son parcours genevois, avant de terminer sa course dans le Rhône. La rivière forme alors une vaste zone alluviale, serpentant entre les bancs de gravier et un doux vallon boisé. Un biotope protégé à la faune et à la flore exceptionnelles qu’on peut explorer dès Russin, en remontant son cours en direction de Dardagny. Un parcours fait de minuscules petits îlots qu’on peut d’ailleurs rejoindre selon son gré depuis les berges ombragées. En contrebas d’Essertines, on continue de longer l’Allondon jusqu’au Centre Nature du Vallon placé sous l’égide de Pro Natura. Un très beau site qui donne sur une très agréable terrasse.
Jusqu’à fin octobre, les mercredis, samedis et dimanches de 10 h à 17 h, ce qui fut autrefois une auberge réputée ouvrira désormais ses portes comme buvette familiale. Une offre simplifiée qui fera toutefois la part belle aux produits de saison et aux plats végétariens. Pour le retour vers Russin, vous pouvez opter pour les rives de l’Allondon via Les Baillets et La Chaumaz, ou préférer la montée vers Les Tattes Mouilles, la traversée du vignoble puis les Monts de Russin jusqu’au village.
Infos pratiques: Départ de Russin, qu’on rejoint en train depuis la gare de Genève en 15 minutes. www.cff.ch
Durée: entre 2 et 2 h 15 de marche pour la boucle selon l’itinéraire choisi.
Auberge: Buvette du Centre Nature du Vallon de l’Allondon ouverte les mercredis, samedis et dimanches de 10 h à 17 h. www.pronatura-ge.ch
Genève
13. En remontant la Seymaz jusqu’à Carre d’Aval
Si, des siècles durant, elle n’en a fait qu’à sa tête, vaquant librement en vaste zone marécageuse, la Seymaz, la seule rivière totalement genevoise, a, au début du XXe siècle, fait l’objet d’un très rigoureux corsetage. Mais, grâce à un vaste programme de renaturation, depuis plus de vingt ans maintenant, elle a quasiment retrouvé sa liberté. Pour en découvrir le charme, rien de tel que de la remonter à pied depuis la gare ferroviaire de Chêne-Bourg. Le cordon boisé qui borde ses berges naturelles, en pleine zone urbaine, serpente d’abord parmi les immeubles. Puis, à la hauteur du pont Bochet, la rivière fait un léger coude pour entrer dans la plaine de la Seymaz proprement dite. C’est le début du parcours agricole du cours d’eau.
Après avoir longé les longues façades des établissements pénitentiaires de Champ-Dollon, on aperçoit soudain le clocher du village viticole de Choulex. On quitte alors les rives de la Seymaz sur la gauche pour grimper à travers le vignoble jusqu’à une magnifique petite pinède. En contrebas, c’est Carre d’Aval, un des six hameaux de la commune de Meinier. C’est là que, après moins de deux heures de marche, on va pouvoir s’installer sur la très belle terrasse du Cheval Blanc, qui domine le vignoble. Une auberge de campagne comme on les aime, à la cuisine simple mais goûteuse, très prisée des Genevois. La rallier à pied décuple le plaisir d’y faire halte. Depuis là, on peut soit faire le retour de Genève à pied, soit opter pour les transports publics depuis Vésenaz ou Choulex.
Infos pratiques: Départ depuis la gare ferroviaire de Chêne-Bourg. www.cff.ch
Durée: 2 heures de marche à plat jusqu’à Carre d’Arval. Retour possible par les TPG. www.tpg.ch
Auberge: Auberge du Cheval Blanc ouverte du mardi au dimanche 15 h. www.chevalblancmeinier.ch
Vaud
14. Une abbaye-auberge au cœur des bois du Jorat
Plus grande forêt du Plateau suisse, les bois du Jorat, connus loin à la ronde pour leurs brigands, leurs fées et leurs lutins, abritent la source d’une rivière d’exception, le Talent. Restées largement naturelles, ses rives constituent une magnifique randonnée familiale praticable toute l’année. Au départ d’Echallens, à la découverte d’une faune et d’une flore riches et variées, une balade d’à peine 10 kilomètres le long de son cours vous conduit, via Malapalud, le bois aux Allemands et le moulin, jusqu’à l’abbaye de Montheron. Un monastère cistercien datant du XIIe siècle, totalement détruit par un incendie au XVe, puis flanqué d’un temple à la Réforme.
Depuis plus de dix ans, le site abrite une auberge hors norme où excellent trois mousquetaires: Rafael Rodriguez, David Donneaud et Romano Hasenauer. Des complices attachés à sublimer les produits locaux, que ceux-ci proviennent de la forêt alentour, où ils vont fréquemment faire la cueillette d’herbes et de fruits, ou des petits producteurs voisins. Faire halte à leur table à l’issue de votre belle randonnée le long du Talent ne pourra que magnifier votre périple forestier. Et si vous avez de la chance, vous pourrez, qui sait, trouver place dans le très beau jardin situé à l’arrière de l’auberge, idéalement adossé au temple de Montheron.
Infos pratiques: Point de départ: Echallens, gare LEB. www.leb.ch. Pour le retour vers Lausanne, de Bretigny- sur-Morrens (15 minutes à pied de Montheron) via bus TL. www.t-l.ch
Durée: env. 2 h 30. www.echallens-tourisme.ch
Auberge: L’auberge de l'Abbaye de Montheron est ouverte du mardi 18 h 45 au samedi soir. www.montheron.ch
Vaud
15. Dans le vallon de la Vare avec le Lion d’Argentine pour voisin
C’est de Pont-de-Nant et ses grandioses alentours si chers à Eugène Rambert, fondateur du Club alpin suisse, que débute cette exploration dans les méandres du vallon de la Vare, sur les hauts des Plans-sur-Bex. Après avoir visité sans faute le jardin alpin de la Thomasia avec ses quelques 3000 plantes alpestres, vous commencez à grimper depuis l’extrémité du parking de Pont-de-Nant, sur la rive gauche de l’Avançon, pour atteindre l’alpage du Richard. Un défilé plus haut, avec le Lion d’Argentine pour voisin, vous entrez dans la longue combe de la Vare, dominée par l’arête de l’Argentine et le massif des Diablerets, possible étape du tour du Muveran qui conduit jusqu’à Derborence.
En une heure et demie de marche et quelque 500 mètres de dénivelé, vous atteignez le charmant alpage de la Vare, 1756 mètres d’altitude, avec ses vaches, ses chèvres et ses cochons. De la fin juin aux premiers jours d’octobre, Gérald Bernard, Bellerin pure souche, y exploite une délicieuse petite buvette. Par beau temps, c’est sur la terrasse devant le chalet d’alpage qu’on y déguste soupes, planchettes, fondues et tartes. Mais, à l’intérieur, la petite salle à manger a aussi tout son charme. A noter qu’on peut également y passer la nuit, au choix en dortoir (20 places) ou sur la paille, avant de poursuivre son périple en direction du Valais ou simplement de redescendre à Pont-de-Nant.
Infos pratiques: Départ de Pont-de-Nant, qu’on rallie soit en voiture, soit en car postal depuis la gare de Bex en un peu plus de 30 minutes. www.postauto.ch
Durée: 1 h 30 de marche pour 500 mètres de dénivelé.
Auberge: Buvette de la Vare et dortoir. www.lavare.ch